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[Fil rouge] Estacqueries...
- djmaxdu10
- Pro
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- Enregistré le : 01 févr. 2011, 11:39
- Localisation : Dampierre
Re: [Divers] Estacqueries...
Sûrement
Fière d'être Troyen et de supporter L'ESTAC club de coeur à jamais TeamEstac ETAC10
- nikosss51
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- Enregistré le : 17 juil. 2005, 20:51
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- Tomass-10
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Re: [Divers] Estacqueries...
Quelle idée de faire ça à ce moment là du coup...

Passavant Li Meilhor
+250 000 messages sur ESTACWEB.fr - Merci à tous !
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- turtle
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- Enregistré le : 18 févr. 2004, 15:01
Re: [Divers] Estacqueries...
C'est clair ils auraient pu faire ça aujourd'hui alors que tous le monde est rentré...
- Tonio
- Pro
- Messages : 1134
- Enregistré le : 09 déc. 2016, 14:05
Re: [Divers] Estacqueries...
Rien à voir mais on a trouvé bien plus amateur que l'ESTAC pour le coup : Montpellier qui oublie un L sur les logos de tous leurs maillots 

- Electronic-cat
- International
- Messages : 8433
- Enregistré le : 05 oct. 2002, 23:36
- Localisation : Vancouver
Re: [Divers] Estacqueries...
J'ai vu cette info. En effet, ça fait extrêmement amateur. Tous les maillots, ceux portés par les joueurs et ceux vendus ont une faute. On est en septembre, il a été présenté en juillet. Près de 3 mois plus tard ça ressort.
Pour le coup, même leur boutique en ligne continuent de vendre des faux maillots
Pour le coup, même leur boutique en ligne continuent de vendre des faux maillots

- seboun
- International
- Messages : 7715
- Enregistré le : 01 oct. 2002, 08:36
- Localisation : No Files
Re: [Divers] Estacqueries...
Jean-Kevin aurait-il été passé ses vacances à Montpellier ?
- Micka95000
- Pro
- Messages : 3978
- Enregistré le : 09 janv. 2010, 18:50
- Localisation : Troyes
Re: [Divers] Estacqueries...
Ça fera des maillots collectors. Ils vaudront cher plus tard ^^
Troyes, capitale HISTORIQUE de la Champagne !
- Mlledu10
- Pro
- Messages : 1622
- Enregistré le : 30 déc. 2010, 18:44
Re: [Divers] Estacqueries...
Samuel Boutal : « Au Red Star, on sentait qu’il ne fallait pas déranger le PSG »
L’ancienne gloire du Red Star vous fait revivre sa carrière de l’intérieur et notamment son passage à Troyes : du Stade de l’Aube à ces deux rencontres de Coupe d’Europe inoubliables contre Newcastle et Leeds. Confidences passionnantes d’un ancien joueur qui dénonce aussi les dérives du foot actuel.
Samuel Boutal, que deviens-tu depuis l’arrêt de ta carrière ?
J’ai arrêté il y a dix ans. Le week-end, je vais voir des matchs de CFA dans la région bordelaise. J’ai aussi été conseiller pour le Stade de Reims. Par exemple, c’est moi qui ai déniché Grzegorz Krychowiak ou Floyd Ayité. Après on ne s’est pas entendu pour que je puisse rentrer dans la cellule de recrutement. Maintenant, j’essaie de trouver un club pour m’occuper des attaquants, que ce soit moins de 15 ans, moins de 17 ans ou les pros. J’aimerais proposer du travail spécifique pour les attaquants et les suivre de près.
Comment vois-tu l’évolution du foot actuel ?
Ça a beaucoup changé par rapport à mon époque. Maintenant c’est surtout l’argent, l’argent et puis…l’argent (rires). Maintenant un joueur c’est un objet, tu le prends, tu le fais signer juste pour la revente et faire des sous. Maintenant un joueur fait trois matchs en pro, marque un but, ça y est il vaut tant de millions. C’est beaucoup de spéculation. C’est un peu triste et dommage car on voit des joueurs très moyens avec des salaires de fou. Ils font des carrières car ils sont médiatisés comme pas possible. Il y a beaucoup d’émissions et de journalistes qui veulent faire du buzz. Maintenant, on n’attend plus que les joueurs fassent leurs preuves, ça me dérange un peu tout ça.
Tu aurais aimé joué dans le football d’aujourd’hui ?
J’aurais aimé oui parce qu’il y a beaucoup d’argent (rires). Je dis ça pour rire mais si je faisais aujourd’hui la carrière que j’ai faite j’aurais pris beaucoup d’argent, tu marques un but ça passe dans le monde entier. Mais malheureusement aujourd’hui les joueurs sont considérés comme des objets et ça me dérange un peu. Aussi les agents de joueurs, les trois quarts ne voient que les sous et moins le suivi des joueurs. Tu peux voir quand il y a des tournois de jeunes de moins 12 ans, il y a des agents partout. Les joueurs sont pris de plus en plus jeunes. J’ai quelques potes ou fils de potes qui ont fait n’importe quoi et loupé une carrière à cause de mecs qui les avaient envoyés n’importe où juste pour faire du pognon.
Qu’est-ce que tu aimais dans le foot d’avant ?
C’était plus sain je pense, pour lancer sa carrière il fallait faire ses preuves pendant deux, trois ans. Avant c’était plus dur mais quand tu étais en haut, tu savais pourquoi. Tu avais aussi plus de respect par rapport aux anciens.
