[L1/J14] Troyes 1 / 1 Auxerre - Vendredi 4 novembre à 21h

[did3lf]

Autre chose qu'une victoire serait un nouveau camouflet pour BI, surtout après la sortie au Parc.
Si BI était moins frileux, je verrai bien une large victoire, malheureusement on va encore jouer avec seulement 3 offensifs, donc une victoire 1-0 me conviendrait, mais comme on prend toujours un but, je vote pour un 2-1

[Elpinguin]

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[Elpinguin]

Guy Roux : «Irles a toutes les qualités pour faire un grand entraîneur français»

Guy Roux, âgé aujourd’hui de 84 ans, sera présent, si tout va bien, ce vendredi, au stade de l’Aube, pour un derby qui sent la poudre face à l’Estac. Membre du conseil d’administration de l’Association AJA, l’ancien entraîneur emblématique passe en revue l’actualité du jour. Et parle, forcément, du limogeage de Jean-Marc Furlan, le coach qui a permis à Auxerre de retrouver la Ligue 1.
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Par Ludovic Matten

Guy Roux, nous souhaitions évoquer, dans un premier temps, avec vous, le derby de vendredi…

Ah non. Vous savez, je n’existe plus dans le football actuel. Je ne peux donc pas parler de Troyes ou d’Auxerre. En tant que membre du conseil d’administration de l’Association AJA, je ne me mêle pas du championnat des équipes professionnelles. Vous n’êtes pas le premier à me questionner. Chaque week-end, ou presque, vos confrères tentent leur chance. La dernière fois, pour Reims, j’ai parlé de Kopa, Fontaine… Sur le sujet, je suis intarissable. Mais parler de l’équipe actuelle du Stade de Reims, non.

Peut-on alors parler de Jean-Marc Furlan, qui vient d’être démis de ses fonctions ?

Oui, de ce sujet, pas de souci. Son éviction ne m’a pas plu. J’avais effectivement dit que c’était le premier entraîneur qui me ressemblait, depuis mon départ, celui avec lequel j’avais le plus d’affinités. Jean-Marc est un ami. Je le côtoie depuis trente ans sur les terrains. Quand l’Estac était au-dessus d’Auxerre, il acceptait de nous affronter en match amical. Quand l’AJA prenait le dessus, nous le rencontrions avec plaisir également lors des matches d’avant-saison. Avec lui, il n’y a jamais eu la moindre embrouille. Les relations étaient parfaites ; on ne se piquait aucun joueur. Son départ, c’est sûr, ne m’a pas fait plaisir.

Il vous a surpris ?

Disons que l’équipe filait un mauvais coton. Elle restait sur quatre défaites et un résultat nul en cinq journées. Je ne connaissais pas les intentions des décideurs auxerrois mais le doigt d’honneur, que Jean-Marc a fait à Clermont, en réponse à une insulte d’un spectateur, a donné un motif aux dirigeants pour mettre fin à son aventure auxerroise.

Si, à chaque fois qu’une équipe filait un mauvais coton, on virait son entraîneur, il y en aurait des limogeages. Vous auriez peut-être été remercié plus d’une fois…

J’ai fait 25 ans à la tête de l’équipe pro en première division. La moyenne de mes places, sur ces 25 ans, est 5,6 sur 20. Je n’ai donc pas donné beaucoup d’occasions à mes dirigeants de remettre en cause mon travail. Après une bonne première saison parmi l’élite, durant laquelle nous avons fini 9e, nous avons connu une deuxième saison plus délicate. On dit toujours que cette deuxième saison est pénible. Nous avons malgré tout tenu le choc et terminé 15e. Je n’ai ensuite jamais redonné le bâton à mes patrons pour me faire battre.

C’était peut-être aussi une autre époque ?

Oui, mais bon, vous savez, il y avait autant d’entraîneurs limogés après dix journées que cette saison. Mais, à l’époque, on était en circuit fermé, sans l’apport de techniciens étrangers. Un coach se faisait limoger par Pierre et était repris par Paul. On est de nos jours dans un marché plus ouvert.

