Re: Étienne Youté Kinkoué (ancien U19)
Posté : 29 oct. 2019, 16:03
Voici l'article en question :
Formé à l’Estac, le défenseur Étienne Youté (17 ans) a rejoint l’Inter Milan cet été, malgré les propositions troyennes. Un choix qu’il explique, assume et ne regrette pas.
Étienne, comment se passe votre intégration à l’Inter ?
Pour l’instant, très bien. J’ai été bien accueilli. Je vis dans un hôtel avec tous les joueurs U19…
Un hôtel ?
Oui, mais je ne suis pas livré à moi-même. Les menus sont envoyés par le diététicien de l’Inter et il y a un surveillant qui nous encadre.
Lucien Agoumé (l’ancien Sochalien transféré cet été à l’Inter pour cinq millions d’euros) vit-il avec vous ?
Oui, on est dans le même hôtel. Sa présence m’aide bien car il connaît déjà le monde pro. On sort parfois en centre-ville ensemble, la ville me plaît bien.
Parlez-vous italien ?
Un peu, car j’avais déjà fait des cours d’italien en France. J’ai donc quelques bases pour m’exprimer. Et je comprends facilement. D’ailleurs, quand je parlerai couramment, je poursuivrai mes études, les mêmes qu’à Troyes (un Bac Sciences et technologies du management et de la gestion, Ndlr).
Avec quelle équipe vous entraînez-vous ?
J’alterne entre la Primavera (la réserve) et les pros. Mais davantage avec la Primavera (1 re de son championnat) . Sauf durant les trêves internationales, comme actuellement, où je passe toute la semaine avec l’équipe première.
Et comment cela se passe-t-il ?
L’exigence n’est pas la même. L’intensité est plus forte qu’en France. Et quand tu rentres dans un groupe avec uniquement des gros joueurs, tu es obligé de vite t’adapter.
Les Lukaku, Alexis Sanchez et autres Diego Godin sont-ils accessibles ?
Franchement, oui. Ils parlent avec les jeunes. Godin, quand on a des exercices ensemble, je vais vers lui pour qu’il me guide. Par exemple, il m’aide beaucoup sur le placement.
L’Italie est réputée pour son travail tactique : est-ce toujours la réalité ?
Oui, on travaille beaucoup cet aspect. Quand on commence une séance sur la tactique, on la finit sur la tactique ! Cela m’a déjà permis de progresser sur la lecture des trajectoires, les changements d’orientation…
Parlez-nous de l’entraîneur Antonio Conte...
Lors des entraînements, il ne parle pas beaucoup mais dès qu’il y a une opposition ou qu’il veut corriger un placement, il se fait entendre ! Sinon, je n’ai pas eu de grande discussion avec lui, c’est juste « bonjour » et « au revoir ».
Vous avez signé un contrat pro de cinq ans. Auriez-vous pu être prêté cette saison ?
Non, je n’ai pas eu de touche et le club n’a pas cherché à me prêter. Moi, je ne voulais que l’Inter, c’est tout.
Comment les dirigeants milanais vous ont-ils remarqué ?
La première fois, c’était à Clairefontaine (lors de France-Danemark U17, en amical, en mars dernier). Ensuite, cela s’est fait rapidement car ils me voulaient vraiment. Et moi, cela faisait partie des clubs de mes rêves.
Si l’Estac vous avait proposé un contrat pro dans l’immédiat, seriez-vous toujours à Troyes ?
Cela n’a pas été le cas donc la question ne se pose pas (lire par ailleurs). Mais je remercie quand même l’Estac de m’avoir formé et aidé à accomplir mon rêve à Milan.
D’autres clubs vous ont-ils approché ?
Oui, mais l’Inter est un de mes clubs préférés. Et puis en Italie, ils sont plus pointilleux sur le placement défensif donc je me suis dit que j’allais progresser plus rapidement.
Le choix est-il aussi financier ?
C’est sûr que je m’y retrouve, c’est un premier beau contrat. J’avais des offres avec un salaire plus important mais c’est l’Inter qui m’a plu.
En restant à l’Estac, vous seriez actuellement au quotidien avec le groupe pro et auriez certainement joué plus rapidement en équipe première. Partir dans un gros club étranger est plus risqué…
J’ai confiance en mes qualités. Atteindre l’équipe pro, c’est un challenge, je vais tout donner pour y arriver. M’entraîner parfois avec eux, c’est déjà un premier pas.
Mais beaucoup de jeunes se perdent en faisant ce choix…
Je n’ai pas eu cette crainte en choisissant l’Inter car je sais de quoi je suis capable et je pense que le club me fait vraiment confiance. La concurrence est rude, mais ça va.
Vous ne figurez pas dans la dernière sélection U18. N’avez-vous pas peur de disparaître des radars des sélectionneurs nationaux ?
Non, les matches de la Primavera sont diffusés à la télé donc le staff pourra me suivre. Et puis dans la liste, il y a plusieurs joueurs évoluant à l’étranger (Ahamada de la Juventus et Agoumé de l’Inter).
Quel projet sur cinq ans l’Inter vous a-t-il proposé ?
À court terme, jouer avec la Primavera, qui est du niveau de la CFA en France. Et plus tard, intégrer définitivement le groupe pro, sans brûler les étapes.
Propos recueillis par Alan Mangin