« Aujourd’hui trop de parents voient déjà l’argent à travers leurs fils »
Si tu étais à côté d’un jeune d’un centre de formation. Que lui conseillerais-tu ?
Une grande part de la carrière se décide par rapport aux parents. Aujourd’hui trop de parents voient déjà l’argent à travers leurs fils. Il faut que les parents suivent bien leur enfant, avoir un agent qui pense d’abord à la carrière de son joueur. Je leur dirais qu’il faut préparer leur carrière et ne pas vivre sur l’instant. Si tu fais une carrière sur le long terme, le pognon arrive obligatoirement.
Les chiffres pour le transfert de Kylian M’Bappé sont fous…
Il y a encore quelques mois, il n’avait encore jamais joué en pro et n’était pas encore titulaire à Monaco. Il a fait six mois de carrière. Après attention, lui c’est un phénomène.
Revenons à tes débuts de formation à Bordeaux au début des années 90. Que retiens-tu de cette période ?
J’ai fait un an au centre de formation. Je me souviens qu’il y avait eu beaucoup de travail technique et ça m’a permis d’avoir des bases tout au long de ma carrière. Ensuite j’ai joué à Pau. La-bas, on était amateurs mais dans des conditions pros. On s’entraînait tous les jours. On jouait en troisième division et on avait manqué la montée en barrages. Pau, c’est le début de ma carrière pro.
Tu t’es ensuite surtout fait connaître sous les couleurs du Red Star en Ligue 2. Comment as-tu vécu cette expérience dans ce club historique ?
Le Red Star, c’est mon premier contrat pro. Le Red Star, c’est un club mythique. Dès que tu arrives à Saint-Ouen et au Stade Bauer, tu sens cette énergie, le passé. Puis tu arrives à Paris sans que ce soit vraiment Paris. Il y a tout qui change. C’était magnifique. Le Red Star est un club très familial avec un public de fou. Je me suis régalé au Red Star pendant trois ans. C’est un club à part. C’est tout l’environnement qui fait que c’est un club mythique. Ça les a tués de ne plus jouer à Saint-Ouen. Après c’est difficile d’avoir un deuxième grand club à Paris. Pendant deux saisons, on aurait pu monter en L1, mais on ne sentait pas la volonté derrière nous. Tu as l’impression qu’on ne veut pas de deuxième équipe sur Paris. Même du côté PSG, on sentait qu’ils ne voulaient pas d’un deuxième club parisien de haut niveau. C’est aussi pour ça que ça n’a pas réussi car on aurait pu monter car on avait une équipe de fou. Puis dès que ça a été moins bien, on a laissé couler le club. On sentait qu’il ne fallait pas déranger le PSG.
C’était comment d’être joueur du Red Star au milieu des années 90 ?
Tous les jours, il fallait changer de lieu pour s’entraîner car on n’avait pas de centre d’entraînement. Mais voilà, c’était le Red Star. Il y avait aussi un énorme soutien du public. Aujourd’hui, les mêmes supporters se déplacent jusqu’à Bordeaux pour voir des matchs de leur équipe même si c’est en division inférieure. Tu as toujours un noyau de supporters pro Red Star depuis des années et c’est ça qui est bien et qui fait l’identité d’un club.
« Franchement avec le Red Star, on aurait dû monter en Ligue 1 »
Vous aviez aussi une superbe équipe avec Steve Marlet, Régis Brouard, toi…
On avait une attaque impressionnante. On avait aussi Didier Thimotée, Ted Agasson. Franchement on aurait dû monter en Ligue 1. On avait de sacrés joueurs. On avait l’aptitude pour changer de poste tous les quatre et tourner un peu. Des fois je jouais numéro 10, des fois c’était Ted Agasson. Puis chacun avait sa grosse période et donc ça marquait toujours des buts. Je me régalais sur le terrain car ça jouait un beau jeu offensif avec en plus ce stade Bauer à l’anglaise.
Pourquoi pars-tu à Caen, relégué en L2, en 1997 ?
Lors de mes six derniers mois, j’ai moins joué. Il y avait eu un changement d’entraîneur au Red Star. Pierre Repellini s’était fait virer et ça ne passait pas du tout avec le nouveau coach. Je me suis retrouvé en fin de contrat. Puis j’ai fait un essai de deux jours à Caen et signé dans la foulée.
Pourquoi la première saison de Caen est ratée en 1997/98 ?
Je ne dirais pas la première saison, je dirais plutôt les six premiers mois. Car après j’ai été titulaire devant avec Frédéric Née. Les choses ont changé quand ils ont remplacé Gaby Calderon par Pascal Théault. Que ce soit moi ou Régis Brouard, ça ne passait pas avec Gaby Calderon. Comme partout, quand ça ne passe pas avec l’entraîneur, tu ne joues pas.
Pourquoi ça s’est mal passé avec Gaby Calderon ?
Il était très spécial et débutait sa carrière d’entraîneur. Il avait sa méthode. Il prenait les entraînements du Real Madrid et nous les faisait faire. Ça arrive partout qu’un entraîneur ne fasse pas confiance à un joueur et heureusement ça ne m’est pas arrivé souvent.
Comment as-tu vécu ta période caennaise en général ?
