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Robert Galley est décédé

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And of 3
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Robert Galley est décédé

Message par And of 3 »

Grand résistant, ministre pendant 14 années sans discontinuer, considéré comme un des grands artisans de l'indépendance énergétique de la France, Robert Galley s'est éteint vendredi 8 juin à l'âge de 91 ans. Tout au long de son existence, il aura vécu sous le signe de la fidélité au gaullisme.

Engagé dans les Forces françaises libres dès juin 1940, devenu Compagnon de la libération, il était entré en politique au lendemain de mai 1968. Il a été ministre de 1968 à 1981 dans tous les gouvernements de de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing. Il sera ensuite un fidèle de Jacques Chirac et occupera la fonction de trésorier du RPR de 1984 à 1990.

Ingénieur de formation, Robert Galley a également été au centre de la politique gaulliste en matière nucléaire et informatique dans les années 60.
Il rejoint en 1940 les Forces françaises libres

Fils d'un médecin, né à Paris le 11 janvier 1921, Robert Galley a 19 ans et se trouve à Bayonne en juin 1940. Profondément affecté par la défaite, il réussit, à bord d'un paquebot polonais, à gagner l'Angleterre. Après avoir rejoint les Forces françaises libres, on le retrouve tour à tour actif dans la libération de l'Erythrée, la campagne de Syrie contre l'armée du Levant fidèle à Vichy, la bataille d'El Alamein en Egypte.

En 1943, cet "as des blindés" intègre la 2ème DB du général Leclerc, dont il épousera la fille en 1960. A la tête de son unité, Robert Galley participe au débarquement en Normandie, puis à la libération de Paris, avant de filer sur les Vosges, Strasbourg et l'Allemagne. Le 4 mai 1945, il reçoit la reddition de la garnison de Berchtesgaden, pendant que Leclerc fait hisser le drapeau français sur le nid d'aigle de Hitler.

Après la guerre il reprend ses études, sort diplômé de l'Ecole centrale des Arts et manufactures en 1949, puis de l'Ecole supérieure des pétroles et moteurs. Il commence en 1950 une carrière d'ingénieur au Maroc, à la compagnie chérifienne des pétroles.
Une longue carrière politique

Affecté en 1955 au Commissariat à l'Energie atomique (CEA), Robert Galley préside à la construction de l'usine nucléaire de Marcoule, avant d'être chargé en 1958 par le général de Gaulle d'accélérer celle de Pierrelatte.

De Gaulle le nomme ensuite Délégué général à l'informatique (1966), puis président du conseil d'administration de l'Institut de recherche d'Informatique et d'automatisme (1967). Il est alors surnommé "Monsieur Calcul" pour avoir assumé la paternité du plan qui devait doter la France de calculateurs électroniques à l'échelle de ses besoins. "Le gaullisme, c'est de rester fidèle à l'idéal et de savoir s'adapter aux situations nouvelles sans référence excessive au passé", aimait-il dire.

Elu député de l'Aube en 1968, et constamment réélu, Robert Galley renonce à chaque fois à son mandat en raison de sa longue carrière ministérielle. Elu sénateur en 1980, il ne siège pas, mais siège ensuite au Palais Bourbon de 1981 à 2002, date à laquelle il renonce à se représenter.
Maire de Troyes de 1972 à 1995

Elu maire de Troyes en 1972, toujours réélu, Robert Galley passe le témoin en 1995 au jeune chiraquien François Baroin, tout en restant membre du conseil municipal, où il a été élu en 1971.

En tant que trésorier du RPR, Robert Galley s'était inspiré des Etats-Unis pour inventer un système de mailing, qui a constitué dans les années 70, avant les successives tentatives de légalisation, le premier circuit officiel de récolte des fonds pour les partis politiques.

Mis en examen en 1998 pour complicité et recel dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, il s'était défendu de toute malversation mais avait été condamné en appel à 9 mois de prison avec sursis fin 2004.

Grand officier de la Légion d'honneur, il avait été cité quatre fois pour la Croix de guerre 39/45 et avait également reçu la médaille coloniale.
"une figure importante de la vie politique"

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François Hollande a rendu hommage à l'ancien ministre vendredi dans la soirée, en saluant son "sens de l'intérêt général" et sa "passion pour la République".

"De l'expédition de Dakar à la campagne de Syrie, des combats de la tripolitaine à l'épopée de la 2ème division blindée du Général Leclerc, de la libération de Paris à la prise de Berchtesgaden, Robert Galley a été un héros de la résistance française", rappelle le chef de l'Etat dans un communiqué.

"Il fut aussi une figure importante de la vie politique, dans une fidélité constante au souvenir du général de Gaulle. Parlementaire pendant 34 ans, plusieurs fois ministre, il avait le sens de l'intérêt général et était animé par la passion de la République", poursuit-il.