Pour revenir à Jean-Marc, que pensez-vous de cette éviction ?

Je n’ai pas cherché à faire son procès qui se fera de toute façon. La seule chose que je peux dire, c’est qu’un délit mérite punition. Mais tous les délits ne méritent pas la mort. Si on franchit la ligne blanche, on ne mérite pas forcément de prendre vingt ans de prison. Jean-Marc est tombé dans une mauvaise série. Il l’a payée. Je le répète, c’est un homme que j’apprécie tout particulièrement. Le soir de mon dernier match, en 2006, je l’ai appelé et lui ai proposé le poste d’entraîneur de l’AJA. Mais il m’a répondu qu’il avait déjà donné sa parole aux dirigeants de Troyes.

Jean-Marc Furlan n’avait pas de gros résultats… avec une équipe qui n’a pas été beaucoup renforcée à l’intersaison…

Oui, cela aurait été mieux de faire un peu plus d’emplettes.

« La carrière de Pélissier ressemble à la mienne »Avez-vous rencontré le nouvel entraîneur, Christophe Pélissier ?

Je l’ai croisé devant l’hôtel où il logeait. Je passais en voiture, je l’ai aperçu et me suis arrêté naturellement pour lui dire bonjour. Est-ce que j’ai participé au choix ? Pas du tout. J’avais entendu qu’il était dans la short-list. On m’a prévenu qu’il serait l’élu. C’est déjà bien. Mais on ne m’a pas demandé mon avis ; je n’ai aucun titre à la SAS. En tant que dirigeant, je ne m’occupe que de l’école de foot et des équipes jeunes.

Quel est votre avis sur Christophe Pélissier ?

Je ne le connais pas personnellement mais je connais parfaitement sa carrière et ce qu’il a réussi. Sa carrière ressemble à la mienne ; avec des débuts dans le monde amateur, une très belle histoire à Luzenac, de très bons résultats avec les équipes pros qu’il a eues sous sa coupe, qu’il a soit fait monter, soit maintenues, malgré des moyens limités.

Vous dites vous occuper de la formation ajaïste. Où en est-elle aujourd’hui ?

Elle est très bien organisée. Nous avons réussi ces dernières années à doubler les effectifs, à créer des équipes féminines. Mais comme Troyes, comme Caen, comme Rennes ou Reims, nous sommes bloqués dans notre recrutement par l’article 98 des règlements généraux de la 3F, un article dicté par le président de la Ligue Ile-de-France. Cet article, mis en place depuis quelques années, stipule que les clubs ne peuvent pas recruter des gamins de moins de 15 ans à plus de 100 km de chez eux. Ils ont le droit de partir en revanche dans des sections sportives à l’autre bout de la France… On est donc contraint de réaliser un recrutement local. On oblige les jeunes Franciliens à rester dans leur région, à jouer dans des clubs à deux heures de transport de chez eux alors qu’ils auraient tout sur place, dans des clubs professionnels structurés, ailleurs. On peut les récupérer après, mais il est déjà trop tard. C’est dommage car des clubs comme les nôtres donnent un canevas moral dont la jeunesse a besoin pour grandir et s’épanouir, en tant que joueur et en tant qu’homme. À Auxerre, nous ne pouvons plus former des garçons comme les frères Boli, Mexes, Ferreri, qui sont arrivés très jeunes chez nous. Ce règlement permet aux clubs parisiens de faire leur championnat de Paris ; et nous empêche d’évoluer.
On est obligé de recruter au niveau local. Mais avec 340 000 habitants dans l’Yonne, ce n’est pas simple. On a bien 200 000 vaches, mais ce n’est pas avec des vaux qu’on bâtit des équipes de football. Alors on sort des joueurs du cru, de bons joueurs de niveau N2 ou N3. Ce n’est pas suffisant pour l’équipe pro. Ce problème est général. Tous les clubs le connaissent, en pâtissent. Il faudrait abolir cet article 98. Mais monsieur Le Graet fait le sourd. La conséquence, c’est que la France produit moins de bons footballeurs. Et notre championnat compte désormais au moins un tiers de joueurs étrangers.