Pour moi, Caen c’était une évolution par rapport au Red Star notamment au niveau des installations. Le stade est magnifique. La première année, il y avait des anciens qui avaient fait des grosses carrières comme Luc Borrelli, Raphaël Guerreiro ou Pascal Vahirua qui étaient super cool et donnaient des conseils sur le plan mental. La veille des matchs, ils te transmettaient de la sérénité même si les résultats étaient moins bons. Puis à l’entraînement, ils travaillaient beaucoup et donc tu étais obligé de respecter et de faire pareil. Pendant mon passage à Caen, beaucoup de jeunes ont explosé mais celui qui m’a le plus impressionné, c’est Jérôme Rothen. Jéjé, c’était le plus fort potentiel avec David Sommeil. J’ai adoré Caen et ça s’est super bien passé. J’ai monté encore d’un cran sur le plan footballistique.
« En coupe Intertoto, l’engouement avec le public troyen était fantastique »
Ensuite, pourquoi pars-tu à Troyes en 1999 ?
J’étais bien à Caen mais ils m’ont fait une proposition qui ne m’intéressait pas. J’ai pris le risque de partir libre et ce n’était pas évident car à part Troyes je n’avais pas d’autres sollicitations. L’entraîneur, Alain Perrin, m’avait repéré pendant la saison. Et Troyes avait réussi à monter en Ligue 1 en 1999. C’était encore une progression linéaire. J’ai passé chaque étape une par une.
Pourquoi Troyes a réalisé ensuite trois saisons extraordinaires en Ligue 1 ?
Franchement on n’était pas les meilleurs amis du monde à l’extérieur, mais sur le terrain c’était un collectif extraordinaire, ce qui nous a permis de renverser des montagnes. Et Alain Perrin savait en jouer parfois en se mettant tout le groupe contre lui. Cela rendait le collectif encore plus fort.
Comment était Alain Perrin au quotidien ?
Pour des joueurs comme nous, c’était un super entraîneur. C’était plus difficile pour lui d’entraîner des ego surdimensionnés. A Lyon, il a eu des résultats, mais ça ne s’est pas toujours bien passé. Sur le plan tactique, il nous a fait beaucoup travailler et on a tous progressé. Au début, le trois-quart des joueurs ne connaissait pas la Ligue 1. Au finale, on a été au bout en Coupe Intertoto, on a joué la Ligue Europa et on a fini septièmes du championnat de France en 2001. A chaque match on avait une tactique spéciale par rapport à l’adversaire et sur le terrain ça marchait. Des fois, il faisait des petites crises, mais c’était un super entraîneur. Parfois ça a été chaud dans le vestiaire mais il savait comment faire pour que le groupe donne le maximum.
Ça jouait quand même super bien avec Sladjan Djukic, Jérôme Rothen, Nicolas Goussé…
A Troyes, même si on avait des individualités fortes, la priorité c’était le collectif. Les qualités de chacun étaient mises au service du collectif. Et ça donnait un truc extraordinaire.
Qu’est-ce qui t’a marqué dans le superbe parcours en Coupe Intertoto en 2001 ?
Déjà la qualification c’était magnifique. Ensuite tu reprends la saison plus tôt mais c’est bien car tu joues des matchs officiels pour te qualifier en Ligue Europa. Ça te permet de voyager, de découvrir d’autres environnements. On avait joué contre des Suédois (AIK Solna) ou dans d’autres pays dont on ne connaissait pas l’existence. C’était aussi extraordinaire l’engouement avec le public qui nous suivait, c’était une super expérience. En finale, on avait joué contre Newcastle après avoir éliminé Wolfsburg. On n’avait pas joué que contre des petits clubs. Obligatoirement, on avait élevé notre niveau. Ça nous a servi pour le championnat car on savait qu’on pouvait faire des trucs extraordinaires.
« Contre Leeds, on avait atteint un niveau très élevé »
A Saint-James Park à Newcastle, tu marques un doublé mémorable (4-4). Comment as-tu vécu le truc ?
Extraordinaire. C’était notre premier gros, gros adversaire. On jouait à Saint-James Park, un stade mythique. On partait un peu dans l’inconnu. Ce jour-là, Alain Perrin nous avait sorti une tactique que je n’avais jamais vue. Et que je n’ai jamais revue. Ce jour-là, on prend un but d’entrée. Il y avait 50 000 personnes, c’était un truc de fou. Ça aurait pu nous plomber et on aurait pu en prendre six derrière. Mais le collectif a fait qu’on s’est repris et qu’on a même mené 4-1 alors qu’il restait environ un quart d’heure à jouer. D’un coup, la folie est montée dans le stade et ils ont commencé à marquer un deuxième, un troisième, un quatrième but. On s’est tous regardés et on était vraiment pas bien. Ce qui est arrivé au PSG face à Barcelone (1-6), ça aurait aussi pu nous arriver. Les mecs courraient partout, ils tiraient, ils marquaient et toi tu ne touches plus le ballon, tu subis. Heureusement on a réussi à se qualifier à 4-4 mais au niveau de l’ambiance, c’était de la folie. C’est un truc extraordinaire à vivre. Mais après par rapport à mes buts, ça ne m’a rien fait de spécial sur le coup. Car je marque les buts du 3-1 et 4-1 et pour nous c’était presque fini. Il n’y avait pas la folie de marquer un but important, on était sereins.
L’épopée de Troyes s’était terminée face à Leeds (4-2, 2-3) qui était un top club européen en 2001. L’ESTAC avait été si proche de passer. Qu’est-ce qui avait manqué à Troyes ?