"J'associe à mes condoléances la ville de Troyes, dont il fut le maire pendant plus de vingt ans, et j'assure sa famille et ses proches de ma profonde sympathie", conclut le président de la République.
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faceb
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Re: Robert Galley est décédé

Message par faceb »

Je suis bien triste.... Mr galley avait rejoint Theme Radio il y a 5 ans et nous a tous beaucoup passionné par ces lectures sur les ondes.
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And of 3
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Re: Robert Galley est décédé

Message par And of 3 »

À 91 ans, Robert Galley avait gardé une fougue intacte et une passion incroyable pour ce qu'il définissait lui-même comme "les valeurs de patriotisme et de dévouement au pays". Bref, il tenait un discours que certains trouveraient aujourd'hui certainement ringard ou au moins désuet. Mais lorsque, comme lui, on a rejoint Londres dès le 20 juin 1940, fait une guerre de 39-45 exceptionnelle, du désert d'El Alamein jusqu'au Berghof, le nid d'aigle d'Hitler, sous les ordres de Leclerc, lorsqu'on a été un des hommes-clés du programme nucléaire français, puis ministre de De Gaulle, de Pompidou, de Giscard d'Estaing, on n'a que faire de l'opinion de ceux qui ne comprenaient pas ce pour quoi, toute sa vie de guerrier, d'ingénieur, de ministre, de maire (de sa chère ville de Troyes), il s'était battu.

Deux mois avant sa mort, j'ai eu la chance de passer une après-midi avec Robert Galley et de l'entendre évoquer sa vie avec une incroyable simplicité, comme si elle avait été celle d'un "homme normal". Dans ce qui a été sans doute sa dernière interview, il m'a d'abord raconté "l'humiliation, la honte inouïe" du discours de Pétain du 17 juin 1940 qui l'a décidé à quitter sa famille et ses études et à s'embarquer sur un bateau polonais qui partait vers l'Angleterre.

Le Point : Vous êtes parti très tôt pour Londres...

Robert Galley : C'est seulement au moment où notre bateau, le Sobieski, remontait vers le nord en longeant les côtes françaises que j'ai appris l'appel du général de Gaulle. Et puis les soldats polonais qui étaient sur le pont ont entonné dans leur langue Le rêve passe, un chant napoléonien : "Les voyez-vous, les hussards, les chevaux, la garde..." Certes je n'avais pas entendu l'appel du Général, mais c'est sans doute à cet instant où j'avais l'estomac noué par l'émotion en entendant ce chant que j'ai eu la certitude d'avoir fait le bon choix en quittant les miens et en partant, alors que la plupart de mes camarades de classe, pensant d'abord à leur concours, à leurs petits problèmes, étaient restés sans se rendre compte que le monde, leur monde était en train de basculer.

On vous a d'abord accueilli avec méfiance ?

J'étais blond, les cheveux en brosse, donc avec plutôt une gueule de boche. Aussi ai-je eu droit à un interrogatoire particulièrement serré d'un type de l'Intelligence Service qui, au vu de mes papiers universitaires, a fini par se convaincre que je n'appartenais pas à la Cinquième Colonne. Mais il n'a pu s'empêcher de m'envoyer une vacherie : "Au fond, pourquoi êtes-vous parti ? Puisque vous voulez vous battre, vous n'aviez qu'à prendre un fusil et tirer dans le tas." Deux jours plus tard, j'ai été envoyé à l'Olympia Hall, un théâtre désaffecté, où l'on regroupait tous les Français. C'est là que de Gaulle est venu nous voir. C'était la première fois que je le voyais. En fait, je l'ai aperçu de loin. À l'Olympia Hall il y avait des étages et j'étais au troisième.

Quelle impression vous a faite le Général ce jour-là ?

Il était non pas hautain, mais lointain. Il gardait la distance qui convient entre l'officier supérieur qu'il était et nous, qui n'étions que de jeunes incorporés. Même si nous avions traversé la Manche dans des conditions un peu périlleuses pour le rejoindre. Mais pour moi, ce qui comptait, c'était que nous étions entre Français libres, partageant le même idéal. Nous qui étions partis de France pour nous battre avec tous ceux qui nous auraient acceptés dans leurs rangs, Anglais, Polonais ou autres, nous découvrions la France libre.

Vous avez revu de Gaulle avant votre départ pour l'Afrique ?

Le 20 juillet, le Général est revenu nous voir au camp d'Aldershot où on nous avait transférés après notre incorporation officielle. Pour nous inspecter, cette fois. Moi, j'avais signé mon engagement dans les Français libres le 6 juillet, numéro 596, et j'étais affecté à une unité de chars. De Gaulle avait demandé qu'on lui présente les recrues qui faisaient des études supérieures, et comme je préparais maths-spé, cela a été mon premier vrai contact avec lui. Très mauvais d'ailleurs, car le Général m'a seulement dit : "Vous n'êtes pas parti pour vous sauver au moins ?" Je ne sais pas quelle contenance j'ai prise, mais je sais ce que j'ai pensé : "Qu'est-ce que c'est que ce &$# là !" J'étais indigné et je lui ai vertement répliqué : "Évidemment non." Au fond, même au cours de cette rencontre, de Gaulle ne s'est pas vraiment adressé à nous. Il nous a passés en revue, c'est tout." De Gaulle était comme ça. Le surlendemain, nous sommes partis pour Dakar.


http://www.lepoint.fr/politique/la-dern ... 098_20.php
le gégé
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Re: Robert Galley est décédé

Message par le gégé »

edo
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Re: Robert Galley est décédé

Message par edo »

Ses obsèques auront lieu à St-Urbain samedi matin... Au revoir, Monsieur Galley.
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