Mehdi Tahrat (2023 - 2025)

[Vince_23]

Étonnant qu’il ait complètement disparu après son retour de blessure…

[Vince_23]

L’est éclair du jour :

Vous êtes installé en Thaïlande, à Kanchanaburi, depuis quinze jours. C’est un vrai dépaysement pour vous ?

Non, ce n’est pas vraiment une découverte. Quand ce projet en Thaïlande s’est présenté, il n’y a pas eu d’hésitation. Je voulais un projet sportif où je puisse prendre du plaisir, tout en bénéficiant d’un cadre de vie plaisant pour ma famille et moi-même. C’est un pays que j’affectionne pour y être allé en vacances, la région est magnifique. On aime cette zone géographique, les gens sont bienveillants.

C’est tout de même une offre inattendue…

C’est vrai. Pour tout dire, j’étais disposé à arrêter ma carrière si aucun projet ne me tentait. Cette offre en Thaïlande n’était pas la plus intéressante financièrement, mais en termes de projet de vie, ça me plaisait. Avec ma femme, on avait envie, après le foot, de prendre nos sacs à dos, nos enfants et de voyager à travers le monde. Là, ça correspond à nos aspirations.


Et le football dans tout cela ?

Je suis agréablement surpris par le niveau lors des premiers matchs de préparation. Quand on a côtoyé le football européen, on a tendance à prendre de haut les championnats différents. J’arrive dans un club promu en 1re division qui a fait un recrutement costaud d’étrangers. Je retrouve Gerson Rodrigues, qui est passé à Troyes ; Mohamed Mara, un international guinéen… On a des étrangers qui affichent un niveau solide.

Vous arrivez dans cette équipe avec quel statut ?

Comme un ancien international, pour apporter mon expérience défensive. J’ai une bonne hygiène de vie. Au-delà de ce qu’on a pu lire dans la presse, je n’étais pas blessé l’année dernière. Je n’ai rien dit mais j’ai vécu des choses injustes.


D’une certaine façon, vous avez été mis « au placard »…

Pour être transparent et en toute humilité, dans cette équipe-là, je devais jouer. J’ai commencé la saison, et quand je me suis blessé, on m’a fait comprendre qu’on me mettait de côté. Si ça avait été que sportif, j’aurais montré toute ma détermination pour retrouver ma place, mais malheureusement, j’ai compris que ça entrait dans un cadre extra-sportif et que je n’aurais plus l’opportunité de jouer. À la mi-saison, j’avais reçu des offres, mais mes enfants étaient scolarisés, leur bien-être passait avant. Je me suis sacrifié, je suis resté.

Que voulez-vous dire quand vous évoquez des raisons extra-sportives ?

C’est du passé, je n’ai pas envie de revenir là-dessus. Troyes, c’est un club top, mais des personnes ont décidé de mettre en place une certaine gestion. Troyes risque de perdre de son identité un peu plus chaque année, le club bascule dans une gestion de « market place » ; on veut revendre au détriment de l’aspect sportif. Les meilleurs joueurs, comme Cyriaque Irié, repartent aussitôt alors que quand je suis arrivé à Troyes, on m’a présenté le projet de vouloir remonter en Ligue 1. D’autres joueurs d’expérience, je pense à Xavier Chavalerin, ne jouent pas, et ça, je n’ai pas l’impression que ce soit lié à l’aspect sportif. Moi j’ai pris mon mal en patience en attendant de pouvoir quitter le club. Je ne suis pas parti en mode vacances en Thaïlande, mais pour retrouver le plaisir de jouer et de performer.

Mais vous auriez pu partir à l’issue de votre première année. Pourquoi êtes-vous resté ?

C’est vrai, des incidents avec les supporters m’avaient contrarié, j’ai songé à partir quand l’équipe a été rétrogradée en National. Mais pendant l’été, City Group a contacté mon agent pour me demander de rester. J’ai donc mis tous mes contacts de côté en disant qu’il fallait aussi assumer cette relégation. Je suis resté dans cette optique-là. Puis on a eu la belle surprise d’être repêchés. J’ai joué en début de saison, le coach m’a donné le brassard, j’ai pris mes responsabilités. J’étais un peu limite physiquement et j’ai eu le malheur de me blesser, puis j’ai été écarté. Je n’ai pas voulu ternir mon image, je n’ai rien dit, mais j’ai vécu la pire saison de ma carrière.

Ceci dit, la charnière Monfray-Diaz a parfaitement fonctionné. Stéphane Dumont n’avait pas de raisons de revenir en arrière…

Il y a eu des moments où Adrien Monfray a été moins bien, il a été blessé, et on ne m’a pas donné une minute de temps de jeu parce qu’on savait que si on me donnait une minute, avec l’expérience que j’ai, j’aurais performé. Sinon, on n’aurait pas pu m’enlever de l’équipe. Cela ne profite à personne parce que les joueurs, pour être bons, ont besoin d’être bousculés. Avec l’équipe qu’on avait la saison dernière, on devait faire beaucoup mieux mais certains étaient installés dans un certain confort.

Vous en voulez à Stéphane Dumont de ne plus vous avoir fait jouer ?