A l’époque, Leeds était une très grosse équipe de Premier League et on avait été les premiers à les battre au cours de l’automne. C’était très costaud physiquement en face avec Olivier Dacourt, Rio Ferdinand, Mark Viduka et trois ou quatre joueurs qui jouaient en équipe d’Angleterre. Pendant le match retour à Troyes, on a été qualifiés pendant 5-10 minutes. A l’aller on était passés un peu à travers mais au Stade de l’Aube il y avait eu une ambiance de malade qu’il n’y a plus malheureusement à Troyes. Là encore on avait atteint un niveau très élevé. Ça s’était joué à un but. A l’époque, il y avait de la communion avec le public, le stade était quasiment plein à tous les matchs. Ça nous permettait de nous surpasser. Quand tu es joueur, tu joues aussi avec le public, tu les motives et ça te motive aussi. A Troyes, on a aussi battu le PSG ou Marseille car le public était derrière nous et on avait des phases de folie.
Il y avait notamment eu une superbe victoire 5-3 au Stade de l’Aube contre le PSG en 2000…
Oui, Paris on les a battus souvent. A la maison, on ne perdait jamais contre Paris. Tous les gros clubs, on les a battus. C’était compliqué de venir gagner à Troyes.
En 2002, pourquoi l’aventure s’arrête-t-elle pour toi à Troyes ?
Pendant la trêve, j’aurais pu partir en Angleterre. Mais je n’ai pas voulu car je voulais rester jusqu’à la fin de la saison à Troyes. A la fin, ça s’est moins bien passé avec Alain Perrin. Tous les joueurs qui allaient partir en fin de saison ne jouaient plus trop. Ensuite Alain Perrin n’a pas voulu renouveler mon contrat même s’il est parti à Marseille ensuite. Après, c’est Jacky Bonnevay qui a repris mais c’était acté que je partais. Si Troyes m’avait proposé quelque chose je serais resté. Ensuite j’ai été quelques mois au chômage, j’avais 32 ans et c’était moins évident pour retrouver un club. Puis j’ai eu une proposition pour jouer en Écosse. J’avais signé trois mois à Kilmarnock où la mentalité était spéciale. Pourtant ça avait bien démarré j’avais marqué un but dès mon premier match. Puis dans une interview, j’avais dit que je voulais me faire remarquer et jouer ensuite en Angleterre. Ça n’a pas été apprécié et ils ne m’ont plus fait jouer. Pendant un mois et demi, j’étais à la cave, ce n’était pas évident. Heureusement, que d’autres Français habitaient à Edimbourg comme Frédéric Arpinon que j’avais connu à Troyes, j’allais le voir pour me ressourcer. Mais ce type d’expérience te rend plus costaud.
« Je ne regretterai jamais mes six mois en Chine »
La saison suivante tu es parti jouer en Chine…
Je suis rentré en novembre 2002 et en janvier 2003 j’avais deux propositions : Le Havre en L1 ou la Chine dont le club était entraîné par Claude Le Roy et Hervé Renard. J’avais deux jours pour choisir. J’ai décidé de partir en Chine. Au final, c’était une super expérience, j’ai adoré. On avait une bonne équipe et il y avait trois ou quatre joueurs qui six mois plus tôt avaient fait la Coupe du monde 2002 avec la Chine. Certains joueurs et surtout un étaient des pseudo-stars. Après, il y avait des clans entre les Chinois et les Français. Il y avait aussi le Brésilien Zé Alcino qui avait joué à Nancy et qui avait la culture française. Une fois qu’ils ont viré Claude Le Roy, ils ont viré tout le monde. J’en ai fait partie. Aussi c’était la période de la grippe aviaire et toutes les compétitions ont été arrêtées. On a vraiment joué de février à mars. Le reste du temps, on ne faisait que s’entraîner. Sinon j’ai adoré la vie à Shanghai. Je ne regretterai jamais mes six mois en Chine. Ensuite, je suis rentré pour trouver un club en France à l’été 2003. Mais je serais resté volontiers car je me suis régalé là-bas.
Ensuite tu as atterri à Reims avec qui tu as été champion de National en 2004…
Je cherchais un challenge intéressant et il y avait Reims, ce club mythique. Je connaissais Fabrice Harvey. Le club venait de redescendre en National et il fallait tout reconstruire. Reims a monté une bonne équipe et on a fini champions de National. C’était un beau challenge car le club repartait de zéro.
Comment s’est passée ta dernière saison à Tours ?
Après deux ans à Reims je n’ai pas resigné. Puis j’ai connu six mois de chômage. J’avais fait un essai à Sedan mais ça n’avait pas marché, puis il y a eu Tours qui voulait monter en Ligue 2, un peu comme Reims quelques années plus tôt. J’ai signé six mois avec une option en cas de montée. On est montés et les six premiers mois s’étaient super bien passés. On arrivait à bien remplir le stade. Il y avait une bonne ambiance. Puis la deuxième année en L2 s’est mal passée avec les entraîneurs et le président, je n’ai pratiquement pas joué. Après j’ai arrêté à 37 ans. J’aurais pu continuer en CFA quand je suis rentré à Bordeaux mais sur le plan physique et notamment à cause d’une cheville, c’était un peu dur.
En général, que retiens-tu de ta carrière ?
