BIENVENUE SUR ESTACWEB.FR
Pour vous enregistrer, c'est simple et gratuit.
JE M'INSCRIS
Votre inscription sera confirmée sous 24h maximum.
Pour vous connecter, rendez-vous de ce côté.
JE ME CONNECTE
Pour vous enregistrer, c'est simple et gratuit.
JE M'INSCRIS
Votre inscription sera confirmée sous 24h maximum.
Pour vous connecter, rendez-vous de ce côté.
JE ME CONNECTE
Patrick Kisnorbo [Entraîneur] (novembre 2022 - novembre 2023)
- TontonManu
- Pro
- Messages : 3684
- Enregistré le : 27 juil. 2016, 22:46
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
Sinon PK qui explique presque 4 mois (et 13 matchs de L1) après son arrivée que le problème est la préparation physique de l'été dernier ... Audiard disait "les k.ons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !", je crois qu'on en tient un !
- Electronic-cat
- International
- Messages : 8296
- Enregistré le : 05 oct. 2002, 23:36
- Localisation : Vancouver
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
Par rapport à la préparation physique, c’est drôle car l’Equipe avait justement fait un reportage dessus! Le journal avait passé la journée entière au club car la préparation était réputée pour être extrêmement sérieuse et avec un objectif clair : tenir 90 minutes considérant que l’on aurait jamais la possession.
https://www.lequipe.fr/France-Football/ ... es/1347442
Voici l’article :
On a voulu savoir, maintenant on sait. On a voulu voir et on a vu. On ne dira pas qu'on a vaincu mais on a fait ce qu'on a pu. Sur les terrains d'entraînement qui bordent le stade de l'Aube, il n'est pas encore 9 h 30 mais le soleil estival tape déjà fort, et Bruno Irles, casquette enfoncée sur la tête, prend la parole devant ses troupes en baskets, alors plus attentives que frondeuses. Silence absolu.
« OK, derrière moi, séance de force membres supérieurs dans un premier temps, aérobie dans un deuxième, puis le terrain dans un troisième. Ce matin et samedi, on a Thomas avec nous sur la partie physique (donc les deux premiers temps). Il est journaliste, il veut voir si vous souffrez ou si vous faites semblant. Vous pouvez aller un peu plus vite dans la course pour lui montrer. » Depuis que j'ai enfilé ma tenue prêtée par l'Estac, je n'attends que ça. Mais avant, étant physiquement plus proche d'el Flaco que de Cri-Cri Ronaldo, va falloir se farcir la muscu, et mes 64 kg ne sont pas particulièrement emballés.
« C'est pas pour critiquer, mais je me suis dit il est pas assez musclé du haut pour jouer épaule contre épaule »
Bob Gounina, le monsieur « multifonction du club », en parlant de notre reporter
En nous accompagnant sur le chemin menant aux pelouses, Bob Gounina, le monsieur « multifonction » du club à la bonhommie contagieuse, fait le show derrière la main courante où se trouvent supporters et presse locale : « Je vous présente le nouveau joueur, qui vient d'arriver, tout frais. » Avant d'enchaîner : « C'est pas une recrue ? Ah non, parce que c'est pas pour critiquer, mais je me suis dit il est pas assez musclé du haut pour jouer épaule contre épaule. » Personne n'aurait trouvé à redire s'il avait stoppé sa phrase après « pas assez musclé du haut », et il aurait même pu venir se marrer en me regardant galérer sur les ateliers mis en place et encadrés par les préparateurs physiques Mathieu Dubarry et Tom Oudelet.
Je me place derrière Romi' Kouamé et devant Jessy Moulin, précieux pour son expérience et ses conseils concernant ma posture. Il y a des barres, des poids et des haltères à soulever, des bancs, d'énormes ballons de 6 et 8 kg à lancer, et j'entends des mots qui m'intriguent - « l'oiseau, le pull-over » -, d'autres qui m'inquiètent - « développé militaire, soulevé de terre, l'arraché », un terme entendu une fois dans ma vie en regardant de l'haltérophilie. Et puis toutes ces parties de l'organisme qu'on va solliciter : biceps, trapèzes, pecs, abdos... J'ai déjà mal, plein de courbatures, rien que d'y penser. Les joueurs, studieux, soulèvent tous ces poids à froid, avec plus de facilité que moi portant ma fille de 5 ans avec mes deux bras.
