Article dans de l'EE ce jour comparant l'effectif ayant débuté la saison 2021 à celui de cette année.
L’Estac a-t-elle réellement perdu en qualité ?
Avant la première journée de L1, ce dimanche, à Montpellier, on a souhaité faire un comparatif entre l’effectif actuel, à disposition de Bruno Irles, et celui qui a commencé la saison en août 2021 sous la conduite de Laurent Batlles. Et si l’Estac était en avance ?
À écouter ou lire les supporters de l’Estac, le club troyen n’a absolument pas les moyens, aujourd’hui, de lutter avec ses rivaux dans la course au maintien. Il y aura en effet quatre descentes à l’issue de cette nouvelle saison. Mais l’effectif de Bruno Irles est-il vraiment si faible que ça ? On essaye d’y voir plus clair.
En début de saison dernière, Laurent Batlles a bidouillé pour présenter une équipe cohérente pour l’ouverture des débats face au PSG. Giulian Biancone n’était pas encore arrivé (il a signé le 12 août 2021), Yoann Salmier était suspendu (pour avoir écopé de trois cartons jaunes), Yasser Larouci hors de forme. Le trio Sandler-Palmer-Roberts, prêté par City, a rejoint les bords de Seine en toute fin de mercato, comme le Luxembourgeois Gerson Rodrigues.
Porozo - Palmer - Salmier contre Azamoum - Giraudon - El Hajjam
Pour affronter le PSG de Mbappé, Hakimi et Icardi, l’Estac a donc titularisé une défense centrale new look, avec Giraudon dans l’axe, entouré de Karim Azamoum et Oualid El Hajjam. Aucun des trois n’a survécu à cette nouvelle intersaison. Giraudon, pierre angulaire de la défense de Batlles, a rejoint son coach à Saint-Etienne, sans jamais avoir franchi le cap L2-L1.
Karim Azamoum, victime d’une rupture des croisés courant septembre, se remet doucement de cette blessure. Arrivé en fin de contrat, il n’a pas accepté la prolongation de contrat proposée par les dirigeants troyens (nette baisse de salaire, avec possibilité de reconversion au sein du club). Aujourd’hui, Karim Azamoum est à l’écoute du marché.
Enfin, Oualid El Hajjam, qui n’était plus une priorité de Bruno Irles, a préféré se fixer un nouveau challenge en répondant aux sirènes havraises, en Ligue 2.
Avec un trident Porozo – Palmer – Salmier, l’Estac version 2022-2023 ne semble pas partir sur des bases moins élevées. Bien au contraire. D’autant que Rami reste en soutien, comme les jeunes N’Jo et Zoukrou, qui ont pris de la bouteille.
Dans les couloirs, le public a découvert la mobylette burkinabée Issa Kaboré
Pas toujours régulier, manquant souvent de réalisme dans le dernier geste, Kaboré, 21 ans, s’est pourtant illustré tout au long de la saison, par ses courses incessantes vers l’avant, son activité débordante dans le couloir droit.
Si l’Estac avait émis le souhait de le conserver une saison supplémentaire en prêt, City et le joueur en ont décidé autrement. Début août, pourtant, Kaboré, que l’on a annoncé à Southampton ou Nottingham, en Premier League, n’a toujours pas trouvé chaussure à son pied.
À gauche, l’Estac avait lancé Youssouf Koné, prêté par Lyon, qui a peiné la saison dernière à retrouver le niveau qui était le sien à Lille. Le Malien a souvent déçu, mais a très bien fini ; il a même surpris au poste d’axial gauche.
Kaboré a été remplacé dans le couloir droit par le Danois Andreas Bruus, Yasser Larouci a pris le relais de Youssouf Koné à gauche. Là encore, rien ne dit que Troyes a perdu au change, sachant que les dirigeants s’échinent à trouver d’autres éléments sur les flancs.
Le duo Tardieu-Kouamé est toujours là, avec plus d’expérience
Au milieu, la doublette Tardieu-Kouamé a été reconduite. Cette paire de milieux récupérateurs a l’avantage d’une année d’expérience au plus haut niveau dans les jambes. Quand ces deux-là sont en forme, c’est tout le jeu de l’Estac qui s’éclaire.
Toujours au milieu, en soutien de l’attaquant de pointe, on peut imaginer voir Renaud Ripart retrouver une place de titulaire dans le couloir droit. À gauche, Dylan Chambost, arrivé dans les bagages de Laurent Batlles il y a trois ans, est reparti dans le Forez avec l’entraîneur qui l’a fait jouer en N2 dans la Loire. Chambost a peu joué en L1 (10 titularisations, surtout sous Batlles). En fin de contrat, il n’a pas cherché à prolonger l’aventure dans l’Aube. Et a filé dans le club de ses débuts.
Cette saison, avant d’éventuelles recrues, le poste reviendra à Xavier Chavalerin, arrivé lui aussi en toute fin de mercato (le 29 août 2021). L’ancien Rémois a fait une saison pleine. Et apporté son expérience du haut niveau à un effectif qui en manquait cruellement. Chavalerin pour Chambost, si on devait choisir, on prendrait Chavalerin, joueur confirmé au plus haut niveau.
Touzghar est malheureusement blessé
Enfin, aux avant-postes, l’Estac, pour affronter le PSG, avait positionné Yoann Touzghar face à Kimpembe et Kehrer. « Touz », s’il est encore au club, est aujourd’hui blessé. Il serait par ailleurs pisté par… l’AS Saint-Etienne. À 35 ans (il fêtera ses 36 ans en novembre), l’international tunisien n’incarne pas l’avenir. Mais peut être une vraie possibilité cette saison, s’il retrouve son envie en même temps que ses jambes.
Devant, sauf arrivée de dernière minute, le jeune Kyliane Dong fera ses débuts en Ligue 1 dans l’Hérault. Auteur de deux buts face à Nancy lors du dernier match de préparation, le jeune homme, pas encore 18 ans, ne nourrit aucun complexe. Il pourrait saisir l’opportunité qui s’offre à lui pour montrer qu’il peut dépanner en 2022.
Sur le banc, peu de changements
Il y a un an, le banc n’était pas plus fourni que cette saison. Si on excepte Mama Baldé, actuellement blessé à l’épaule, et Jessy Moulin, les autres remplaçants n’ont jamais eu l’occasion de s’exprimer (ou très peu) : Zoukrou, Domingues, Kohon, Mazou-Sacko, Lumeka, Krastev, Kukharevych. Certains sont partis (le Bulgare Krastev, l’Ukrainien Kukharevych), d’autres sur le point de quitter l’Aube (Domingues, Lumeka). Ceux qui restent pourraient être sur le banc ce dimanche à Montpellier (Zoukrou, Mazou-Sacko).
Vous le voyez, l’effectif n’est pas forcément moins armé pour démarrer une nouvelle campagne.
Surtout si le board troyen nous déniche quelques pépites ces prochains jours...
