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«L’autre jour, vous participiez aux mercredis du foot organisés par votre club et pendant lesquels vous rencontrez des jeunes des clubs des alentours…
Et ils sont super cools, contents de nous voir, ils aiment poser des questions du type "ça fait quoi de jouer contre Zlatan ?"

Et qu’est-ce qu’on leur répond ?
Que c’est une bonne expérience, même si tu prends neuf buts. (Rire.)

Comment se remet-on d’une telle déroute ?
Tu te dis que tu es ridicule, que 9-0, tu n’as pas le droit en tant que professionnel même si tu savais que cela allait être dur. Mais si tu t’éternises sur le résultat, t’es mort.

Vous aviez déjà pris autant de buts ?
Jamais. Si, une fois, gamin, j’en avais pris huit alors que nous étions à 0-0 à la mi-temps, j’avais huit ans.

Quand Edinson Cavani marque rapidement, au bout de 13 minutes, on anticipe ce genre de scénario ?
A aucun moment car on a toujours pris des buts dans le premier quart d’heure, alors treize minutes, c’est normal, c’est dans le timing. Et on n’a pas été trop mis en danger jusqu’au but, je n’imagine pas que cela se passe mal ensuite.

Et à 3-0, à la mi-temps ?
Non plus. Tu as pris trois buts en première, tu te dis que tu vas en prendre trois en seconde, cela fera six, ce n’est pas que ça va mais… En face, c’est Paris, toi tu es dernier, au fond du seau. Mais neuf, c’est trop.

La seconde période a dû vous paraître interminable ?
Pas plus que ça : je voyais jouer les Parisiens, je nous voyais jouer et c’est là que tu te rends compte qu’ils viennent d’un autre monde. Je n’ai jamais joué contre une équipe aussi forte. Contre l’OM, champion de France, avec Ben Arfa et Niang, cela allait déjà à 2000 à l’heure. Le PSG, c’est encore au-dessus.

Quand on revoit les buts, votre responsabilité n’est quasiment pas engagée.
Si, sur le dernier, parce que je le prends côté fermé. Sur les autres, je crois que j’en touche quatre ou cinq. T’es presque bon mais t’es pas bon parce que tu en prends neuf.

Vous ne vous êtes pas dit : "Mais qu’est-ce que je fais là ?"
Tu ne penses pas, tu vis l’instant présent et ce n’est que quatre-vingt-dix minutes dans ta vie. C’est cool de jouer dans un stade plein, ce qui n’était jamais arrivé cette saison.

Vous n’avez pas eu envie d’arrêter le foot non plus ?
Non, du tout. J’ai peut-être eu envie de raccourcir les buts, de mettre des buts de hand. (Rire.) Mais je n’ai pas plongé (moralement) pendant le match, je n’avais pas le droit. Je n’ai pas ressenti que je lâchais comme les autres.

Et l’ambiance dans le vestiaire à la fin ?
Rien, chacun est reparti de son côté. Le plus dur a été de se remettre dedans le lendemain. Mais le mardi, c’était oublié. On en a rigolé un petit peu car 9-0, tu entres dans le Guinness, pas de la bonne façon, c’est vrai. Mais si tu pleures, tu ne t’en relèves pas et tu finis la saison en catastrophe. Après le match, j’ai récupéré mon fils et avec des copains, on a fait une crêpes-party à la maison. (Rire.) On en a reparlé, évidemment, mais on a relativisé. C’est le foot, une grosse claque mais il restera quoi ? 9-0 sur une saison entière.

Ce n’est pas un discours simple à entendre pour les supporters !
Avec tout ce qui s’est passé cette saison (deux changements d’entraîneurs, deux victoires en 31 journées), les supporters ne peuvent plus rien entendre du tout. Je ne sais pas si on leur fait honte mais paradoxalement, j’ai l’impression qu’ils ne nous en veulent pas plus que ça. Cela arrive de passer complètement à côté d’un match, cela arrive à n’importe qui de rater une journée de boulot, dans tous les domaines.

Quelle a été l’attitude du PSG ?
Ils nous ont respectés et tu as presque envie de leur dire merci d’avoir joué le jeu jusqu’au bout. C’est tout à leur honneur. Ils ont mis de sacrés beaux buts quand même, un ou deux de raccrocs peut-être mais sinon, c’est incroyable ! La reprise de volée à 1,5m (de Zlatan) alors que tout le monde aurait mis la tête… Ils ont donc mis une grande application pour nous marquer ces buts.

Est-ce que cela console…
Non, tu t’en fous de savoir qui a marqué, Zlatan ou un autre. A la fin, ils ont été gentlemen. Zlatan a été vraiment cool par rapport à tout ce qui s’est passé mais il ne s’est pas excusé, c’est son boulot de mettre des buts. Moi, j’aurais peut-être dû m’excuser de ne pas en avoir arrêté, cela aurait été marrant. (Sourire.)

Vous avez peur qu’on se dise, plus tard : "Ah oui Dreyer, le gardien qui a pris 9-0 contre Paris" ?
Pas du tout car une fois, j’ai pris un but du milieu de terrain de Taiwo, sur le côté, avec le vent, dans la lucarne opposée. On me dit encore : "Ah c’était toi ?" Bah oui, c’était moi. (Sourire.) Au final, ce sont des anecdotes, c’est marrant. Après tout, le foot, ça dure jusqu’à quarante ans et après ? »

Olive75 a écrit :Ils en ont rien à foutre. Au moins c'est clair.

Djuk a écrit :

Olive75 a écrit :Ils en ont rien à foutre. Au moins c'est clair.

C'est pour cela que je déserte le stade !! Bien sur qu'ils en ont rien à foutre !!
Ce n'est pas la réaction des joueurs qui me font gerber moi , c'est l'attitude des 10000 personnes qui ont rempli le stade hier soir ?!! Mais pourquoi , POURQUOI vous continuer de dépenser vos sous ou les abonner vous cailler le c'ul pour aller voir ses branlettes ?? Non franchement je comprend pas ..