C'est mon tour, j'y vais et, très vite, les pompes mises à part, je pige que les charges sont trop lourdes et on me fait comprendre qu'il serait judicieux de réaliser seulement la moitié des répétitions demandées. Je force mais la raison, envoyée par mes lombaires à mon cerveau, me dit d'écouter. Moulin me suit et sourit, les prépas me guident : « Ici, essaie de garder les épaules vers l'arrière, et là avec tes omoplates il faut que t'arrives à serrer mon doigt derrière, en remontant la barre vers toi. (...) Là, il ne faut pas que tes coudes soient verrouillés, jambes semi-fléchies, et tu y vas... » Bon, en l'occurrence, je ne vais pas bien loin, ni bien longtemps, mais je reste concentré et, parfois, à les entendre, c'est pas trop ça mais c'est pas trop mal : « Là, l'objectif est de remonter les coudes vers le haut pour utiliser les trapèzes... Les épaules ne rentrent pas à l'intérieur, c'est très bien. »
Je serre tout : les dents, la sangle abdominale, les fesses. Autour, certains apprécient, d'autres moins, selon les profils athlétiques, mais ça enchaîne sans souffrance. La force de l'habitude, sûrement, ou l'habitude d'avoir de la force, également. Mon corps découvre certains muscles dont il ignorait l'existence. Et si l'oiseau est censé voler, moi je manque de m'écraser, ne parvenant pas à maintenir mon buste incliné sur l'exo qui porte son nom.
Après avoir chambré Claude Robin, l'un des adjoints du coach, Moulin me regarde renoncer au pull-over, couché ou plutôt bloqué sur un banc avec l'haltère à porter vers l'arrière de la tête :
« Il y a moins lourd si tu veux... Tu peux prendre 20...
- 20 au lieu de 22 ? Bon, vas-y, laisse tomber... »
C'est terminé, ça a duré un peu plus de douze minutes et c'est bien assez. Chacun chope sa petite bouteille avec son numéro dessus, enfile sa brassière GPS et semble attendre la suite - du travail de courses au seuil - avec davantage d'appréhension. Aurélien Quesnel, qui dirige cette partie, donne la composition des groupes, définie par un test de vitesse maximale aérobie réalisé à la reprise. Il égrène les noms en commençant par ceux avec une VMA de 18, en vert, puis de 17,3, en bleu, passe en revue les jaunes (16,8) pour terminer avec les orange (16). Tout le monde a droit au même menu, qu'on qualifiera de copieux pour un footeux (1 x 500 m, 1 x 1 500 m, 2 x 1 000 m et 3 x 500 m ; enchaînement 2 000 m-500 m à répéter trois fois, le samedi), mais chaque catégorie a des intensités de course différentes à respecter et qui vont augmenter au fil de la séance pour passer de 80 à 87 % de la VMA.
« Faut pas venir dans ce groupe-là, t'es fou ! »
Yasser Larouci
Je me joins à la première équipe, composée de Yasser Larouci (21 ans), Mathis Hamdi (18 ans), Ryan Fage (18 ans) et Renaud Ripart (29 ans). Le premier nommé me met au parfum : « Oh chef, c'est la mort ici. Faut pas venir dans ce groupe-là, t'es fou ! Tu cours un peu ? » J'esquive. « Un petit peu, mais de toute façon, je te suis. » Il faut être honnête et tout ce petit monde sera au courant rapidement : j'ai une pratique régulière de la course à pied et je m'entraîne à des allures plus soutenues et à tenir plus longtemps. On reconnaît tous ensemble le circuit, qui passe par certains terrains, en longe d'autres, prend une légère montée en graviers et une tout aussi légère descente à l'ombre. On démarre et chez nous, c'est Quesnel qui donne le tempo, devant, et les temps de passage comme d'arrivée.
« Parfait. Neuf secondes de mieux. On a accéléré sur la fin. On a pris l'aspiration de Verstappen. (...) Profitez, on aurait pu être à la plage à la place. C'est quand même mieux d'être ici. (...) Allez les gars, on s'accroche, personne ne lâche. » Tout au long des répétitions et, jusqu'à la dernière, il a les encouragements qui motivent, la tchatche qui détend et donne une autre couleur à ce moment qui a tout l'air d'une galère quand mon regard croise ceux des autres.
