Estac
Phil Robinson, « chef scout » pour l’Estac
L’Anglais Phil Robinson, salarié du City football group, est chargé de soumettre des listes de joueurs à l’Estac, à partir des rapports envoyés par les recruteurs. La direction sportive (VItali et Marwood) doit ensuite s’assurer de l’intérêt et de la faisabilité d’un transfert.
Phil Robinson établit des listes de joueurs dans lesquelles peuvent piocher les décideurs troyens, en fonction des besoins de l’équipe.
Phil Robinson établit des listes de joueurs dans lesquelles peuvent piocher les décideurs troyens, en fonction des besoins de l’équipe. - Photo Florian Mare
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Par Alan Mangin
Publié: 19 janvier 2023 à 21h29
5 min
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Tout le monde dit de lui que c’est un homme discret. Il est vrai qu’on l’avait déjà aperçu plusieurs fois dans la tribune du complexe sportif de l’Aube, pour observer les équipes jeunes de l’Estac, sans trop se demander ce qu’il faisait là.
Pourtant, le rôle de Phil Robinson est central. Salarié du City football group, qu’il a rejoint il y a environ dix ans (il était d’abord simple observateur dans la cellule de recrutement), l’ancien joueur d’Aston Villa ou Birmingham est aujourd’hui le responsable du recrutement des « emerging talents », c’est-à-dire les joueurs en post-formation.
Pour bien comprendre sa mission, il faut déjà noter que le City group dispose d’une structure globale de recrutement, dont bénéficient tous les clubs de la galaxie CFG. Chacun d’entre eux dispose d’une personne, salariée du City group, chargée de travailler les dossiers de recrutement en amont, à partir des données et des rapports envoyés par des recruteurs présents dans de nombreuses parties du globe. Pour l’Estac, cette personne est Phil Robinson. Depuis un an, charge à lui, en fonction des besoins de l’équipe (postes, profils…), d’établir une liste de joueurs, la plus limitée possible afin de faciliter le choix final. Ce choix final, à l’Estac, il est entre les mains de François Vitali (directeur sportif), Brian Marwood (directeur du football à CFG et supérieur de François Vitali), mais aussi de Gary Worthington, responsable des investissements des « emerging talents ». Avec un objectif : que les joueurs ciblés correspondent bien aux besoins de l’équipe.
« On ne l’entend pas, mais il pèse »
Il peut quand même arriver que des recrues soient « subies » par les dirigeants troyens. C’est aussi pour cela que le recrutement, depuis deux ans, n’est pas une totale réussite, à l’image de Filip Krastev, Luka Ilic, Ante Palaversa ou encore Metinho « Le recrutement estampillé City, il y a du déchet, car ce sont des paris, même si les joueurs sont suivis depuis un moment », nous dit-on en interne.
Heureusement, l’Estac garde, jusqu’à maintenant, une certaine marge de manœuvre pour recruter des joueurs identifiés par ses propres scouts (surtout en France), tout de même intégrés dans la structure globale du CFG. C’est comme ça que des joueurs comme Mama
Baldé, Thierno
Baldé, Wilson Odobert ou Giulian Biancone sont arrivés à Troyes.
Cela donne l’impression, de l’extérieur, qu’il y a le réseau « français » et le réseau « cityzen ». « La patte Vitali, c’est le réseau français, francophone, dit un agent qui a des intérêts à Troyes. Robinson, c’est le réseau City ; il a une faible connaissance du réseau français, c’est pour ça que Vitali est important. »
« Le recrutement de l’Estac, c’est un mélange des deux réseaux, ce n’est pas une concurrence, ça se complète », assure un agent. Tandis qu’un autre estime que ces réseaux sont parfois « en concurrence ». Et d’expliquer : « Moi, en fonction des profils recherchés par le club, j’appelle soit l’un (Robinson) soit l’autre (Vitali), car chacun travaille avec son réseau. Au départ, j’échangeais surtout avec François Vitali. Et puis j’ai croisé Phil Robinson, qui m’a dit de lui envoyer aussi des joueurs. »
« Tout le monde est dans la boucle à un moment donné, répond-on en interne. Rien ne se fait dans le dos des autres. Il n’y a pas d’opposition entre les différents réseaux. Le recrutement, c’est un travail en commun, dans lequel chacun apporte son vécu, sa vision et ses connexions. »
Des scouts « Estac » intégrés dans la structure globale de recrutement du CFG.
En fait, quand un agent frappe à la porte de Vitali, Robinson ou un autre membre du CFG, le joueur proposé est généralement envoyé à cette structure de recrutement, composée de scouts dans le monde entier, dont des scouts « Estac » en France. Phil Robinson supervise et coordonne cette observation pour le club troyen, à qui il propose ensuite ses résultats, notamment à travers des montages vidéo, en vue d’un éventuel transfert.
L’Anglais de 56 ans est dans l’Aube de manière épisodique, et surtout en période de mercato. On l’a croisé lors du match amical d’avant-saison au Havre, celui au Paris FC avant la reprise du championnat en décembre et il était encore en tribune pour Estac-Marseille mercredi dernier, au côté de Gary Worthington.
« Il pèse ; on ne l’entend pas mais il pèse, pointe une source interne. Il est régulièrement à Troyes, il se déplace. » C’est aussi à lui, parfois, qu’il est demandé à des membres du staff d’envoyer des avis sur des profils ciblés par les scouts du CFG.
Alors que la part des joueurs directement issus du réseau City est de plus en plus importante dans l’effectif troyen, les canaux complémentaires qui ont permis, ces dernières années, de faire passer des joueurs plus confirmés (Rony Lopes, Adil Rami, Xavier
Chavalerin, Renaud
Ripart…) restent essentiels pour ne pas composer une équipe de « talents émergents » uniquement. Surtout quand, à l’image de Krastev, Metinho, Palaversa ou Ahmed Fatah, ils ne sont clairement pas encore au niveau de la Ligue 1.