Re: [L1/J24] Troyes / Montpellier - Dimanche 19 février 2022 à 15h
Posté : 18 févr. 2023, 23:05
Estac - Montpellier : Aide-toi, le public t’aidera...
Pour le match contre Montpellier, qui s’annonce bouillant, l’Estac prône l’union sacrée. Mais c’est déjà aux joueurs, par leur attitude, de la provoquer.
Si l’Estac veut être soutenue, à elle de montrer qu’elle mérite d’être encouragée. Rony Lopes et ses coéquipiers sont attendus de pied ferme sur ce terrain-là. Ce sera l’ingrédient de base pour se réconcilier avec l’environnement. - AFP
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Par Alan Mangin
Publié: 18 février 2023 à 20h31
4 min
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Aide-toi, le Ciel t’aidera » est devenu un proverbe. À l’origine, c’est le dernier vers de la fable de Jean de la Fontaine « Le Charretier embourbé ». Dans sa campagne bretonne, un pauvre homme demande à Dieu de l’aider, car son char est embourbé. Dans la nuit, le paysan entend une voix divine : « Hercule veut qu’on se remue, puis il aide les gens. » L’homme comprend le message, prend ses outils et arrive à libérer son char. Morale de l’histoire : avant de quémander une aide extérieure, il faut d’abord se bouger soi-même pour tenter de s’en sortir.
Comme le char, l’Estac est embourbée. La boue, c’est la dégringolade au classement et la crise des résultats (un point en six matches). Mais contrairement au paysan, dont le sort n’inquiète personne (à part peut-être ses chevaux qui sont aussi coincés !), la situation du club troyen émeut tout un territoire, tout un public. Et en ce moment, il suffit de sortir de son bureau un moment pour s’en rendre compte, l’Estac suscite déception, colère et moqueries. « Nous les premiers, on était déçus (après la lourde défaite à Reims, 4-0, le week-end dernier), dit Renaud Ripart. On comprend totalement la colère des supporters, leurs plaintes. Quand on aime quelque chose, les sentiments sont démultipliés. On sait qu’on les a déçus, que ça va mettre du temps à se faire pardonner. Malgré tout, on a besoin d’eux dimanche, la saison n’est pas finie. On a besoin d’un public qui nous soutient, d’un public qui nous pousse. »
Le supporter troyen veut voir une équipe qui lui ressemble, qui se bat avec ses armes pour surmonter les difficultés inhérentes à son statut et ses moyens limités.
L’Estac demande l’union sacrée, comme le paysan invoque l’aide divine. Mais si les joueurs ont besoin des supporters, les seconds ont aussi besoin des premiers. Qui a envie d’encourager pendant 90 minutes une équipe atone, qui se laisse marcher dessus sans réagir, qui donne le bâton pour se faire battre et dont certains éléments ne semblent pas du tout affectés pas la situation ? Qui a envie d’encourager une équipe qui, dès le coup d’envoi, se met en position de soumission, comme si elle attendait sagement la sentence irrévocable ? Les spectateurs, conscients des carences de l’équipe troyenne, veulent au moins voir une équipe qui vit, qui est enthousiaste, qui ferraille.
Souvenons-nous, par exemple, du match Estac-Rennes en septembre dernier (1-1). Réduits à dix dès la 27e minute, les Troyens avaient su tenir le point du match nul. Pas en déployant un jeu flamboyant, mais en se battant, en compensant l’infériorité numérique par des valeurs de solidarité, d’agressivité…
Revenir à des choses (et à des valeurs) simples
Le supporter « lambda » se fiche du City game, du 4-3-3 ou du 5-4-1, du carnaval de Venise (le thème des animations en avant-match), de Nice ou de Rio, il veut voir une équipe qui lui ressemble, qui se bat avec ses armes pour surmonter les difficultés inhérentes à son statut et ses moyens limités. L’Aubois est « terre à terre » : alors avant de lui demander (ainsi qu’à son journal local…) sa bienveillance et sa clémence, l’Estac doit revenir à des choses et des valeurs simples.
Montrer de la fierté pour rendre au public troyen celle qu’il a perdue à Reims.
C’est aussi valable sur le terrain, comme l’affirme Ripart, qui représente justement ce que l’on attend cet après-midi : de l’engagement, même si c’est parfois maladroit. « Il faut se recentrer sur des choses simples, prendre du plaisir à l’entraînement, sur le terrain, lance l’attaquant. Il ne faut pas jouer avec le frein à main. On doit se lâcher, ne pas trop penser aux conséquences. »
Effectivement, on aura bien le temps, ce soir, de débattre de la performance troyenne. Mais de 15 h à 16 h 45, les joueurs doivent montrer de la fierté, pour la rendre à ses supporters qui en ont perdu une bonne partie à Reims. Là, peut-être que l’Estac donnera du plaisir. « C’est aussi prendre du plaisir dans les efforts, à bien défendre ensemble, à faire l’effort pour le coéquipier, poursuit l’ancien Nîmois. La base pour se maintenir, c’est l’état d’esprit : donner le maximum, avec plus ou moins de réussite, mais au moins finir le match en se disant qu’on a tout donné. Et après, advienne que pourra. » Ce n’est pas mal aussi comme proverbe…
Pour le match contre Montpellier, qui s’annonce bouillant, l’Estac prône l’union sacrée. Mais c’est déjà aux joueurs, par leur attitude, de la provoquer.