J’ai gravi chaque étape : la D3, la D2, la D1 et la Coupe d’Europe. J’ai eu une progression linéaire. Ça m’a forgé le caractère. Je n’ai aucun regret. J’aurais pu faire mieux mais j’aurais aussi pu faire moins bien. Partout où je suis passé, le public m’a adoré. J’ai connu des montées et peu de descentes. J’ai eu plein de moments positifs dans ma carrière.
Enfin, quel est le onze type de Samuel Boutal (joueurs et entraîneur côtoyés) ?
Borrelli – Hamed, Sommeil, Meniri, Lizarazu – Celestini – Brouard, Arpinon – Marlet, Boutal, Rothen. Entraîneurs : Repellini, Théault et Perrin
Je vais mettre Luc Borrelli dans les buts parce que c’était la classe. En défense, je mets Bixente Lizarazu avec qui j’étais au centre de formation de Bordeaux. C’était un gros, gros bosseur. Tout ce qu’il a obtenu, il l’a mérité. Après, il y a tellement d’autres joueurs que j’aurais pu mettre comme Patrice Loko, Ted Agasson, Pascal Vahirua, Pascal Plancque ou Didier Rabat. Pour l’entraîneur, je cite ceux avec qui ça s’est le mieux passé.
https://footdavant.fr/samuel-boutal-au- ... er-le-psg/
L’ancienne gloire du Red Star vous fait revivre sa carrière de l’intérieur et notamment son passage à Troyes : du Stade de l’Aube à ces deux rencontres de Coupe d’Europe inoubliables contre Newcastle et Leeds. Confidences passionnantes d’un ancien joueur qui dénonce aussi les dérives du foot actuel.
Samuel Boutal, que deviens-tu depuis l’arrêt de ta carrière ?
J’ai arrêté il y a dix ans. Le week-end, je vais voir des matchs de CFA dans la région bordelaise. J’ai aussi été conseiller pour le Stade de Reims. Par exemple, c’est moi qui ai déniché Grzegorz Krychowiak ou Floyd Ayité. Après on ne s’est pas entendu pour que je puisse rentrer dans la cellule de recrutement. Maintenant, j’essaie de trouver un club pour m’occuper des attaquants, que ce soit moins de 15 ans, moins de 17 ans ou les pros. J’aimerais proposer du travail spécifique pour les attaquants et les suivre de près.
Comment vois-tu l’évolution du foot actuel ?
Ça a beaucoup changé par rapport à mon époque. Maintenant c’est surtout l’argent, l’argent et puis…l’argent (rires). Maintenant un joueur c’est un objet, tu le prends, tu le fais signer juste pour la revente et faire des sous. Maintenant un joueur fait trois matchs en pro, marque un but, ça y est il vaut tant de millions. C’est beaucoup de spéculation. C’est un peu triste et dommage car on voit des joueurs très moyens avec des salaires de fou. Ils font des carrières car ils sont médiatisés comme pas possible. Il y a beaucoup d’émissions et de journalistes qui veulent faire du buzz. Maintenant, on n’attend plus que les joueurs fassent leurs preuves, ça me dérange un peu tout ça.
Tu aurais aimé joué dans le football d’aujourd’hui ?
J’aurais aimé oui parce qu’il y a beaucoup d’argent (rires). Je dis ça pour rire mais si je faisais aujourd’hui la carrière que j’ai faite j’aurais pris beaucoup d’argent, tu marques un but ça passe dans le monde entier. Mais malheureusement aujourd’hui les joueurs sont considérés comme des objets et ça me dérange un peu. Aussi les agents de joueurs, les trois quarts ne voient que les sous et moins le suivi des joueurs. Tu peux voir quand il y a des tournois de jeunes de moins 12 ans, il y a des agents partout. Les joueurs sont pris de plus en plus jeunes. J’ai quelques potes ou fils de potes qui ont fait n’importe quoi et loupé une carrière à cause de mecs qui les avaient envoyés n’importe où juste pour faire du pognon.
Qu’est-ce que tu aimais dans le foot d’avant ?
C’était plus sain je pense, pour lancer sa carrière il fallait faire ses preuves pendant deux, trois ans. Avant c’était plus dur mais quand tu étais en haut, tu savais pourquoi. Tu avais aussi plus de respect par rapport aux anciens.
« Aujourd’hui trop de parents voient déjà l’argent à travers leurs fils »
Si tu étais à côté d’un jeune d’un centre de formation. Que lui conseillerais-tu ?
Une grande part de la carrière se décide par rapport aux parents. Aujourd’hui trop de parents voient déjà l’argent à travers leurs fils. Il faut que les parents suivent bien leur enfant, avoir un agent qui pense d’abord à la carrière de son joueur. Je leur dirais qu’il faut préparer leur carrière et ne pas vivre sur l’instant. Si tu fais une carrière sur le long terme, le pognon arrive obligatoirement.
Les chiffres pour le transfert de Kylian M’Bappé sont fous…
Il y a encore quelques mois, il n’avait encore jamais joué en pro et n’était pas encore titulaire à Monaco. Il a fait six mois de carrière. Après attention, lui c’est un phénomène.
Revenons à tes débuts de formation à Bordeaux au début des années 90. Que retiens-tu de cette période ?
J’ai fait un an au centre de formation. Je me souviens qu’il y avait eu beaucoup de travail technique et ça m’a permis d’avoir des bases tout au long de ma carrière. Ensuite j’ai joué à Pau. La-bas, on était amateurs mais dans des conditions pros. On s’entraînait tous les jours. On jouait en troisième division et on avait manqué la montée en barrages. Pau, c’est le début de ma carrière pro.