« Moi, je pensais que je venais à l'Estac Athlé. C'est à eux que j'ai envoyé mon CV et on m'a fait venir ici. On m'a dit "tu vas voir, c'est bien" et j'arrive, j'vois pas de piste, rien du tout... Que des gars qui veulent jouer au foot ! » Et qui, du coup, lui en veulent - un peu - juste assez pour brancher leur bourreau. « Les prépas, c'est des sadiques, ils essaient toujours de te gratter », rigole Ripart.
Pour Larouci, « c'est la pire période du foot. Mais ma parole, je sais que c'est important. Et puis y a rien de facile dans quoi que ce soit, prépa physique, foot, travail de tous les jours de la vie de quelqu'un, rien, il faut aller chercher ce qu'on veut, c'est sûr. C'est juste que j'ai besoin de me plaindre, c'est ma façon d'extérioriser. » Quesnel a de la repartie : « Ça me fait du bien de t'entendre te plaindre parce que je me lève le matin et je me dis "j'espère qu'ils vont en chier !" » Pour la plupart, c'est le cas mais ça va, tout ce qui est demandé est calibré et personne n'est à l'agonie, ni même à la limite. Le but recherché est ailleurs. Irles synthétise : « Pour répéter les efforts intenses, brefs, être capables d'enchaîner les entraînements et les matches, mais aussi pour bien récupérer, ils ont besoin de cette base, de cette capacité aérobique. »
« Oh, mais tu te balades, toi ! »
Renaud Ripart, attaquant
Responsable de la cellule performance, Pascal Faure, au club depuis 2016 après des passages à Cannes, Angers ou Lens, ajoute un second objectif, celui de « faire entrer le joueur dans une synergie de prévention pour qu'il ne se blesse pas ». Avant le dernier coup de collier, Ripart récupère à mes côtés : « Oh, mais tu te balades, toi ! » Puisque je suis venu pour ça et qu'il faut le dire, oui je suis facile, à l'aise sur les plans cardiaque et musculaire. Je me place à côté du prépa en tête de groupe et profite des virages pour observer ce que le langage corporel de mes acolytes raconte. L'ultime kilomètre se termine dans la douleur.
Les visages sont marqués mais le soulagement d'en avoir terminé efface progressivement les traces de l'effort. Faure précise : « Avant, plus tu souffrais, mieux c'était. Mais la souffrance ne veut pas dire forme ou progrès physique. Il faut bien souffrir. » Efficacement, quoi. Un concept partagé par Irles : « Si c'est juste pour les faire vomir, oui, on peut, on sait faire. Et ça ne va rien apporter. Mais il ne faut pas non plus être dans la complaisance, car un match, quatre-vingt-dix minutes, ils vont souffrir. Alors, il faut doser et que ça serve. »
« Je regarde l'état d'esprit, qui râle, qui se met quatre mètres derrière, qui gratte... Je ne dis rien mais j'en ai vu un ou deux, c'était limite. Après, je vais les attraper, le leur dire »
L'entraîneur, Bruno Irles
Au carrefour des parcours, l'entraîneur a tout scruté : « Je regarde l'état d'esprit, qui râle, qui se met quatre mètres derrière, qui gratte... Je ne dis rien mais j'en ai vu un ou deux, c'était limite. Après, je vais les attraper, le leur dire, pour qu'ils sachent. Si je laisse faire le mec qui râle lors de la première séance, puis la deuxième ; en match, on va perdre le ballon, il va râler et ça ne va pas le faire. » Pressé d'en terminer, Larouci finit à fond. Ripart prévient : « Yasser, tu vas le regretter à la première passe que tu vas faire dans le grillage. » Pour Fage, ça tire un peu dans le bas du dos mais le cardio, ça va. À côté, ça bégaye : « Elle va être belle la séance de ballon... »
« Vous êtes des machines »
Le préparateur physique de l'Estac
La réponse fuse : « Ça va être du handisport. » Plus loin, Florian Tardieu se désaltère et enfile ses crampons pour attaquer la partie ballon : « Je préfère faire du 15-15 (15 secondes intenses, 15 secondes de récupération), ça se rapproche plus des efforts de match. Là, c'est long, pas très dur même si ça tape un peu, mais voilà c'est chiant en fait. La saison passée, j'étais le deuxième joueur de L1 qui courait le plus (avec 11,7 km par match). Mais ce n'est pas pareil, et puis tu sais que tu vas te tuer pour toi, ton équipe, tu vois le résultat. Là, c'est parce que tu n'as pas le choix... »
Tous les groupes se retrouvent. Le plaisir se superpose à la douleur. On se tape dans les mains, on se félicite, on reprend son souffle. Le prépa n'a pas à retrouver le sien : « Parfait, vous êtes des machines. Il vous reste deux ans pour préparer les Jeux de Paris. » Rendez-vous est pris, j'y serai, et là, c'est moi qui les y attendrai.
