Patrice Loko va signer - la saison prochaine - en PH, à Saint-Martin de Ré, où évoluait son frère William, il y a encore peu.
Je regrette encore que Perrin (pourtant en partance pour l'OM) et Vacelet ne l'aient pas fait re-signer, à cause d'une soi-disant augmentation de salaire, tout à fait justifiée, vue son rendement pdt la saison qu'il a fait chez nous.
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Patrice Loko (2001 - 2002)
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- Enregistré le : 05 oct. 2002, 23:36
- Localisation : Vancouver
Re: Il joue où lui maintenant ??
Le site perso de Patrice Loko : http://www.patriceloko.org/#
Il y décrit des récits de jour de match (dans la partie journal : http://www.patriceloko.org/journal.htm
Extrait :
Samedi 16 février 2002 - Jour de Troyes / Auxerre
08H15
Le réveil sonne très fort dans la chambre de notre hôtel de la périphérie de Troyes. Il faut se lever, le petit-déjeuner est servi au premier étage.Nous arrivons, les uns après les autres, chacun se serrant la main à son arrivée pour se dire bonjour. Je prends un café, des petits pains grillés, de la salade de fruits et un yaourt avec des céréales,suivi bien sûr de mon jus d'orange. Nous sommes tous installés à une grande table, et chacun parle ainsi de sa soirée de la veille. La discution qui revient le plus régulièrement porte sur ce tournoi de football avec leur playstation qu'ils ont organisé entre eux.
09H00
Retour dans la chambre, je me prépare pour le petit réveil musculaire du matin. En enfilant mes vêtements d'entraînement, j'écoute les infos de CNN-TV avec mon copain de chambrée, Mickaèl SVENSSON, notre suèdois. Nous nous informons des résultats des jeux-olympique ! La journée est lancée !
09H30
Rassemblement dans notre salle de réunion. Nous allons visionner un résumé d'un match d'Auxerre. Serge ROMANO, l'adjoint d'Alain PERRIN notre entraîneur, nous explique les atouts et faiblesses de l'équipe de Guy ROUX. Leur jeu est efficace, mais nous avons compris leurs points faibles. Enfin, je crois !! Ils jouent en 4-4-2 ou en 4-3-3, selon l'équipe rencontrée, avec leur meneur de jeu qui change de places sans arrêt autour du terrain. Ce soir, il faudra être très fort !
O9H55
Footing. Nous courons 5 mn à côté de l'hôtel, puis 30 minutes de petits jeux (5 contre 5), pour se détendre et bien se réveiller. C'est très joyeux, technique et détendu. Les joueurs se moquent entre eux, quand l'un se prend un petit pont par un adversaire. Cela reste très sympa, on est de bonne humeur, la pression n'est pas encore palpable ! (je me suis pris un 'little bridge' - petit pont- et je suis ridicule !). Sur le terrain, ces gestes réussis sont toujours très humiliants pour les joueurs pros !
10H30
Retour dans la chambre. Je me douche et je lis mes journeaux (l'Equipe et surtout le Parisien que j'aime parcourir chaque jour, pour m'informer des news de notre planète.). Enfin, un grand article sur notre club dans l'Equipe, il fait au moins 11 petites lignes, SUPER !! J'y découvre que mes partenaires sont très confiants au sujet de notre hypothétique qualification européenne de fin de saison. Je le suis aussi, mais avec plus de réserves car notre championnat est très disputé cette année. LENS, PSG, LYON et TROYES sont bien entendus mes favoris pour les places européennes
11H30
Je téléphone à ma femme Muriel et à mes enfants, Johan et Vanille. Ils ont, comme moi, très bien dormis. Je parle avec Johan du match de ce soir, il espère bien-sûr que nous gagnerons et a déjà envie d'être devant la TV pour le derby tant attendu de ce soir. Ma fille Vanille, elle, préfère me faire des bisous au travers du combiné téléphonique !