Peut-être aussi parce que le football a moins bonne presse auprès des parents ?

Non, je suis convaincu du contraire. À Auxerre, tous les clubs font le plein. Les gamins veulent jouer, peut-être sans s’entraîner autant que dans les structures pros. Mais ils ont envie. Le problème, je le répète, c’est cet article 98. Chez nous, les vedettes que l’on a eues, que l’on a formées, on les a accueillies dès l’âge de 13 ans.

Revenons au groupe pro de l’AJA. Malgré des résultats cahin-caha, il se passe quelque chose dans les tribunes, autour du groupe…

Ah ça oui ! J’étais au stade ce dimanche, pour la réception d’Ajaccio. Il y avait une ambiance formidable. Le club a réussi à surfer sur la montée surprise obtenue face à Saint-Etienne, en barrage. En deux semaines, les dirigeants ont réussi à vendre 9000 abonnements. S’ils avaient ouvert les inscriptions une semaine plus tôt, ils en auraient fait 1000 de plus. Avec la petite boîte (il parle d’Internet, NDLR), vous mettez des prix pas trop chers… les supporters payent et, hop, c’est fait.

Avez-vous déjà connu une telle ambiance à l’Abbé-Deschamps ?

Dites, j’ai quand même 100 matches de Coupe d’Europe derrière moi ; j’ai atteint autant de fois les quarts de finale en Coupe d’Europe que le PSG ! Des grandes soirées, à Auxerre, on en a vécu de nombreuses. À mon époque, on mettait 22 000 personnes dans le stade… parce qu’on vendait des places dans les escaliers (!). Aujourd’hui, on ne peut en mettre que 17 000, avec les normes de sécurité. Mais le stade revit comme il n’avait plus vécu depuis longtemps. Le club ne fait pas de folies, se développe. Il vient de faire homologuer un nouveau terrain, a racheté les courts de tennis pour pouvoir garer les autobus. Le président chinois est très souvent présent.

Il vous sollicite parfois ?

Il sollicite mon amitié. Sinon pas vraiment. Je ne demande pas à être sollicité. Je veux juste que la section amateur ait une tenue morale impeccable. Je suis très respectueux de ce que fait le propriétaire chinois. Tant qu’on aura cet homme-là comme président du conseil d’administration, ça se passera bien pour l’AJA.

Vous avez donc suivi le match face à Ajaccio ?

Oui… en partie. Vous savez, j’ai 84 ans, je me ménage. Comme le match était très serré, je suis parti à la mi-temps voir si mes poissons étaient en forme, autour de mon étang.

Autour de votre étang

J’ai un étang à 13 km du stade. J’ai passé la deuxième mi-temps là-bas, avant de revenir pour la toute fin de match. Cette deuxième mi-temps, j’aurai le temps de la revoir. Le fait que je parte, comme ça, en plein match n’étonne plus personne à Auxerre. Je suis en pleine forme mais j’ai été opéré trois fois du cœur. Je fais attention. J’ai diminué ma consommation d’alcool. Je ne bois plus qu’un bock de bière par semaine. Quand j’ouvre une bonne bouteille de Bourgogne, elle me fait deux semaines à table.

Serez-vous au stade de l’Aube, vendredi, pour le derby ?

Je ne décide jamais à l’avance. Mais si tout va bien, j’aimerais bien. Je vais monter dans la voiture d’un copain et me faire conduire. (il marque une courte pause) Oui, je compte bien y aller. Vendredi, j’espère voir monsieur Baroin, que j’entraînais dans l’équipe des députés. C’était l’un de mes meilleurs joueurs. Et comme je ne conduirai pas, je pourrai boire deux ou trois coupes de champagne.