https://www.lequipe.fr/France-Football/ ... es/1347442
Voici l’article :
On a voulu savoir, maintenant on sait. On a voulu voir et on a vu. On ne dira pas qu'on a vaincu mais on a fait ce qu'on a pu. Sur les terrains d'entraînement qui bordent le stade de l'Aube, il n'est pas encore 9 h 30 mais le soleil estival tape déjà fort, et Bruno Irles, casquette enfoncée sur la tête, prend la parole devant ses troupes en baskets, alors plus attentives que frondeuses. Silence absolu.
« OK, derrière moi, séance de force membres supérieurs dans un premier temps, aérobie dans un deuxième, puis le terrain dans un troisième. Ce matin et samedi, on a Thomas avec nous sur la partie physique (donc les deux premiers temps). Il est journaliste, il veut voir si vous souffrez ou si vous faites semblant. Vous pouvez aller un peu plus vite dans la course pour lui montrer. » Depuis que j'ai enfilé ma tenue prêtée par l'Estac, je n'attends que ça. Mais avant, étant physiquement plus proche d'el Flaco que de Cri-Cri Ronaldo, va falloir se farcir la muscu, et mes 64 kg ne sont pas particulièrement emballés.
« C'est pas pour critiquer, mais je me suis dit il est pas assez musclé du haut pour jouer épaule contre épaule »
Bob Gounina, le monsieur « multifonction du club », en parlant de notre reporter
En nous accompagnant sur le chemin menant aux pelouses, Bob Gounina, le monsieur « multifonction » du club à la bonhommie contagieuse, fait le show derrière la main courante où se trouvent supporters et presse locale : « Je vous présente le nouveau joueur, qui vient d'arriver, tout frais. » Avant d'enchaîner : « C'est pas une recrue ? Ah non, parce que c'est pas pour critiquer, mais je me suis dit il est pas assez musclé du haut pour jouer épaule contre épaule. » Personne n'aurait trouvé à redire s'il avait stoppé sa phrase après « pas assez musclé du haut », et il aurait même pu venir se marrer en me regardant galérer sur les ateliers mis en place et encadrés par les préparateurs physiques Mathieu Dubarry et Tom Oudelet.
Je me place derrière Romi' Kouamé et devant Jessy Moulin, précieux pour son expérience et ses conseils concernant ma posture. Il y a des barres, des poids et des haltères à soulever, des bancs, d'énormes ballons de 6 et 8 kg à lancer, et j'entends des mots qui m'intriguent - « l'oiseau, le pull-over » -, d'autres qui m'inquiètent - « développé militaire, soulevé de terre, l'arraché », un terme entendu une fois dans ma vie en regardant de l'haltérophilie. Et puis toutes ces parties de l'organisme qu'on va solliciter : biceps, trapèzes, pecs, abdos... J'ai déjà mal, plein de courbatures, rien que d'y penser. Les joueurs, studieux, soulèvent tous ces poids à froid, avec plus de facilité que moi portant ma fille de 5 ans avec mes deux bras.
C'est mon tour, j'y vais et, très vite, les pompes mises à part, je pige que les charges sont trop lourdes et on me fait comprendre qu'il serait judicieux de réaliser seulement la moitié des répétitions demandées. Je force mais la raison, envoyée par mes lombaires à mon cerveau, me dit d'écouter. Moulin me suit et sourit, les prépas me guident : « Ici, essaie de garder les épaules vers l'arrière, et là avec tes omoplates il faut que t'arrives à serrer mon doigt derrière, en remontant la barre vers toi. (...) Là, il ne faut pas que tes coudes soient verrouillés, jambes semi-fléchies, et tu y vas... » Bon, en l'occurrence, je ne vais pas bien loin, ni bien longtemps, mais je reste concentré et, parfois, à les entendre, c'est pas trop ça mais c'est pas trop mal : « Là, l'objectif est de remonter les coudes vers le haut pour utiliser les trapèzes... Les épaules ne rentrent pas à l'intérieur, c'est très bien. »
Je serre tout : les dents, la sangle abdominale, les fesses. Autour, certains apprécient, d'autres moins, selon les profils athlétiques, mais ça enchaîne sans souffrance. La force de l'habitude, sûrement, ou l'habitude d'avoir de la force, également. Mon corps découvre certains muscles dont il ignorait l'existence. Et si l'oiseau est censé voler, moi je manque de m'écraser, ne parvenant pas à maintenir mon buste incliné sur l'exo qui porte son nom.