12H00
Déjeuner. Les retardataires auront une petite amende de quelques Euros, qui garnira notre caisse-joueurs. Ainsi, en fin de saison, notre capitaine pourra organiser un repas commun dans un restaurant à thèmes. Il s'en suivra, je pense 'un verre de l'amitié, dans un salon de thé je suppose !? (le nom de l'établissement ? le Dis Cothèque ).
Je prends comme d'habitude des cruditées (salade, tomates, carottes, betteraves, thon et oeuf) puis,du saumon grillé avec du riz, de la purée ou des pâtes, suivi d'un yaourt et d'un fruit. Le repas est très bruyant, mais sympa car nous sommes entre nous. Nos entraîneurs mangent toujours de leur côté.
12H45
Je me dirige comme tout le monde au bar afin de prendre un café, discuter et ensuite je remonte dans ma chambre regarder les infos. Je finis de lire mon journal en entier et j'éteinds ma lampe de chevet pour faire une petite sièste de 2 heures. Mon partenaire dort déjà ! Le sommeil avant le match est la chose la plus importante pour moi. Depuis le début de ma carrière à Nantes, j'en ai toujours fait une. Oh !! non !! sauf une fois lorsque j'étais en chambre avec Nicolas OUEDEC, mon meilleur ami, car lui ne dormait jamais.
16H15
Réveil puis collation dans la salle de déjeuner. Pain, Beurre, Confiture, Café, Kiwi, Gateau de riz et jus d'oranges composent à chaque fois mon assiette. A présent, je dois prendre des forces pour le match qui aura lieu dans 3 heures. Le repas est silentieux. Mes partenaires ne sont pas encore bien réveillés ! Peut-être aussi que la pression commence à envahir les têtes. (je vous rassure, pas encore pour moi !) Je taquine Alain et Serge, mes coachs, sur le fait qu'ils soient eux vraiment détendus pour ce derby si attendu !
16H45
Retour dans ma chambre. Je range mes affaires, pour le départ qui aura lieu vers 18H00. Le match Nantes / Lille va bientôt commencer sur Canal +, j'espère que les canaris gagneront. Nous saurons le résultat final dans le vestiaire tout à l'heure, quand un dirigeant viendra nous prévenir.
17H45
La discution d'avant match va débuter. Nos coachs nous expliquent comment destabiliser l'équipe d'Auxerre. Ils communiquent pour la premiére fois de la semaine la composition de l'équipe qui débutera le derby à 20H00.
18H11
Notre bus arrive avec un peu de retard. J'ai eu le temps de discuter avec Alain et Serge des tactiques employées par mes différents entraîneurs durant ma "petite" carrière de footballeur. Celà fût très enrichissant pour moi car j'apprends encore chaque jour. Je m'assoie à coté de Sam BOUTAL, puis j'allume mon CD portable pour écouter mes chansons porte-bonheur (N.A.P., Les LASCARDS, TéTé), tout en savourant ma sucette "CHUPA". Chacun a son truc pour se relaxer avant le match, moi c'est la musique !
Au bout de 20 mn,nous rentrons dans le stade de l'AUBE où nos supporters sont déjà présents pour nous acclamer. ODILE, notre supportrice numéro un est à sa place à l'entrée du stade. Tout va bien,la fête s'annonce très belle.
18H30
Je vais voir l'état de la pelouse et j'en profite pour aller toucher le poteau ainsi que les filets des buts, celà me rassure (j'espère que ces derniers seront avec moi ce soir !). Je salue YANN LACHUER, mon ancien coéquipier du PARIS-SAINT-GERMAIN.
18 H 45
Je rentre aux vestiaires et suis le premier à me faire bander les chevilles par notre kiné STEPHANE qui est très conscientieux. Le vestiaire est calme. Je m'habille. Quelques joueurs se font masser, d'autres s'habillent ou jonglent avec le ballon. Moi, je cire mes chaussures de foot comme à chaque fois avant l'entrée sur le terrain. STEPHANE m'appelle, il va me préparer les jambes en les massants soigneusement.