Depuis que vous n’êtes plus en haut de l’affiche, les viticulteurs de Chablis ne font pas la tête ?

Plus en haut de l’affiche ? Je viens de faire un film qui est sorti sur Amazon. Il est resté 3e au box-office pendant longtemps. Je reste consultant pour Europe 1 chaque vendredi. Et serai encore consultant pour la radio pour la Coupe du monde.

Que pensez-vous de cette Coupe du monde ?

Ce sera beau. On a raconté beaucoup de conneries (sic) autour de cet événement. Prenez votre boîte magique (comprenez Internet, NDLR), vous verrez qu’il fera 25 degrés au moment des matches. La fraîcheur qu’ils créeront, ce sera pour le public. La Coupe du monde, pendant longtemps, a été organisée en alternance entre l’Europe et l’Amérique latine. Que la Fifa ait décidé de l’organiser ailleurs dans le monde est une bonne chose. Le Qatar est un coin fabuleux, géré par d’anciens bédouins qui ont de l’argent à ne plus savoir qu’en faire. Qu’ils aient décidé de construire des stades est une bonne chose. Tiens, je vais faire une parenthèse politique. Je suis allé au Mexique pour la Coupe du monde dans un pays qui n’a pas changé de gouvernement pendant 40 ans. En Argentine, où Videla et la dictature militaire ont subtilisé des centaines d’enfants. En Afrique du Sud, le pays sortait à peine de l’Apartheid. En Russie, en 2018, j’étais assis à 20 mètres de Poutine. Il paraît que le Qatar exploite ses ouvriers. Peut-être mais le monde n’a pas de leçon à leur donner. D’ailleurs, ne pleurons-nous pas actuellement pour qu’ils nous envoient du pétrole et du gaz ?

Un dernier mot sur l’Estac. Vous connaissez bien Bruno Irles ?

Nous étions tous les deux consultants, en même temps, sur Canal+. Nous logions dans le même hôtel et avons souvent pris les petits-déjeuners à des tables voisines. J’ai remarqué, quand il était éducateur à Monaco, que c’était une personne très intelligente, mesurée. Il est maître de lui-même et dispose, selon moi, de toutes les qualités pour faire un grand entraîneur français.

Et l’équipe de Troyes ?

Je suis ses matches. Je l’ai vue faire un match merveilleux au Parc des Princes samedi dernier, des matches corrects avant cela. Troyes est plus fort qu’Auxerre comme l’indique le classement actuel.

[Elpinguin]

Guy Roux toujours en forme... Le passage sur la petite boite m'a fait la matinée...

[palexandre]

Il a pas changé, Guy Roux : "Troyes est plus fort qu'Auxerre, comme l'indique le classement". Tu parles : 1 point d'écart seulement.
C'est tout simplement une façon de mettre la pression sur l'Estac et de placer son club en position d'exploit possible.

[palexandre]

Je regarde les pronos : victoire de l'Estac à 96%, c'est hallucinant de prendre ses rêves pour des réalités.
Cela dit, les supporters d'Auxerre sont très majoritaires sur une victoire des leurs, en surfant sur leur dynamique.
Qui va avoir raison ?

[Gigis10]

Je regarde les pronos : victoire de l'Estac à 96%, c'est hallucinant de prendre ses rêves pour des réalités.
Cela dit, les supporters d'Auxerre sont très majoritaires sur une victoire des leurs, en surfant sur leur dynamique.
Qui va avoir raison ?

C'est comme toi pour les défaites, tu finis fatalement par avoir raison à un moment...
Bah nous c'est pareil ... Après 5 matchs sans victoire et contre un adversaire à notre portée (je n'ai pas dit plus faible)... Nous sommes quasi tous d'accord pour penser que ce match peut mettre fin à notre mauvaise série...
Et à un moment nous aurons raison

[palexandre]

Espérons.

[Benji213]

Si on mise pas sur une victoire à domicile contre Auxerre, on mise la victoire contre qui?