Après avoir chambré Claude Robin, l'un des adjoints du coach, Moulin me regarde renoncer au pull-over, couché ou plutôt bloqué sur un banc avec l'haltère à porter vers l'arrière de la tête :
« Il y a moins lourd si tu veux... Tu peux prendre 20...
- 20 au lieu de 22 ? Bon, vas-y, laisse tomber... »
C'est terminé, ça a duré un peu plus de douze minutes et c'est bien assez. Chacun chope sa petite bouteille avec son numéro dessus, enfile sa brassière GPS et semble attendre la suite - du travail de courses au seuil - avec davantage d'appréhension. Aurélien Quesnel, qui dirige cette partie, donne la composition des groupes, définie par un test de vitesse maximale aérobie réalisé à la reprise. Il égrène les noms en commençant par ceux avec une VMA de 18, en vert, puis de 17,3, en bleu, passe en revue les jaunes (16,8) pour terminer avec les orange (16). Tout le monde a droit au même menu, qu'on qualifiera de copieux pour un footeux (1 x 500 m, 1 x 1 500 m, 2 x 1 000 m et 3 x 500 m ; enchaînement 2 000 m-500 m à répéter trois fois, le samedi), mais chaque catégorie a des intensités de course différentes à respecter et qui vont augmenter au fil de la séance pour passer de 80 à 87 % de la VMA.
« Faut pas venir dans ce groupe-là, t'es fou ! »
Yasser Larouci
Je me joins à la première équipe, composée de Yasser Larouci (21 ans), Mathis Hamdi (18 ans), Ryan Fage (18 ans) et Renaud Ripart (29 ans). Le premier nommé me met au parfum : « Oh chef, c'est la mort ici. Faut pas venir dans ce groupe-là, t'es fou ! Tu cours un peu ? » J'esquive. « Un petit peu, mais de toute façon, je te suis. » Il faut être honnête et tout ce petit monde sera au courant rapidement : j'ai une pratique régulière de la course à pied et je m'entraîne à des allures plus soutenues et à tenir plus longtemps. On reconnaît tous ensemble le circuit, qui passe par certains terrains, en longe d'autres, prend une légère montée en graviers et une tout aussi légère descente à l'ombre. On démarre et chez nous, c'est Quesnel qui donne le tempo, devant, et les temps de passage comme d'arrivée.
« Parfait. Neuf secondes de mieux. On a accéléré sur la fin. On a pris l'aspiration de Verstappen. (...) Profitez, on aurait pu être à la plage à la place. C'est quand même mieux d'être ici. (...) Allez les gars, on s'accroche, personne ne lâche. » Tout au long des répétitions et, jusqu'à la dernière, il a les encouragements qui motivent, la tchatche qui détend et donne une autre couleur à ce moment qui a tout l'air d'une galère quand mon regard croise ceux des autres.
« Moi, je pensais que je venais à l'Estac Athlé. C'est à eux que j'ai envoyé mon CV et on m'a fait venir ici. On m'a dit "tu vas voir, c'est bien" et j'arrive, j'vois pas de piste, rien du tout... Que des gars qui veulent jouer au foot ! » Et qui, du coup, lui en veulent - un peu - juste assez pour brancher leur bourreau. « Les prépas, c'est des sadiques, ils essaient toujours de te gratter », rigole Ripart.