19 H 25
CHRISTIAN, notre préparateur physique nous appelle. Nous nous dirigeons vers la pelouse. La tension monte pour tout le monde. Les supporters nous acclament, ils nous motivent encore plus, cela fait chaud au coeur. Mon échauffement commence très doucement, puis s'accèlère avec mes partenaires. Notre petit jeu à deux équipes terminé, je me concentre sur mes tirs devant le but pour être prêt dans 15 minutes. Pendant cet échauffement, nous nous regroupons sur le terrain en cercle, pour nous encourager. Quelques anciens joueurs prennent la parole. Moi, j'insiste sur le fait de respecter les choix de jeu d'ALAIN notre entraîneur, et de tout donner pour le respect de nos supporters et l'envie de gagner tous nos matchs à domicile au stade de l'Aube.
19 H 50
Je rentre en accélérant jusqu'au vestiaire. Mon corps est enfin prêt à subir l'intensité et les chocs de ce match, comme à chaque fois.
19 H 55
Mon maillot enfilé, je retire mes bijoux (bague et collier). J'encourage encore une fois mes partenaires avant de leurs taper dans les mains pour leurs exprimer ma solidarité,dans les bons et mauvais moments du match. "BONNE CHANCE".
Je prends la bouteille de Champagne de notre sponsor pour la donner en cadeaux à mon adversaire d'un soir. A présent, je montre la taille de mes crampons à l'arbitre assistant, avant de m'avançer tout au bout du couloir qui mène au terrain. J'espère que le trio arbitral sera à la hauteur de l'évènement (je les ai toujours respecté en 11 années de carrière, et je n'ai jamais pris de carton rouge. J'en suis très fier).
Je rentre sur le terrain accompagné d'un jeune footballeur de Troyes. Je suis le dernier. Je sautille sur mon pied gauche, en pénétrant sur la pelouse et en faisant mon signe de croix. C'est un rituel pour moi, incontournable. Je me présente devant nos supporters avec mes coéquipiers, puis je donne mon cadeau à mon "ennemi" d'un soir. J'accelère, j'encourage encore, puis je me positionne à ma place sur le térrain. Les tribunes se calment. Une jeune fille handicapée de l'àge de ma fille donne le coup d'envoi-bis du match. A cette instant, je réalise encore plus la chance qu'il m'est donnée de courir et de sauter sur un terrain...
L'arbitre siffle et le public se déchaine. Le ton est donné, le DERBY commence !
Le match débute bien pour nous, nous avons la première occasion mais le gardien Fabien COOL s'interpose. Quelques minutes plus tard dans une forêt de jambes,c'est l'horreur : le ballon revient à Djibril CISSE qui fusille notre gardien de but S.CASSARD, et ouvre le score. Je suis enervé par ce but, mais je sais que nous allons revenir. Nous dominons. Sur un corner, je me retrouve seul au deuxiéme poteau et je reprends le ballon instantanément, mais COOL s'interpose à nouveau. Puis c'est le tournant du match, N.GOUSSE dribble le gardien auxerrois qui le déséquilibre. Le ballon est passé, pas mon copain. Le pénalty est évident (pas pour tout le monde). L'arbitre ne sais pas et va voir son juge de touche. Je le suis, pour qu'il réalise la faute indiscutable, mais le juge de touche n'a rien vu, et l'arbitre indique le point du six métres. Nous sommes fous de rage ! Nous commençons à être énervés. Les fautes sont nombreuses et les sanctions fusent. Elles sont toujours dans un sens: le nôtre !
A la mi-temps,les entraineurs s'efforcent de nous indiquer les stratégies à suivre pour déstabiliser les auxerrois et égaliser au plus vite. Nous avons 45 mn encore ! Je suis sûr que l'on va marquer un but et que le deuxième viendra vite.