Non, je n’en veux à personne. Mon ressenti, c’est que ça venait du dessus. Stéphane Dumont, je l’ai côtoyé à Lille. Quand il est arrivé, il a eu le réflexe de me confier le capitanat. Je voulais lui montrer qu’il pouvait compter sur moi, qu’on était dans le même bateau. Et quand je me suis blessé, j’ai vu que les choses étaient toutes autres. J’ai eu un début de discussion avec lui où on a commencé à me parler performance. J’ai demandé qu’on soit respectueux envers moi, parce qu’en Ligue 2, je n’ai pas souvent été mis en porte-à-faux sur un terrain. Ces arguments n’étaient pas recevables. Selon moi, ça venait du dessus. Que Junior Diaz joue, c’était cohérent, c’est un jeune qui est monté en puissance. Par contre, avec Adrien, j’aurais aimé qu’on soit mis dans une concurrence plus loyale. Ce n’est pas de sa faute, ce n’est pas celle du coach. Il y a eu une mauvaise gestion de City. Ils ont ramené « Adri » alors que pendant la prépa, ils m’ont demandé de rester. Ils auraient dû être clairs et ça se serait bien passé. J’aurais refusé un statut de troisième défenseur central avant que la saison ne redémarre.

Il y a beaucoup d’amertume dans votre discours…

Non, je le répète, je n’en veux à personne. Troyes a la chance d’appartenir au groupe City qui a les épaules solides financièrement, mais qui a une logique. Seulement City doit aussi penser au club, à la performance, pas seulement à récupérer de l’argent. Troyes doit retrouver une place en Ligue 1. Mais si tu priorises des jeunes joueurs pour les revendre aussitôt, ça va être difficile, car la Ligue 2 est exigeante. Quand il y a autant de mouvements, c’est impossible de construire une équipe solide. Je ne suis pas d’accord avec Antoine Sibierski sur la manière dont il a drivé les choses, mais ça n’a pas été une mauvaise saison, donc ça lui donne raison. Le football évolue, il y a un contexte économique difficile que je peux entendre. Tout le monde continue son chemin, mais je souhaite le meilleur à l’Estac. Je vais suivre les petits jeunes, notamment Mathys Detourbet en espérant qu’il va pouvoir exploser. Il va falloir le bousculer, il a besoin de s’épaissir physiquement, mais il a un talent monstre.

[palex]

Un bon mec, poussé vers la sortie par un AS un poil anti vieux, excepté Monfray.

[Toon]

Dur, dur le constat.

[Electronic-cat]

L’opinion de Tahrat est en ligne avec ce que la plupart d’entre nous pense.

Une montée en ligue 1 n’est pas ou plus un objectif long terme (CFG vise le plus haut niveau possible, mais pas forcément la ligue 1).

Dans l’échelle des priorités de CFG, la valorisation des joueurs me semble la priorité sur tout le reste. On verra sur le long terme, mais il est possible que des maintiens confortables en ligue 2 permettent à CFG d’atteindre cet objectif année après année.

Évidemment, ils ne vont pas faire exprès de perdre pour ne pas monter, mais je ne pense pas qu’ils vont se dire qu’il faut absolument garder les meilleurs joueurs à Troyes pour faire monter Troyes au prochain exercice.

[TontonManu]

Pas seulement la valorisation des joueurs, la valorisation du club dans son ensemble. Pourquoi construire le centre d’entraînement sinon ?
Après Tahrat qui déclare que le club ne l’a pas fait jouer car ils savaient qu’il allait performer … bien sûr, tout le monde le sait, d’ailleurs de nombreux clubs de haut niveau l’ont contacté cet été. Comment ? Ah non ? Bizarre …

[TontonManu]

Et bien sûr le club ne fait pas jouer les joueurs performants, c’est tellement évident. D’ailleurs lorsque le trio Lemaître - Monfray - Diaz a été installé l’ESTAC est devenue meilleure défense de L2, cqfd

[Kevin-10]

Pas mieux que @TontonManu je rejoins Tahrat sur certains points mais beaucoup moins sur d'autres.

[seb_oun]

Article intéressant avec quelques passage assez surprenant quand même :

Limite boulard

Il y a eu des moments où Adrien Monfray a été moins bien, il a été blessé, et on ne m’a pas donné une minute de temps de jeu parce qu’on savait que si on me donnait une minute, avec l’expérience que j’ai, j’aurais performé. Sinon, on n’aurait pas pu m’enlever de l’équipe.

C'est bien d'avoir des certitudes mais il faut savoir être réaliste aussi sur son propre niveau. De mémoire, il a signé après la fin du mercato en sept-23 comme joueur libre en provenance de l'Arabie Saoudite (j'en déduit que déjà à l'époque il n'avait pas dû avoir beaucoup de clubs prétendants) et que de nouveau il n'a pas pléthores d'offres malgré, semble-t-il, un talent évident.

Limite intox

[...]Ils ont ramené « Adri » alors que pendant la prépa, ils m’ont demandé de rester. Ils auraient dû être clairs et ça se serait bien passé. J’aurais refusé un statut de troisième défenseur central avant que la saison ne redémarre.

Sauf erreur, Monfray a été la 1ère recrue et était présent à la reprise début juillet donc pour la préparation et avant le repêchage. Je pense d'ailleurs que c'était le duo prévu pour la saison en National. Et quand Diaz est arrivé en août après le repêchage, je pense que personne n'imaginais qu'il allait prendre la place de titulaire pour jamais la lâcher.