Tu t’es ensuite surtout fait connaître sous les couleurs du Red Star en Ligue 2. Comment as-tu vécu cette expérience dans ce club historique ?
Le Red Star, c’est mon premier contrat pro. Le Red Star, c’est un club mythique. Dès que tu arrives à Saint-Ouen et au Stade Bauer, tu sens cette énergie, le passé. Puis tu arrives à Paris sans que ce soit vraiment Paris. Il y a tout qui change. C’était magnifique. Le Red Star est un club très familial avec un public de fou. Je me suis régalé au Red Star pendant trois ans. C’est un club à part. C’est tout l’environnement qui fait que c’est un club mythique. Ça les a tués de ne plus jouer à Saint-Ouen. Après c’est difficile d’avoir un deuxième grand club à Paris. Pendant deux saisons, on aurait pu monter en L1, mais on ne sentait pas la volonté derrière nous. Tu as l’impression qu’on ne veut pas de deuxième équipe sur Paris. Même du côté PSG, on sentait qu’ils ne voulaient pas d’un deuxième club parisien de haut niveau. C’est aussi pour ça que ça n’a pas réussi car on aurait pu monter car on avait une équipe de fou. Puis dès que ça a été moins bien, on a laissé couler le club. On sentait qu’il ne fallait pas déranger le PSG.
C’était comment d’être joueur du Red Star au milieu des années 90 ?
Tous les jours, il fallait changer de lieu pour s’entraîner car on n’avait pas de centre d’entraînement. Mais voilà, c’était le Red Star. Il y avait aussi un énorme soutien du public. Aujourd’hui, les mêmes supporters se déplacent jusqu’à Bordeaux pour voir des matchs de leur équipe même si c’est en division inférieure. Tu as toujours un noyau de supporters pro Red Star depuis des années et c’est ça qui est bien et qui fait l’identité d’un club.
« Franchement avec le Red Star, on aurait dû monter en Ligue 1 »
Vous aviez aussi une superbe équipe avec Steve Marlet, Régis Brouard, toi…
On avait une attaque impressionnante. On avait aussi Didier Thimotée, Ted Agasson. Franchement on aurait dû monter en Ligue 1. On avait de sacrés joueurs. On avait l’aptitude pour changer de poste tous les quatre et tourner un peu. Des fois je jouais numéro 10, des fois c’était Ted Agasson. Puis chacun avait sa grosse période et donc ça marquait toujours des buts. Je me régalais sur le terrain car ça jouait un beau jeu offensif avec en plus ce stade Bauer à l’anglaise.
Pourquoi pars-tu à Caen, relégué en L2, en 1997 ?
Lors de mes six derniers mois, j’ai moins joué. Il y avait eu un changement d’entraîneur au Red Star. Pierre Repellini s’était fait virer et ça ne passait pas du tout avec le nouveau coach. Je me suis retrouvé en fin de contrat. Puis j’ai fait un essai de deux jours à Caen et signé dans la foulée.
Pourquoi la première saison de Caen est ratée en 1997/98 ?
Je ne dirais pas la première saison, je dirais plutôt les six premiers mois. Car après j’ai été titulaire devant avec Frédéric Née. Les choses ont changé quand ils ont remplacé Gaby Calderon par Pascal Théault. Que ce soit moi ou Régis Brouard, ça ne passait pas avec Gaby Calderon. Comme partout, quand ça ne passe pas avec l’entraîneur, tu ne joues pas.
Pourquoi ça s’est mal passé avec Gaby Calderon ?
Il était très spécial et débutait sa carrière d’entraîneur. Il avait sa méthode. Il prenait les entraînements du Real Madrid et nous les faisait faire. Ça arrive partout qu’un entraîneur ne fasse pas confiance à un joueur et heureusement ça ne m’est pas arrivé souvent.
Comment as-tu vécu ta période caennaise en général ?
Pour moi, Caen c’était une évolution par rapport au Red Star notamment au niveau des installations. Le stade est magnifique. La première année, il y avait des anciens qui avaient fait des grosses carrières comme Luc Borrelli, Raphaël Guerreiro ou Pascal Vahirua qui étaient super cool et donnaient des conseils sur le plan mental. La veille des matchs, ils te transmettaient de la sérénité même si les résultats étaient moins bons. Puis à l’entraînement, ils travaillaient beaucoup et donc tu étais obligé de respecter et de faire pareil. Pendant mon passage à Caen, beaucoup de jeunes ont explosé mais celui qui m’a le plus impressionné, c’est Jérôme Rothen. Jéjé, c’était le plus fort potentiel avec David Sommeil. J’ai adoré Caen et ça s’est super bien passé. J’ai monté encore d’un cran sur le plan footballistique.
« En coupe Intertoto, l’engouement avec le public troyen était fantastique »
Ensuite, pourquoi pars-tu à Troyes en 1999 ?
J’étais bien à Caen mais ils m’ont fait une proposition qui ne m’intéressait pas. J’ai pris le risque de partir libre et ce n’était pas évident car à part Troyes je n’avais pas d’autres sollicitations. L’entraîneur, Alain Perrin, m’avait repéré pendant la saison. Et Troyes avait réussi à monter en Ligue 1 en 1999. C’était encore une progression linéaire. J’ai passé chaque étape une par une.