La seconde période sur un ton élevé,et c'est encore auxerre qui marque.Les esprits s'échauffent, les supporters doutent, on ne les entend plus. Puis NICO GOUSSE marque le but qui réveille les tribunes. Ce sera chaud jusqu'au bout. Je me suis démené en vain (Appels de balles dans le dos de la défense, solutions dans les espaces, une-deux, frappes au but). L'arbitre siffle la fin du match. Les quatre tribunes applaudissent pour le beau derby je pense ! Je salut mon ami Y.LACHUER qui m'encourage pour la suite du championnat de notre équipe."MERCI".
Je rentre au vestiaire, déçu, en saluant ces visages venus nombreux pour nous soutenir. Les joueurs sont dégoutés : tant d'efforts pour rien. Les trois points sont perdus.L 'arbitre est "maudit" par tous, le pénalty refusé nous reste en travers de la gorge. Puis le vestiaire redevient calme. Nos dirigeants viennent nous consoler ainsi que les joueur non retenus pour le match. Je prends ma douche, puis je monte dans les salons VIP pour prendre le verre de l'amitié. Je signe quelques autographes, les télés de la grande salle montrent la faute, non sifflée par l'arbitre. Je ne dis rien, c'est fini,nous n'avons pas de point ce soir! Une dernière signature et je rentre chez moi.
Je regarde la fin de "jour de foot", et notre nouveau classement. La cinquième place nous abandonne.
A la fin de l'émission,je grignotte quelques spaghettis, mais cela passe mal. Généralement après les matchs je n'arrive pas, à beaucoup manger, car mon estomac est encore trop noué par la tension nerveuse accumulée lors de la rencontre. Je pars m'allonger dans mon lit, je visionne un reportage enregistré pendant la semaine, puis j'enchaine sur les J.O. J'oublie et décompresse.
03H11
Il est tard, mes yeux commencent à se fermer. J'éteinds la T.V et prépare mon réveil pour le lendemain à 7H45. L'entrainement est à 9H15. Je ferme les yeux, je dois oublier le match et penser à autre chose. La nuit sera courte. Nous sommes dimanche, c'est la fin des vacances en Bretagne pour ma femme et mes enfants; je me languis d'aller les chercher à l'aéroport. Ces jours sans eux fûrent longs...
Patrice LOKO
Il y décrit des récits de jour de match (dans la partie journal : http://www.patriceloko.org/journal.htm
Extrait :
Samedi 16 février 2002 - Jour de Troyes / Auxerre
08H15
Le réveil sonne très fort dans la chambre de notre hôtel de la périphérie de Troyes. Il faut se lever, le petit-déjeuner est servi au premier étage.Nous arrivons, les uns après les autres, chacun se serrant la main à son arrivée pour se dire bonjour. Je prends un café, des petits pains grillés, de la salade de fruits et un yaourt avec des céréales,suivi bien sûr de mon jus d'orange. Nous sommes tous installés à une grande table, et chacun parle ainsi de sa soirée de la veille. La discution qui revient le plus régulièrement porte sur ce tournoi de football avec leur playstation qu'ils ont organisé entre eux.
09H00
Retour dans la chambre, je me prépare pour le petit réveil musculaire du matin. En enfilant mes vêtements d'entraînement, j'écoute les infos de CNN-TV avec mon copain de chambrée, Mickaèl SVENSSON, notre suèdois. Nous nous informons des résultats des jeux-olympique ! La journée est lancée !
09H30
Rassemblement dans notre salle de réunion. Nous allons visionner un résumé d'un match d'Auxerre. Serge ROMANO, l'adjoint d'Alain PERRIN notre entraîneur, nous explique les atouts et faiblesses de l'équipe de Guy ROUX. Leur jeu est efficace, mais nous avons compris leurs points faibles. Enfin, je crois !! Ils jouent en 4-4-2 ou en 4-3-3, selon l'équipe rencontrée, avec leur meneur de jeu qui change de places sans arrêt autour du terrain. Ce soir, il faudra être très fort !