Pour Larouci, « c'est la pire période du foot. Mais ma parole, je sais que c'est important. Et puis y a rien de facile dans quoi que ce soit, prépa physique, foot, travail de tous les jours de la vie de quelqu'un, rien, il faut aller chercher ce qu'on veut, c'est sûr. C'est juste que j'ai besoin de me plaindre, c'est ma façon d'extérioriser. » Quesnel a de la repartie : « Ça me fait du bien de t'entendre te plaindre parce que je me lève le matin et je me dis "j'espère qu'ils vont en chier !" » Pour la plupart, c'est le cas mais ça va, tout ce qui est demandé est calibré et personne n'est à l'agonie, ni même à la limite. Le but recherché est ailleurs. Irles synthétise : « Pour répéter les efforts intenses, brefs, être capables d'enchaîner les entraînements et les matches, mais aussi pour bien récupérer, ils ont besoin de cette base, de cette capacité aérobique. »
« Oh, mais tu te balades, toi ! »
Renaud Ripart, attaquant
Responsable de la cellule performance, Pascal Faure, au club depuis 2016 après des passages à Cannes, Angers ou Lens, ajoute un second objectif, celui de « faire entrer le joueur dans une synergie de prévention pour qu'il ne se blesse pas ». Avant le dernier coup de collier, Ripart récupère à mes côtés : « Oh, mais tu te balades, toi ! » Puisque je suis venu pour ça et qu'il faut le dire, oui je suis facile, à l'aise sur les plans cardiaque et musculaire. Je me place à côté du prépa en tête de groupe et profite des virages pour observer ce que le langage corporel de mes acolytes raconte. L'ultime kilomètre se termine dans la douleur.
Les visages sont marqués mais le soulagement d'en avoir terminé efface progressivement les traces de l'effort. Faure précise : « Avant, plus tu souffrais, mieux c'était. Mais la souffrance ne veut pas dire forme ou progrès physique. Il faut bien souffrir. » Efficacement, quoi. Un concept partagé par Irles : « Si c'est juste pour les faire vomir, oui, on peut, on sait faire. Et ça ne va rien apporter. Mais il ne faut pas non plus être dans la complaisance, car un match, quatre-vingt-dix minutes, ils vont souffrir. Alors, il faut doser et que ça serve. »
« Je regarde l'état d'esprit, qui râle, qui se met quatre mètres derrière, qui gratte... Je ne dis rien mais j'en ai vu un ou deux, c'était limite. Après, je vais les attraper, le leur dire »
L'entraîneur, Bruno Irles
Au carrefour des parcours, l'entraîneur a tout scruté : « Je regarde l'état d'esprit, qui râle, qui se met quatre mètres derrière, qui gratte... Je ne dis rien mais j'en ai vu un ou deux, c'était limite. Après, je vais les attraper, le leur dire, pour qu'ils sachent. Si je laisse faire le mec qui râle lors de la première séance, puis la deuxième ; en match, on va perdre le ballon, il va râler et ça ne va pas le faire. » Pressé d'en terminer, Larouci finit à fond. Ripart prévient : « Yasser, tu vas le regretter à la première passe que tu vas faire dans le grillage. » Pour Fage, ça tire un peu dans le bas du dos mais le cardio, ça va. À côté, ça bégaye : « Elle va être belle la séance de ballon... »
« Vous êtes des machines »
Le préparateur physique de l'Estac
La réponse fuse : « Ça va être du handisport. » Plus loin, Florian Tardieu se désaltère et enfile ses crampons pour attaquer la partie ballon : « Je préfère faire du 15-15 (15 secondes intenses, 15 secondes de récupération), ça se rapproche plus des efforts de match. Là, c'est long, pas très dur même si ça tape un peu, mais voilà c'est chiant en fait. La saison passée, j'étais le deuxième joueur de L1 qui courait le plus (avec 11,7 km par match). Mais ce n'est pas pareil, et puis tu sais que tu vas te tuer pour toi, ton équipe, tu vois le résultat. Là, c'est parce que tu n'as pas le choix... »
Tous les groupes se retrouvent. Le plaisir se superpose à la douleur. On se tape dans les mains, on se félicite, on reprend son souffle. Le prépa n'a pas à retrouver le sien : « Parfait, vous êtes des machines. Il vous reste deux ans pour préparer les Jeux de Paris. » Rendez-vous est pris, j'y serai, et là, c'est moi qui les y attendrai.
- Electronic-cat
- International
- Messages : 8296
- Enregistré le : 05 oct. 2002, 23:36
- Localisation : Vancouver
- palexandre
- Star mondiale
- Messages : 20378
- Enregistré le : 12 août 2010, 00:54
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
Oui c'était vraiment pas du tourisme avec BI. C'est pour ça que PK déconne complètement. La préparation physique était très correcte.
Quelqu'un peut lui traduire l'article ?