Si l’Estac veut être soutenue, à elle de montrer qu’elle mérite d’être encouragée. Rony Lopes et ses coéquipiers sont attendus de pied ferme sur ce terrain-là. Ce sera l’ingrédient de base pour se réconcilier avec l’environnement. - AFP
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Par Alan Mangin
Publié: 18 février 2023 à 20h31
4 min
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Aide-toi, le Ciel t’aidera » est devenu un proverbe. À l’origine, c’est le dernier vers de la fable de Jean de la Fontaine « Le Charretier embourbé ». Dans sa campagne bretonne, un pauvre homme demande à Dieu de l’aider, car son char est embourbé. Dans la nuit, le paysan entend une voix divine : « Hercule veut qu’on se remue, puis il aide les gens. » L’homme comprend le message, prend ses outils et arrive à libérer son char. Morale de l’histoire : avant de quémander une aide extérieure, il faut d’abord se bouger soi-même pour tenter de s’en sortir.
Comme le char, l’Estac est embourbée. La boue, c’est la dégringolade au classement et la crise des résultats (un point en six matches). Mais contrairement au paysan, dont le sort n’inquiète personne (à part peut-être ses chevaux qui sont aussi coincés !), la situation du club troyen émeut tout un territoire, tout un public. Et en ce moment, il suffit de sortir de son bureau un moment pour s’en rendre compte, l’Estac suscite déception, colère et moqueries. « Nous les premiers, on était déçus (après la lourde défaite à Reims, 4-0, le week-end dernier), dit Renaud Ripart. On comprend totalement la colère des supporters, leurs plaintes. Quand on aime quelque chose, les sentiments sont démultipliés. On sait qu’on les a déçus, que ça va mettre du temps à se faire pardonner. Malgré tout, on a besoin d’eux dimanche, la saison n’est pas finie. On a besoin d’un public qui nous soutient, d’un public qui nous pousse. »
Le supporter troyen veut voir une équipe qui lui ressemble, qui se bat avec ses armes pour surmonter les difficultés inhérentes à son statut et ses moyens limités.
L’Estac demande l’union sacrée, comme le paysan invoque l’aide divine. Mais si les joueurs ont besoin des supporters, les seconds ont aussi besoin des premiers. Qui a envie d’encourager pendant 90 minutes une équipe atone, qui se laisse marcher dessus sans réagir, qui donne le bâton pour se faire battre et dont certains éléments ne semblent pas du tout affectés pas la situation ? Qui a envie d’encourager une équipe qui, dès le coup d’envoi, se met en position de soumission, comme si elle attendait sagement la sentence irrévocable ? Les spectateurs, conscients des carences de l’équipe troyenne, veulent au moins voir une équipe qui vit, qui est enthousiaste, qui ferraille.
Souvenons-nous, par exemple, du match Estac-Rennes en septembre dernier (1-1). Réduits à dix dès la 27e minute, les Troyens avaient su tenir le point du match nul. Pas en déployant un jeu flamboyant, mais en se battant, en compensant l’infériorité numérique par des valeurs de solidarité, d’agressivité…
Revenir à des choses (et à des valeurs) simples
Le supporter « lambda » se fiche du City game, du 4-3-3 ou du 5-4-1, du carnaval de Venise (le thème des animations en avant-match), de Nice ou de Rio, il veut voir une équipe qui lui ressemble, qui se bat avec ses armes pour surmonter les difficultés inhérentes à son statut et ses moyens limités. L’Aubois est « terre à terre » : alors avant de lui demander (ainsi qu’à son journal local…) sa bienveillance et sa clémence, l’Estac doit revenir à des choses et des valeurs simples.
Montrer de la fierté pour rendre au public troyen celle qu’il a perdue à Reims.
C’est aussi valable sur le terrain, comme l’affirme Ripart, qui représente justement ce que l’on attend cet après-midi : de l’engagement, même si c’est parfois maladroit. « Il faut se recentrer sur des choses simples, prendre du plaisir à l’entraînement, sur le terrain, lance l’attaquant. Il ne faut pas jouer avec le frein à main. On doit se lâcher, ne pas trop penser aux conséquences. »
Effectivement, on aura bien le temps, ce soir, de débattre de la performance troyenne. Mais de 15 h à 16 h 45, les joueurs doivent montrer de la fierté, pour la rendre à ses supporters qui en ont perdu une bonne partie à Reims. Là, peut-être que l’Estac donnera du plaisir. « C’est aussi prendre du plaisir dans les efforts, à bien défendre ensemble, à faire l’effort pour le coéquipier, poursuit l’ancien Nîmois. La base pour se maintenir, c’est l’état d’esprit : donner le maximum, avec plus ou moins de réussite, mais au moins finir le match en se disant qu’on a tout donné. Et après, advienne que pourra. » Ce n’est pas mal aussi comme proverbe…