O9H55
Footing. Nous courons 5 mn à côté de l'hôtel, puis 30 minutes de petits jeux (5 contre 5), pour se détendre et bien se réveiller. C'est très joyeux, technique et détendu. Les joueurs se moquent entre eux, quand l'un se prend un petit pont par un adversaire. Cela reste très sympa, on est de bonne humeur, la pression n'est pas encore palpable ! (je me suis pris un 'little bridge' - petit pont- et je suis ridicule !). Sur le terrain, ces gestes réussis sont toujours très humiliants pour les joueurs pros !
10H30
Retour dans la chambre. Je me douche et je lis mes journeaux (l'Equipe et surtout le Parisien que j'aime parcourir chaque jour, pour m'informer des news de notre planète.). Enfin, un grand article sur notre club dans l'Equipe, il fait au moins 11 petites lignes, SUPER !! J'y découvre que mes partenaires sont très confiants au sujet de notre hypothétique qualification européenne de fin de saison. Je le suis aussi, mais avec plus de réserves car notre championnat est très disputé cette année. LENS, PSG, LYON et TROYES sont bien entendus mes favoris pour les places européennes
11H30
Je téléphone à ma femme Muriel et à mes enfants, Johan et Vanille. Ils ont, comme moi, très bien dormis. Je parle avec Johan du match de ce soir, il espère bien-sûr que nous gagnerons et a déjà envie d'être devant la TV pour le derby tant attendu de ce soir. Ma fille Vanille, elle, préfère me faire des bisous au travers du combiné téléphonique !
12H00
Déjeuner. Les retardataires auront une petite amende de quelques Euros, qui garnira notre caisse-joueurs. Ainsi, en fin de saison, notre capitaine pourra organiser un repas commun dans un restaurant à thèmes. Il s'en suivra, je pense 'un verre de l'amitié, dans un salon de thé je suppose !? (le nom de l'établissement ? le Dis Cothèque ).
Je prends comme d'habitude des cruditées (salade, tomates, carottes, betteraves, thon et oeuf) puis,du saumon grillé avec du riz, de la purée ou des pâtes, suivi d'un yaourt et d'un fruit. Le repas est très bruyant, mais sympa car nous sommes entre nous. Nos entraîneurs mangent toujours de leur côté.
12H45
Je me dirige comme tout le monde au bar afin de prendre un café, discuter et ensuite je remonte dans ma chambre regarder les infos. Je finis de lire mon journal en entier et j'éteinds ma lampe de chevet pour faire une petite sièste de 2 heures. Mon partenaire dort déjà ! Le sommeil avant le match est la chose la plus importante pour moi. Depuis le début de ma carrière à Nantes, j'en ai toujours fait une. Oh !! non !! sauf une fois lorsque j'étais en chambre avec Nicolas OUEDEC, mon meilleur ami, car lui ne dormait jamais.
16H15
Réveil puis collation dans la salle de déjeuner. Pain, Beurre, Confiture, Café, Kiwi, Gateau de riz et jus d'oranges composent à chaque fois mon assiette. A présent, je dois prendre des forces pour le match qui aura lieu dans 3 heures. Le repas est silentieux. Mes partenaires ne sont pas encore bien réveillés ! Peut-être aussi que la pression commence à envahir les têtes. (je vous rassure, pas encore pour moi !) Je taquine Alain et Serge, mes coachs, sur le fait qu'ils soient eux vraiment détendus pour ce derby si attendu !
16H45
Retour dans ma chambre. Je range mes affaires, pour le départ qui aura lieu vers 18H00. Le match Nantes / Lille va bientôt commencer sur Canal +, j'espère que les canaris gagneront. Nous saurons le résultat final dans le vestiaire tout à l'heure, quand un dirigeant viendra nous prévenir.