Pourquoi Troyes a réalisé ensuite trois saisons extraordinaires en Ligue 1 ?
Franchement on n’était pas les meilleurs amis du monde à l’extérieur, mais sur le terrain c’était un collectif extraordinaire, ce qui nous a permis de renverser des montagnes. Et Alain Perrin savait en jouer parfois en se mettant tout le groupe contre lui. Cela rendait le collectif encore plus fort.
Comment était Alain Perrin au quotidien ?
Pour des joueurs comme nous, c’était un super entraîneur. C’était plus difficile pour lui d’entraîner des ego surdimensionnés. A Lyon, il a eu des résultats, mais ça ne s’est pas toujours bien passé. Sur le plan tactique, il nous a fait beaucoup travailler et on a tous progressé. Au début, le trois-quart des joueurs ne connaissait pas la Ligue 1. Au finale, on a été au bout en Coupe Intertoto, on a joué la Ligue Europa et on a fini septièmes du championnat de France en 2001. A chaque match on avait une tactique spéciale par rapport à l’adversaire et sur le terrain ça marchait. Des fois, il faisait des petites crises, mais c’était un super entraîneur. Parfois ça a été chaud dans le vestiaire mais il savait comment faire pour que le groupe donne le maximum.
Ça jouait quand même super bien avec Sladjan Djukic, Jérôme Rothen, Nicolas Goussé…
A Troyes, même si on avait des individualités fortes, la priorité c’était le collectif. Les qualités de chacun étaient mises au service du collectif. Et ça donnait un truc extraordinaire.
Qu’est-ce qui t’a marqué dans le superbe parcours en Coupe Intertoto en 2001 ?
Déjà la qualification c’était magnifique. Ensuite tu reprends la saison plus tôt mais c’est bien car tu joues des matchs officiels pour te qualifier en Ligue Europa. Ça te permet de voyager, de découvrir d’autres environnements. On avait joué contre des Suédois (AIK Solna) ou dans d’autres pays dont on ne connaissait pas l’existence. C’était aussi extraordinaire l’engouement avec le public qui nous suivait, c’était une super expérience. En finale, on avait joué contre Newcastle après avoir éliminé Wolfsburg. On n’avait pas joué que contre des petits clubs. Obligatoirement, on avait élevé notre niveau. Ça nous a servi pour le championnat car on savait qu’on pouvait faire des trucs extraordinaires.
« Contre Leeds, on avait atteint un niveau très élevé »
A Saint-James Park à Newcastle, tu marques un doublé mémorable (4-4). Comment as-tu vécu le truc ?
Extraordinaire. C’était notre premier gros, gros adversaire. On jouait à Saint-James Park, un stade mythique. On partait un peu dans l’inconnu. Ce jour-là, Alain Perrin nous avait sorti une tactique que je n’avais jamais vue. Et que je n’ai jamais revue. Ce jour-là, on prend un but d’entrée. Il y avait 50 000 personnes, c’était un truc de fou. Ça aurait pu nous plomber et on aurait pu en prendre six derrière. Mais le collectif a fait qu’on s’est repris et qu’on a même mené 4-1 alors qu’il restait environ un quart d’heure à jouer. D’un coup, la folie est montée dans le stade et ils ont commencé à marquer un deuxième, un troisième, un quatrième but. On s’est tous regardés et on était vraiment pas bien. Ce qui est arrivé au PSG face à Barcelone (1-6), ça aurait aussi pu nous arriver. Les mecs courraient partout, ils tiraient, ils marquaient et toi tu ne touches plus le ballon, tu subis. Heureusement on a réussi à se qualifier à 4-4 mais au niveau de l’ambiance, c’était de la folie. C’est un truc extraordinaire à vivre. Mais après par rapport à mes buts, ça ne m’a rien fait de spécial sur le coup. Car je marque les buts du 3-1 et 4-1 et pour nous c’était presque fini. Il n’y avait pas la folie de marquer un but important, on était sereins.
L’épopée de Troyes s’était terminée face à Leeds (4-2, 2-3) qui était un top club européen en 2001. L’ESTAC avait été si proche de passer. Qu’est-ce qui avait manqué à Troyes ?
A l’époque, Leeds était une très grosse équipe de Premier League et on avait été les premiers à les battre au cours de l’automne. C’était très costaud physiquement en face avec Olivier Dacourt, Rio Ferdinand, Mark Viduka et trois ou quatre joueurs qui jouaient en équipe d’Angleterre. Pendant le match retour à Troyes, on a été qualifiés pendant 5-10 minutes. A l’aller on était passés un peu à travers mais au Stade de l’Aube il y avait eu une ambiance de malade qu’il n’y a plus malheureusement à Troyes. Là encore on avait atteint un niveau très élevé. Ça s’était joué à un but. A l’époque, il y avait de la communion avec le public, le stade était quasiment plein à tous les matchs. Ça nous permettait de nous surpasser. Quand tu es joueur, tu joues aussi avec le public, tu les motives et ça te motive aussi. A Troyes, on a aussi battu le PSG ou Marseille car le public était derrière nous et on avait des phases de folie.
Il y avait notamment eu une superbe victoire 5-3 au Stade de l’Aube contre le PSG en 2000…
Oui, Paris on les a battus souvent. A la maison, on ne perdait jamais contre Paris. Tous les gros clubs, on les a battus. C’était compliqué de venir gagner à Troyes.
