Ne polluons pas le post de notre futur ex (???) coach
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Estac
Kisnorbo, l’ultime levier ?
Depuis l’arrivée de Patrick Kisnorbo fin novembre, l’Estac dégringole au classement, avec une série en cours de cinq défaites, dont les deux dernières face à des concurrents directs. Dans ce cas, le maintien ou non de l’entraîneur est forcément mis sur la table.
Par Alan Mangin
Publié: 28 février 2023 à 19h00
Temps de lecture: 4 min
Un point sur 24. Cinq défaites de rang, dont une humiliation face au rival rémois et deux revers contre des concurrents directs au maintien. Une place d’avant-dernier au classement. De moins en moins d’équipes à portée de tir (Montpellier, 14e, a huit points d’avance). Le constat comptable – et donc objectif – est implacable : l’Estac n’y arrive plus. Et on ne parle même pas de la pauvreté des matches et de l’état d’esprit faiblard trop souvent affiché.
Pour moins que ça (ou pour d’autres raisons), CFG s’est déjà séparé de deux entraîneurs.
Dans tout club professionnel qui se respecte, ces faits entraînent forcément la remise en question de l’entraîneur. Surtout qu’à Troyes, le City group s’est déjà délesté de deux entraîneurs pour moins que ça. Ou en tout cas pour des raisons qui relevaient plutôt de la personnalité, de compatibilité et de trajectoire glissante. Mais là, sous Patrick Kisnorbo, ce n’est plus une glissade, c’est une dégringolade. Et la chute, si rien ne change, semble inéluctable.
Le directeur sportif François Vitali a assuré, dans nos colonnes (lire notre édition d’hier), que l’Estac n’avait aucun intérêt à descendre en Ligue 2. D’ailleurs, avec la montée en 2021 (qui n’était pas dans les plans immédiats du nouvel actionnaire), CFG a mis les moyens pour faire passer l’Estac dans des standards Ligue 1 (sans compter le centre d’entraînement à venir), en recrutant beaucoup de monde dans les bureaux, les staffs (à la formation et chez les pros), et même pour les joueurs de l’équipe première, avec la part d’échec que l’on connaît (même si tout le monde s’accorde à dire que le potentiel de l’équipe doit lui permettre de se maintenir).
La relégation serait donc un terrible retour à la case départ, sur le plan sportif, financier et populaire. La fracture avec le public troyen, qui se dessine actuellement (des abonnés nous ont fait savoir qu’ils n’allaient plus au Stade de l’Aube depuis quelques rencontres) et qui ne se limite pas au kop, serait tragique, voire irrécupérable, comme après la saison catastrophique 2015-2016 dont les stigmates (l’affluence au stade par exemple) ne sont pas tous effacés.
Contrairement à 2015-2016, le maintien est encore possible à treize journées de la fin. Mais pour réveiller une équipe en proie au doute, le changement d’entraîneur est souvent la solution la plus simple et la plus « impactante » à très court terme. Car si des ajustements structurels seront sans doute nécessaire à l’avenir (que City laisse davantage de marge de manœuvre aux dirigeants en place localement par exemple), c’est une intervention urgente dont l’Estac, sportivement, a besoin.
Mombaerts trop influent ?
Le choix de Patrick Kisnorbo, en novembre, s’avère être une erreur. Peut-être que l’Australien de 41 ans deviendra un entraîneur reconnu dans le futur, mais aujourd’hui, ses capacités à conduire un club de Ligue 1 semblent trop limitées. En s’apercevant qu’il avait fait venir trop tôt en Ligue 1 des joueurs comme Metinho ou Ahmed Fatah, City group a corrigé son erreur en les faisant redescendre d’un cran, en l’occurrence à Lommel (Belgique). Dans cette même logique, l’actionnaire admettra-t-il aussi avoir commis une erreur d’appréciation concernant l’entraîneur australien ?
Les noms de Furlan et Garde circulent autour du club.
Quand on pose cette question, on est obligés de rappeler le rôle d’Érick Mombaerts, dont le titre de directeur technique ne dit pas tout de son rôle à l’Estac. À l’origine de la venue de Bruno Irles et de Patrick Kisnorbo – deux entraîneurs qu’il a adoubés – Mombaerts s’est également trompé. Tout comme il s’est trompé sur la possibilité de mettre en place le City game en deux ou trois mouvements au moment de l’arrivée de son ancien adjoint à Melbourne. D’ailleurs, en interne, on se demande à quel point Kisnorbo, dans ses choix et stratégies de match, est encore influencé par Mombaerts, qu’il appelle encore régulièrement « coach ». Honnêtement, on n’a pas la réponse précise, mais en voyant à quel point l’entraîneur principal semble perdu en match, alors que Mombaerts n’est pas sur le banc de touche, cette question mérite d’être soulevée.
Autre interrogation : si Patrick Kisnorbo est écarté, qui mettre sur le banc de l’Estac pour la fin de saison ? Certainement un entraîneur francophone, avec du vécu en Ligue 1, pour corriger deux « défauts » de Kisnorbo. Quelques noms commencent déjà à circuler autour du club, dont celui de Jean-Marc Furlan. L’ancien coach troyen est attentif à la situation et ne serait pas contre un retour, afin de boucler la boucle. Mais son mode de fonctionnement (notamment concernant le recrutement) nous semble incompatible avec les process City. Autre nom qui se propage : Rémi Garde. L’ancien coach de Lyon coche plusieurs cases : il parle anglais, connaît le championnat et lance des jeunes (il a été directeur du centre de formation de l’OL). On n’en est pas encore là mais le City group a devant lui une décision – dans un sens ou dans l’autre – lourde de conséquences.