L’ENTRETIEN :
Benoît Lesoimier : « J’ai toujours été un mordu des chevaux »
L’ancien footballeur professionnel de 34 ans, passé par l’Estac lors de la saison 2008-2009, s’adonne désormais à sa deuxième passion : l’équitation.
Après avoir été footballeur professionnel pendant quatorze ans, Benoit Lesoimier se consacre désormais à 100 % à l’équitation.Après avoir été footballeur professionnel pendant quatorze ans, Benoit Lesoimier se consacre désormais à 100 % à l’équitation.
L’ESSENTIEL
> Pour un sportif de haut-niveau, la question de l’après-carrière est essentielle. Pour le Normand Benoit Lesoimier, formé au Stade Malherbe de Caen, elle aura été naturelle.
> Plongé dans le monde de l’équitation depuis son plus jeune âge, l’ancien milieu de terrain a suivi une formation pour devenir driver, au sein de l’Afasec de Graignes (Manche). Chez lui, là où tout a commencé. S’il garde toujours un oeil avisé sur le monde du foot, l’ancien joueur professionnel goûte avec plaisir sa nouvelle vie. Sa deuxième, comme il aime l’appeler.
> Entre 2002 et 2016, Benoit Lesoimier aura connu cinq clubs : le SM Caen, le Clermont Foot, l’Estac, le Stade brestois, et l’AC Ajaccio. Pour un total de 303 matches disputés (29 buts inscrits).
Benoît, qu’est-ce qui vous a poussé à reprendre des études pour devenir driver ?
Jeune, j’allais sur les hippodromes avec mes parents. J’ai toujours été un mordu des chevaux et de course hippique. Entre l’âge de 13 ans et jusqu’à mes 20 ans, lorsque je suis rentré au centre de formation, j’ai un peu mis ça de côté. Mais une fois que j’avais signé professionnel, j’ai remis le nez dedans. Lorsqu’on est pro, on a énormément de temps libre entre les entraînements, les matches, la récupération, pour faire autre chose.
Vous aviez donc déjà anticipé cette reconversion ?
J’avais toujours dit à ma femme, ma famille, mes amis, que je me tournerai vers les chevaux à la fin de ma carrière. Le football, c’était un rêve de gosse. Je n’ai pas vraiment eu l’impression de travailler, c’était avant tout du plaisir.
Revenir sur les bancs de l’école n’a t-il pas été compliqué à gérer ?
C’est sûr que c’est toujours délicat. Il y avait un peu de théorie, mais la formation était surtout axée sur la pratique. On n’était pas beaucoup en classe, c’était un peu familial comme environnement. Et il y avait surtout des adultes avec moi, avec des profils différents : un commercial, un mécanicien, un ancien militaire... Après cette formation d’un an, je suis titulaire d’un CAP agricole « lad driver ».
Y-a-t-il des points communs entre le métier de driver et celui de footballeur ?
Le premier que je vois, c’est le côté compétiteur. Vouloir gagner, tout le temps, est quelque chose que l’on retrouve dans les courses de chevaux. Et puis il y a l’aspect entraînement, et la rigueur au quotidien pour récupérer, se préparer. Les chevaux, ce sont des athlètes.
Quels sont vos projets ?
À l’heure actuelle, je possède deux chevaux, ainsi qu’une poulinière (une jument qui sert à mettre au monde des poulains). Et je suis salarié dans une écurie (Danover). Mon projet, c’est de trouver du terrain aux alentours de Caen pour installer un élevage. Et j’espère, courant janvier 2018, pouvoir commencer à faire des courses. Pour le moment, j’ai le statut d’apprenti, et un driver passe professionnel lorsqu’il a remporté 50 courses.
Vous continuez à suivre ce qui se passe dans le football ?
Bien sûr. Les arrivées de joueurs comme Neymar, Sneijder, sont une bonne chose pour la Ligue 1. Et je continue de suivre les résultats de mes anciens clubs, comme le Stade brestois, l’Estac... Ce que fait un joueur comme Benjamin Nivet, à son âge, est quelque chose d’extraordinaire. C’est un mec en or. Je souhaite d’ailleurs bonne route à l’Estac, et j’espère qu’elle se maintiendra en Ligue 1.
Vous semblez en tout cas être épanoui...
Lorsqu’on est footballeur, on ne se rend pas forcément compte de la vie des gens qui nous entourent. On est des privilégiés, parfois un peu déconnectés de la réalité. Mais pour en arriver là, il y a aussi beaucoup de travail, de sacrifices. Une chose est sûre, je me sens très bien dans cette deuxième vie !
http://www.lest-eclair.fr/39058/article ... es-chevaux