17H45
La discution d'avant match va débuter. Nos coachs nous expliquent comment destabiliser l'équipe d'Auxerre. Ils communiquent pour la premiére fois de la semaine la composition de l'équipe qui débutera le derby à 20H00.
18H11
Notre bus arrive avec un peu de retard. J'ai eu le temps de discuter avec Alain et Serge des tactiques employées par mes différents entraîneurs durant ma "petite" carrière de footballeur. Celà fût très enrichissant pour moi car j'apprends encore chaque jour. Je m'assoie à coté de Sam BOUTAL, puis j'allume mon CD portable pour écouter mes chansons porte-bonheur (N.A.P., Les LASCARDS, TéTé), tout en savourant ma sucette "CHUPA". Chacun a son truc pour se relaxer avant le match, moi c'est la musique !
Au bout de 20 mn,nous rentrons dans le stade de l'AUBE où nos supporters sont déjà présents pour nous acclamer. ODILE, notre supportrice numéro un est à sa place à l'entrée du stade. Tout va bien,la fête s'annonce très belle.
18H30
Je vais voir l'état de la pelouse et j'en profite pour aller toucher le poteau ainsi que les filets des buts, celà me rassure (j'espère que ces derniers seront avec moi ce soir !). Je salue YANN LACHUER, mon ancien coéquipier du PARIS-SAINT-GERMAIN.
18 H 45
Je rentre aux vestiaires et suis le premier à me faire bander les chevilles par notre kiné STEPHANE qui est très conscientieux. Le vestiaire est calme. Je m'habille. Quelques joueurs se font masser, d'autres s'habillent ou jonglent avec le ballon. Moi, je cire mes chaussures de foot comme à chaque fois avant l'entrée sur le terrain. STEPHANE m'appelle, il va me préparer les jambes en les massants soigneusement.
19 H 25
CHRISTIAN, notre préparateur physique nous appelle. Nous nous dirigeons vers la pelouse. La tension monte pour tout le monde. Les supporters nous acclament, ils nous motivent encore plus, cela fait chaud au coeur. Mon échauffement commence très doucement, puis s'accèlère avec mes partenaires. Notre petit jeu à deux équipes terminé, je me concentre sur mes tirs devant le but pour être prêt dans 15 minutes. Pendant cet échauffement, nous nous regroupons sur le terrain en cercle, pour nous encourager. Quelques anciens joueurs prennent la parole. Moi, j'insiste sur le fait de respecter les choix de jeu d'ALAIN notre entraîneur, et de tout donner pour le respect de nos supporters et l'envie de gagner tous nos matchs à domicile au stade de l'Aube.
19 H 50
Je rentre en accélérant jusqu'au vestiaire. Mon corps est enfin prêt à subir l'intensité et les chocs de ce match, comme à chaque fois.
19 H 55
Mon maillot enfilé, je retire mes bijoux (bague et collier). J'encourage encore une fois mes partenaires avant de leurs taper dans les mains pour leurs exprimer ma solidarité,dans les bons et mauvais moments du match. "BONNE CHANCE".
Je prends la bouteille de Champagne de notre sponsor pour la donner en cadeaux à mon adversaire d'un soir. A présent, je montre la taille de mes crampons à l'arbitre assistant, avant de m'avançer tout au bout du couloir qui mène au terrain. J'espère que le trio arbitral sera à la hauteur de l'évènement (je les ai toujours respecté en 11 années de carrière, et je n'ai jamais pris de carton rouge. J'en suis très fier).
Je rentre sur le terrain accompagné d'un jeune footballeur de Troyes. Je suis le dernier. Je sautille sur mon pied gauche, en pénétrant sur la pelouse et en faisant mon signe de croix. C'est un rituel pour moi, incontournable. Je me présente devant nos supporters avec mes coéquipiers, puis je donne mon cadeau à mon "ennemi" d'un soir. J'accelère, j'encourage encore, puis je me positionne à ma place sur le térrain. Les tribunes se calment. Une jeune fille handicapée de l'àge de ma fille donne le coup d'envoi-bis du match. A cette instant, je réalise encore plus la chance qu'il m'est donnée de courir et de sauter sur un terrain...
