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Catalaunien a écrit : ↑21 mars 2023, 14:08 Kisnogood toujours là?

palexandre a écrit : ↑21 mars 2023, 19:29 ...mais tout le monde se demande ce qu'il fait encore là.

Pour expliquer pourquoi son équipe, fringante en première période dimanche contre Brest (2-2), avait à ce point baissé de pied après la pause, Patrick Kisnorbo a évoqué la forme athlétique et le retard pris en présaison sur ce point. Une raison difficile à entendre.

Cela ressemble à un parapluie. Interrogé après le nul contre Brest dimanche sur les deux visages de l’Estac, l’entraîneur Patrick Kisnorbo a de suite répondu «fitness». Et de développer: «Pour moi, la raison est physique. On doit avoir de la constance physique sur 90 minutes. Là, on manque de condition physique, les joueurs étaient fatigués en seconde mi-temps. Sur le plan athlétique, on a chuté drastiquement en seconde période.»

Oui, les Troyens ont clairement chuté après la pause, mais en direct, on n’a pas forcément pensé à la fatigue. Plutôt à l’aspect mental, comme si l’Estac avait peur de gagner. Si encore elle avait baissé de pied dans le dernier quart d’heure, on aurait pu mettre en avant la condition physique. Mais là, dès les premiers instants de la seconde période, l’Estac a reculé, perdu des duels…

Alors, les Troyens auraient-ils tout donné durant le premier acte, et n’avaient donc plus de carburant par la suite? On n’a pas accès aux statistiques athlétiques (collectées par Opta et réservées aux ayants droit) mais là encore, ce serait étonnant, car le rythme de la première période n’était pas soutenu à l’excès, Brest restant gentiment dans son camp. «Je ne comprends pas pourquoi on s’est arrêté de jouer et pourquoi on a changé notre façon de jouer, lance Rony Lopes. À la mi-temps, les consignes étaient de continuer comme en première période, pour marquer le troisième but.»

Dans l’idéal, Kisnorbo souhaiterait que son équipe déploie une intensité de tous les instants, de la 1re à la 90e minutes, comme elle l’avait fait pour son premier match, en amical à Leicester. C’était alors impressionnant. Mais impossible à retranscrire en championnat, car en amical, il avait pu changer les onze joueurs à la pause.

Dimanche soir, l’entraîneur australien a pointé les carences, selon lui, du travail de présaison: «Je n’étais pas là donc je ne peux donner de raison à cela. Mais il y a un manque de travail de fond au préalable, qu’on ne peut pas rattraper.» Mettre la faute sur la préparation estivale, c’est un peu facile, d’autant plus que l’Estac de Kisnorbo a eu la possibilité, en fin d’année dernière, de bénéficier de plusieurs semaines pour élaborer une deuxième préparation, comme si on démarrait une nouvelle saison. Mais ce n’est pas la première fois que «PK» met le doigt sur ce qui était fait (ou plutôt ce qui n’était pas fait) avant son arrivée.

Ce qui est certain, c’est qu’entre l’intensité demandée au quotidien à l’entraînement par Bruno Irles, et celle demandée par son successeur, c’est le grand écart. Les joueurs semblent répondre à ses nouvelles attentes, même s’il ne faudrait pas non plus tomber dans le surentraînement. Car Patrick Kisnorbo est un adepte du «travailler plus pour gagner plus». D’ailleurs, quand on lui demande comment, à dix journées de la fin, il peut améliorer la condition physique de ses joueurs, il répond: «C’est difficile maintenant. Mais on doit progresser, c’est non négociable. On doit travailler très fort, intensément.»

La lassitude mentale peut entraîner une baisse athlétique

Cela dit, les difficultés de l’Estac sont multifactorielles et ne peuvent pas être résumées au facteur athlétique (ce n’est pas non plus ce qu’a dit Kisnorbo, qui répondait simplement à notre question sur le changement de comportement de son équipe après la mi-temps dimanche). En revanche, ce qui est juste, c’est que comme toutes les équipes qui bataillent chaque week-end pour le maintien, l’érosion psychologique a un impact sur les données athlétiques (kilomètres parcourus, sprints à haute intensité…). À force de subir toujours les mêmes scénarios (mener au score, se faire rattraper, ne pas gagner), les joueurs troyens doivent sûrement ressentir une certaine lassitude. Et comme c’est la tête qui commande les jambes…

Alan Mangin