Laurent Batlles : « On ne me dicte rien »
Christophe Mallet
CHRISTOPHE MALLET
Laurent Batlles, qui a réaffirmé qu’il était seul maître à bord du sportif, est heureux que ce mercato à rallonge soit terminé. photos Jérôme BRULEY
L’entraîneur troyen a validé les deux arrivées de dernière heure du mercato, et affirmé sa position de patron du sportif : « Tout ce qui est fait aujourd’hui, c’est moi qui le mets en place. »
Il n’a pas fallu pousser Laurent Batlles dans ses retranchements. Lorsqu’on lui a demandé, hier, si les deux joueurs transférés à l’Estac le dernier jour du mercato (
Dingomé et Gory) étaient « ses choix », il a répondu du tac au tac : « Oui, bien sûr… » Puis a enchaîné. « Tout ce qui est fait aujourd’hui, c’est moi qui le mets en place. Personne ne me dicte rien. Je joue comme je veux jouer, et avec les joueurs que j’ai envie de faire jouer. » Quelques phrases fortes qui ont le mérite de la clarté. Et qui, d’une certaine façon, remettent l’église au milieu du village. La veille de la conférence de presse qui s’est tenue hier pour présenter les deux dernières recrues troyennes, Erick Mombaerts, l’ex-entraîneur de Melbourne City, pressenti pour prendre des fonctions à Troyes est intervenu au micro de RMC. Le 22 septembre, il avait déjà pris position sur l’Estac dans un article paru dans France Football. S’il y explique les rouages de City Football Group, il est aussi sorti du cadre pour évoquer la situation particulière d’un club troyen en pleine restructuration.
Un latéral gauche
pour plus tard
À quel titre Erick Mombaerts, garant de la philosophie du « City game » prend-il position ? Est-il amené à travailler directement pour l’Estac (ou le fait-il déjà) ? Dans quelles proportions a-t-il un droit de regard sur le travail effectué par Laurent Batlles ? Autant de questions qui restent sans réponse. L’intéressé, régulièrement contacté par nos soins, n’a jamais répondu à nos sollicitations.
Une ambiguïté qui s’ajoute au silence de City Group, depuis le rachat de l’Estac, et à la gestion du « cas » Luis de Sousa, le directeur sportif, actuellement en arrêt de travail.
Sérénité retrouvée
La fin de cet interminable mercato va ramener une sérénité ébranlée par ce rachat combiné aux mouvements de joueurs. « Ça a été difficile à gérer, je suis content qu’il soit fini » , souffle Laurent Batlles. S’il regrette le départ précipité de Rémy Vita, le coach ne dramatise pas. « Il faut s’y faire. Je n’ai aucune rancœur qu’il s’en aille. On se donne le temps pour trouver un latéral gauche d’expérience, d’autant que le mercato d’hiver va arriver vite et que Oualid (El Hajjam) peut jouer des deux côtés, que Stone (Mambo) peut aussi jouer à ce poste. »
L’inquiétude concerne plutôt les blessures actuelles. Qu’il s’agisse de la défense (Mutombo et Dembélé), du milieu de terrain (Barthelmé) et de l’attaque (Suk et Touzghar).
Les arrivées de
Dingomé et de Gory tombent à pic pour étoffer l’effectif. Laurent Batlles avait « besoin » , dans l’entre-jeu, de ce chaînon manquant que sera l’expérimenté
Dingomé. « Je voulais plus de rotations et davantage de liant entre le milieu et l’attaque » , précise le coach. Concernant le profil de Gory, Laurent Batlles loue la polyvalence de cet attaquant qui figurait sur la short-list. « Il peut jouer partout. Je voulais à la fois plus de vitesse devant et une dimension athlétique. » L’entraîneur a obtenu ce qu’il souhaitait. « Je suis satisfait de l’effectif que j’ai ; j’ai un groupe sain, que j’ai envie d’entraîner et en qui j’ai confiance. » Avec les coudées franches pour le faire progresser.