Quelqu'un peut lui traduire l'article ?
- RoiDeCoeur
- Espoir
- Messages : 864
- Enregistré le : 22 mai 2019, 10:35
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
J'aimerais bien une vidéo insider avec PK pour voir la tête des joueurs qui essayent de comprendre les consignes parce-que contre Brest PK qui parle anglais à Agoumé qui lui répond en français ça donne envie d'en voir plus.Electronic-cat a écrit : ↑22 mars 2023, 17:55 Il y a 1 an avec Bruno Irles :
https://youtu.be/ajT50670mG4
Écoutez à partir de 2 minutes 19 secondes. C’est ce que l’on aimerait entendre maintenant
NON à la multipropriété !
- Fab5210
- Stagiaire
- Messages : 429
- Enregistré le : 20 mai 2021, 13:24
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
C bien ce qu il me semblait, s il y a bien une chose difficille a reprocher à BI, c est sa preparation physique, alors PK, qu il se taise, se concentre sur son travail et nous fasse gagner des matchs.
Ca fait 4 mois qu il est là, faut arreter de dire des conneries plus grosses que lui.
Si en ce moment, il trouve que l equipe n est pas prete physiquement, c est uniquement parce que lui et son staff ne fait pas ce qu il faut.
Je n aimais pas trop BI, mais l equipe tenait vraiment la route et meritait largement sa 11/ 12 / 13 eme place. L equipe etait coherente et savait quoi faire pour gagner des matchs. Depuis que tu es là, l equipe est devenu la pire de L1 derriere Angers, c est le neant match apres match.
Alors mon gars tais toi, profite de la treve, remet toi en question, bosse avec ton staff et remet nous dans de bons rails, tu as les joueurs pour, ils l ont deja prouvé. Pense aussi à utiliser les 5 changements (comment peut on dire qu on ne tient pas un match et faire 1 ou 2 changements par match depuis le debut)
De toute façon, ce que je dis c est du vent, ca sert à rien car tu ne changeras pas.
Tu t en moques, c est toi qui nous conduit en L2 et je ne vois pas comment tu peux nous changer de direction avec ce comportement et cette non remise en question
Merci PK de nous avoir mené en L2. Tu le fait bien meme très bien. Saison prochaine, le national ? Je pense que tu as les epaules pour.
Ca fait 4 mois qu il est là, faut arreter de dire des conneries plus grosses que lui.
Si en ce moment, il trouve que l equipe n est pas prete physiquement, c est uniquement parce que lui et son staff ne fait pas ce qu il faut.
Je n aimais pas trop BI, mais l equipe tenait vraiment la route et meritait largement sa 11/ 12 / 13 eme place. L equipe etait coherente et savait quoi faire pour gagner des matchs. Depuis que tu es là, l equipe est devenu la pire de L1 derriere Angers, c est le neant match apres match.
Alors mon gars tais toi, profite de la treve, remet toi en question, bosse avec ton staff et remet nous dans de bons rails, tu as les joueurs pour, ils l ont deja prouvé. Pense aussi à utiliser les 5 changements (comment peut on dire qu on ne tient pas un match et faire 1 ou 2 changements par match depuis le debut)
De toute façon, ce que je dis c est du vent, ca sert à rien car tu ne changeras pas.
Tu t en moques, c est toi qui nous conduit en L2 et je ne vois pas comment tu peux nous changer de direction avec ce comportement et cette non remise en question
Merci PK de nous avoir mené en L2. Tu le fait bien meme très bien. Saison prochaine, le national ? Je pense que tu as les epaules pour.
- Léo
- Pro
- Messages : 1613
- Enregistré le : 23 oct. 2015, 16:14
- Localisation : Plus au stade
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
Mais il y a un truc qui m'étonne.
Sans dé-conner????
Il est vraiment toujours là?
Sans dé-conner????
Il est vraiment toujours là?
- palexandre
- Star mondiale
- Messages : 20378
- Enregistré le : 12 août 2010, 00:54
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
Bah oui, City est vraiment à part du monde du football, à tous niveaux. Dans n'importe quel club normal, PK aurait été viré depuis longtemps.
- TontonManu
- Pro
- Messages : 3684
- Enregistré le : 27 juil. 2016, 22:46
Re: [Entraîneur] Patrick Kisnorbo >> juin 2025
Parce que c'est notre projeeeeeeeet !!!!