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Jackson Porozo ne tremble pas au moment de découvrir la Coupe du monde. Mieux, le défenseur de Troyes (22 ans) (11 matches et 2 buts en Ligue 1 cette saison) veut battre le pays hôte dès le match d'ouverture, ce soir, afin d'aller le plus loin possible avec l'Équateur dans cette compétition.
Bernard Lions, à Al-Khor (Qatar)
mis à jour le 20 novembre 2022 à 10h10
« Aviez-vous toujours rêvé de disputer la Coupe du monde ?
Oui, mais ce n'était pas mon premier rêve d'enfant. Quand j'ai quitté mon village de San Lorenzo pour aller tenter ma chance à Quito, la capitale, je n'avais que 11 ans. Ma plus grande joie aurait été de jouer à la Liga Deportiva Universitaria (club de Quito). Et comme cela n'a pas été possible, je rêvais de devenir un grand policier. Parce que je suis grand (1,92 m), que j'aime l'autorité et que la tenue de policier me va très bien (il sourit).
Pas trop de regrets, dès lors, de vivre un match d'ouverture de la Coupe du monde ?
(il sourit encore) Non, car c'est incroyable ! Petit, j'ai regardé Ronaldinho et Messi la disputer. Maradona aussi, sur des vidéos. Aujourd'hui, c'est mon tour. C'est une grande responsabilité.
Gustavo Alfaro, le sélectionneur de l'Équateur au Mondial, a attendu son heure
Mélangée à de la pression, de l'appréhension, à un peu de peur, aussi, peut-être ?
La peur, Non. Notre sélection a été très bien préparée. On n'aura pas peur. C'est beau, de pouvoir jouer un tel match. C'est une grande opportunité à saisir.
Battre le Qatar est-il impératif pour atteindre les huitièmes de finale ?
Il n'y a jamais d'adversaire ou de match moins dur qu'un autre. Parfois, on pense que c'est le cas et, une fois sur le terrain, c'est tout le contraire.
« Les favoris ? Un, l'Équateur. Deuxième, l'Équateur et troisième, l'Équateur »
Est-ce un handicap de devoir affronter des footballs auxquels vous n'êtes pas habitués ?
Pas tant que cela. Beaucoup d'entre nous évoluent en Europe et connaissent déjà d'autres footballs. C'est un vrai plus pour l'Équateur.
À ce propos, comment trouvez-vous la Ligue 1 ?
C'est un Championnat plus difficile que celui du Portugal (il a joué à Boavista de 2020 à 2022 avant d'arriver à Troyes). Le jeu est plus exigeant et va plus vite qu'en Amérique du Sud. Je dois souvent effectuer des allers-retours sur le terrain et j'ai moins de temps et d'espace pour jouer. Il y a aussi beaucoup de jeunes.
Les jeunes sont-ils la clé du renouveau de l'Équateur ?
Oui. L'Équateur a beaucoup grandi et s'est rajeuni ces dernières années en incorporant l'ossature de ma génération championne d'Amérique du Sud, puis troisième à la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2019 (1). C'est un peu nouveau dans notre pays, cela nous donne une grande responsabilité et de l'ambition. Le premier objectif consistait à se qualifier pour le Qatar (2). Le suivant ne se résume pas à atteindre les 8es de finale. On n'est pas venus ici pour participer mais pour gagner la Coupe du monde. Même si le Brésil et l'Argentine sont annoncés comme favoris.
Quel est votre trio de favoris ?
Un, l'Équateur. Deuxième, l'Équateur et troisième, l'Équateur (il rit).
Qu'est-ce qui vous pousse à tant d'optimisme ?
On a montré de bonnes choses lors des qualifications. Avant d'avoir tenu le Brésil et l'Argentine en échec (1-1, le 27 janvier et 30 mars 2022), on a largement battu l'Uruguay (4-2, le 13 octobre 2020), la Colombie (6-1, le 17 novembre 2020) et on est allés gagner au Chili (2-0, le 17 novembre 2021). On espère voir un grand Équateur au Qatar. »
(1) Porozo donc, Moises Ramirez, Diego Palacios, Pervis Estupinan, José Cifuentes et Gonzalo Plata.
(2) L'Équateur a terminé quatrième des qualifications AmSud, derrière le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay, mais devant le Pérou, le Chili et la Colombie.