L'arbitre siffle et le public se déchaine. Le ton est donné, le DERBY commence !
Le match débute bien pour nous, nous avons la première occasion mais le gardien Fabien COOL s'interpose. Quelques minutes plus tard dans une forêt de jambes,c'est l'horreur : le ballon revient à Djibril CISSE qui fusille notre gardien de but S.CASSARD, et ouvre le score. Je suis enervé par ce but, mais je sais que nous allons revenir. Nous dominons. Sur un corner, je me retrouve seul au deuxiéme poteau et je reprends le ballon instantanément, mais COOL s'interpose à nouveau. Puis c'est le tournant du match, N.GOUSSE dribble le gardien auxerrois qui le déséquilibre. Le ballon est passé, pas mon copain. Le pénalty est évident (pas pour tout le monde). L'arbitre ne sais pas et va voir son juge de touche. Je le suis, pour qu'il réalise la faute indiscutable, mais le juge de touche n'a rien vu, et l'arbitre indique le point du six métres. Nous sommes fous de rage ! Nous commençons à être énervés. Les fautes sont nombreuses et les sanctions fusent. Elles sont toujours dans un sens: le nôtre !
A la mi-temps,les entraineurs s'efforcent de nous indiquer les stratégies à suivre pour déstabiliser les auxerrois et égaliser au plus vite. Nous avons 45 mn encore ! Je suis sûr que l'on va marquer un but et que le deuxième viendra vite.
La seconde période sur un ton élevé,et c'est encore auxerre qui marque.Les esprits s'échauffent, les supporters doutent, on ne les entend plus. Puis NICO GOUSSE marque le but qui réveille les tribunes. Ce sera chaud jusqu'au bout. Je me suis démené en vain (Appels de balles dans le dos de la défense, solutions dans les espaces, une-deux, frappes au but). L'arbitre siffle la fin du match. Les quatre tribunes applaudissent pour le beau derby je pense ! Je salut mon ami Y.LACHUER qui m'encourage pour la suite du championnat de notre équipe."MERCI".
Je rentre au vestiaire, déçu, en saluant ces visages venus nombreux pour nous soutenir. Les joueurs sont dégoutés : tant d'efforts pour rien. Les trois points sont perdus.L 'arbitre est "maudit" par tous, le pénalty refusé nous reste en travers de la gorge. Puis le vestiaire redevient calme. Nos dirigeants viennent nous consoler ainsi que les joueur non retenus pour le match. Je prends ma douche, puis je monte dans les salons VIP pour prendre le verre de l'amitié. Je signe quelques autographes, les télés de la grande salle montrent la faute, non sifflée par l'arbitre. Je ne dis rien, c'est fini,nous n'avons pas de point ce soir! Une dernière signature et je rentre chez moi.
Je regarde la fin de "jour de foot", et notre nouveau classement. La cinquième place nous abandonne.
A la fin de l'émission,je grignotte quelques spaghettis, mais cela passe mal. Généralement après les matchs je n'arrive pas, à beaucoup manger, car mon estomac est encore trop noué par la tension nerveuse accumulée lors de la rencontre. Je pars m'allonger dans mon lit, je visionne un reportage enregistré pendant la semaine, puis j'enchaine sur les J.O. J'oublie et décompresse.
03H11
Il est tard, mes yeux commencent à se fermer. J'éteinds la T.V et prépare mon réveil pour le lendemain à 7H45. L'entrainement est à 9H15. Je ferme les yeux, je dois oublier le match et penser à autre chose. La nuit sera courte. Nous sommes dimanche, c'est la fin des vacances en Bretagne pour ma femme et mes enfants; je me languis d'aller les chercher à l'aéroport. Ces jours sans eux fûrent longs...
Patrice LOKO