En 2002, pourquoi l’aventure s’arrête-t-elle pour toi à Troyes ?
Pendant la trêve, j’aurais pu partir en Angleterre. Mais je n’ai pas voulu car je voulais rester jusqu’à la fin de la saison à Troyes. A la fin, ça s’est moins bien passé avec Alain Perrin. Tous les joueurs qui allaient partir en fin de saison ne jouaient plus trop. Ensuite Alain Perrin n’a pas voulu renouveler mon contrat même s’il est parti à Marseille ensuite. Après, c’est Jacky Bonnevay qui a repris mais c’était acté que je partais. Si Troyes m’avait proposé quelque chose je serais resté. Ensuite j’ai été quelques mois au chômage, j’avais 32 ans et c’était moins évident pour retrouver un club. Puis j’ai eu une proposition pour jouer en Écosse. J’avais signé trois mois à Kilmarnock où la mentalité était spéciale. Pourtant ça avait bien démarré j’avais marqué un but dès mon premier match. Puis dans une interview, j’avais dit que je voulais me faire remarquer et jouer ensuite en Angleterre. Ça n’a pas été apprécié et ils ne m’ont plus fait jouer. Pendant un mois et demi, j’étais à la cave, ce n’était pas évident. Heureusement, que d’autres Français habitaient à Edimbourg comme Frédéric Arpinon que j’avais connu à Troyes, j’allais le voir pour me ressourcer. Mais ce type d’expérience te rend plus costaud.
« Je ne regretterai jamais mes six mois en Chine »
La saison suivante tu es parti jouer en Chine…
Je suis rentré en novembre 2002 et en janvier 2003 j’avais deux propositions : Le Havre en L1 ou la Chine dont le club était entraîné par Claude Le Roy et Hervé Renard. J’avais deux jours pour choisir. J’ai décidé de partir en Chine. Au final, c’était une super expérience, j’ai adoré. On avait une bonne équipe et il y avait trois ou quatre joueurs qui six mois plus tôt avaient fait la Coupe du monde 2002 avec la Chine. Certains joueurs et surtout un étaient des pseudo-stars. Après, il y avait des clans entre les Chinois et les Français. Il y avait aussi le Brésilien Zé Alcino qui avait joué à Nancy et qui avait la culture française. Une fois qu’ils ont viré Claude Le Roy, ils ont viré tout le monde. J’en ai fait partie. Aussi c’était la période de la grippe aviaire et toutes les compétitions ont été arrêtées. On a vraiment joué de février à mars. Le reste du temps, on ne faisait que s’entraîner. Sinon j’ai adoré la vie à Shanghai. Je ne regretterai jamais mes six mois en Chine. Ensuite, je suis rentré pour trouver un club en France à l’été 2003. Mais je serais resté volontiers car je me suis régalé là-bas.
Ensuite tu as atterri à Reims avec qui tu as été champion de National en 2004…
Je cherchais un challenge intéressant et il y avait Reims, ce club mythique. Je connaissais Fabrice Harvey. Le club venait de redescendre en National et il fallait tout reconstruire. Reims a monté une bonne équipe et on a fini champions de National. C’était un beau challenge car le club repartait de zéro.
Comment s’est passée ta dernière saison à Tours ?
Après deux ans à Reims je n’ai pas resigné. Puis j’ai connu six mois de chômage. J’avais fait un essai à Sedan mais ça n’avait pas marché, puis il y a eu Tours qui voulait monter en Ligue 2, un peu comme Reims quelques années plus tôt. J’ai signé six mois avec une option en cas de montée. On est montés et les six premiers mois s’étaient super bien passés. On arrivait à bien remplir le stade. Il y avait une bonne ambiance. Puis la deuxième année en L2 s’est mal passée avec les entraîneurs et le président, je n’ai pratiquement pas joué. Après j’ai arrêté à 37 ans. J’aurais pu continuer en CFA quand je suis rentré à Bordeaux mais sur le plan physique et notamment à cause d’une cheville, c’était un peu dur.
En général, que retiens-tu de ta carrière ?
J’ai gravi chaque étape : la D3, la D2, la D1 et la Coupe d’Europe. J’ai eu une progression linéaire. Ça m’a forgé le caractère. Je n’ai aucun regret. J’aurais pu faire mieux mais j’aurais aussi pu faire moins bien. Partout où je suis passé, le public m’a adoré. J’ai connu des montées et peu de descentes. J’ai eu plein de moments positifs dans ma carrière.
Enfin, quel est le onze type de Samuel Boutal (joueurs et entraîneur côtoyés) ?
Borrelli – Hamed, Sommeil, Meniri, Lizarazu – Celestini – Brouard, Arpinon – Marlet, Boutal, Rothen. Entraîneurs : Repellini, Théault et Perrin
Je vais mettre Luc Borrelli dans les buts parce que c’était la classe. En défense, je mets Bixente Lizarazu avec qui j’étais au centre de formation de Bordeaux. C’était un gros, gros bosseur. Tout ce qu’il a obtenu, il l’a mérité. Après, il y a tellement d’autres joueurs que j’aurais pu mettre comme Patrice Loko, Ted Agasson, Pascal Vahirua, Pascal Plancque ou Didier Rabat. Pour l’entraîneur, je cite ceux avec qui ça s’est le mieux passé.
https://footdavant.fr/samuel-boutal-au- ... er-le-psg/