Re: [Fil rouge] Estacqueries...
Posté : 15 sept. 2022, 22:28
Estac : pour les déplacements, en car ou en avion ?
En championnat, il est prévu que le club troyen effectue cette saison cinq de ses dix-neuf déplacements à bord de son car tout neuf. Les quatorze autres se font en avion : moins écologique, plus cher mais plus rapide et donc plus propice à la récupération.
Depuis un an, à travers le groupe Collard, son prestataire de transports, l’Estac dispose d’un car flambant neuf.
Par Alan Mangin
Publié: 15 septembre 2022 à 19h28
Temps de lecture: 5 min
On ne va pas jouer, comme d’autres, aux donneurs de leçon. Mais si la polémique ayant suivi les propos ironiques de l’entraîneur du PSG Christophe Galtier sur le char à voile a au moins servi à une chose, c’est de mettre le doigt sur les modes de transport utilisés par les clubs professionnels de foot.
Comment cela se passe-t-il à l’Estac ? Cette saison, en Ligue 1, il est prévu que les cinq déplacements les plus proches soient effectués dans le car flambant neuf du groupe Collard : Lens (c’est bien ce qu’il s’est passé pour se rendre à Bollaert vendredi dernier), Reims, Paris-SG, Auxerre et Lille, qui a finalement été rajouté.
C’est un voyage en car de plus que la saison dernière, puisque l’Estac avait pris la voie routière pour se rendre à Paris, Metz, Lens et Reims ; la délégation troyenne s’était rendue à Lille en avion. Mais c’est quelques-uns de moins qu’il y a quelques années, quand l’Estac se rendait à Clermont ou au Havre en car.
Quatre heures maximum en car
« Quand on a la composition du championnat, on cible tous les déplacements qui se font en moins de quatre heures (en car) », confie Benjamin Collard, gérant des transports du même nom. Quand ça dépasse les quatre heures, on sait que l’Estac prend l’avion. On fait ensuite un devis et on pré-enregistre ces déplacements dans notre plan de transports. »
En fait, si la question ne se pose plus pour de longues distances (Montpellier, Lorient, Clermont ce dimanche…), le choix de prendre l’avion est débattu en interne pour des déplacements à « mi-distance ». Ainsi, la saison dernière, le déplacement à Lille s’est effectué en avion pour favoriser la récupération des joueurs, qui avaient joué contre Lorient trois jours avant. « Oui, dans ces cas-là, Momo (Mohamed Bradja, le team manager du club troyen) nous prévient, affirme Benjamin Collard. Lyon, c’est quatre heures de car tout pile, donc ça dépend de l’horaire du match, si c’est une semaine à trois matches… »
Le coût multiplié par dix en avion.
Car d’un point de vue financier, le « delta » entre le car et l’avion n’est pas négligeable. « C’est simple, en avion, vous pouvez rajouter un zéro ! », note le gérant des transports Collard. Cela dit, partir en avion permet souvent d’éviter la location d’un hôtel pour la nuit, même si les clubs réservent quand même des chambres d’hôtel pour la sieste. À l’Estac, on se souvient encore que Jean-Marc Furlan avait demandé, à l’époque de Thierry Gomez, à se rendre à Nancy en avion, ce que le président de l’époque avait refusé !
Ainsi, ce sont donc surtout les arguments géographiques (la distance) sportifs (optimiser la récupération, les enjeux du match) et financiers qui font trancher entre le car et l’avion. « On est sponsors et partenaires de l’Estac depuis longtemps donc on est contents que club soit en Ligue 1, observe Benjamin Collard. Mais on me dit souvent que la Ligue 2, ça serait mieux pour nous, car on y fait beaucoup plus de déplacements, pour des raisons de budget et parce qu’il y a plus d’adversaires dans l’Est de la France. »
La pratique des trajets « à vide »
Le facteur écologique n’entre pour le moment pas vraiment en ligne de compte, même si les récents débats peuvent inciter les clubs à revoir leur copie, comme l’a déjà évoqué Jean-Michel Aulaus, le président de l’Olympique lyonnais. Un comble puisque l’OL est l’un des premiers clubs à avoir fait venir son car à vide (en Coupe d’Europe y compris) uniquement pour faire le trajet hôtel-stade, puis stade-aéroport.
Une pratique révoltante mais encore monnaie-courante parmi les gros clubs de Ligue 1 (la raison est d’ordre commercial, pour montrer les sponsors à la télé, et d’image de marque, à travers le car siglé). Par exemple, le car du Stade Rennais est venu au Stade de l’Aube depuis la Bretagne à vide le 4 septembre dernier, juste pour vingt minutes à plein. « Chacun ses points de vue mais c’est sûr que pour nous, d’un point de vue économique, ce serait hyper intéressant car on ferait du kilomètre », admet Benjamin Collard.
À l’Estac, cette pratique du « car vide » n’existe pas, à quelques exceptions près. Ainsi, lors de la saison du titre en 2021, le car avait fait à vide le dernier déplacement au Havre, alors que Troyes était déjà titrée. Un cadeau de la société de transports, pour marquer le coup au terme de cette magnifique saison. Une pratique que ne souhaitent pas régulariser les dirigeants de l’Estac qui, pour un lointain déplacement, loue donc un car sur place pour faire la navette aéroport-stade.
« On peut les emmener à Marseille, Bordeaux... »
À l’avenir, afin de préserver la planète, pourrait-on imaginer l’Estac privilégier davantage le car, surtout si le sien dispose bientôt d’un moteur permettant de rouler à l’huile de colza (lire ci-contre) ? « On est à la disposition du club, rappelle Benjamin Collard. Par exemple, quand on a fait l’aller-retour à Paris dans la journée, on a mis à disposition un deuxième chauffeur. Donc on peut les emmener à Marseille, Bordeaux… » Du côté de l’Estac, par la voix de Sarah Palluel – directrice générale adjointe (lire son interview par ailleurs), on assure que « le car est bien évidemment le mode de transport privilégié : mais au-delà d’un certain nombre d’heures de transport, l’avion s’impose ».
En championnat, il est prévu que le club troyen effectue cette saison cinq de ses dix-neuf déplacements à bord de son car tout neuf. Les quatorze autres se font en avion : moins écologique, plus cher mais plus rapide et donc plus propice à la récupération.
Depuis un an, à travers le groupe Collard, son prestataire de transports, l’Estac dispose d’un car flambant neuf.
Par Alan Mangin
Publié: 15 septembre 2022 à 19h28
Temps de lecture: 5 min
On ne va pas jouer, comme d’autres, aux donneurs de leçon. Mais si la polémique ayant suivi les propos ironiques de l’entraîneur du PSG Christophe Galtier sur le char à voile a au moins servi à une chose, c’est de mettre le doigt sur les modes de transport utilisés par les clubs professionnels de foot.
Comment cela se passe-t-il à l’Estac ? Cette saison, en Ligue 1, il est prévu que les cinq déplacements les plus proches soient effectués dans le car flambant neuf du groupe Collard : Lens (c’est bien ce qu’il s’est passé pour se rendre à Bollaert vendredi dernier), Reims, Paris-SG, Auxerre et Lille, qui a finalement été rajouté.
C’est un voyage en car de plus que la saison dernière, puisque l’Estac avait pris la voie routière pour se rendre à Paris, Metz, Lens et Reims ; la délégation troyenne s’était rendue à Lille en avion. Mais c’est quelques-uns de moins qu’il y a quelques années, quand l’Estac se rendait à Clermont ou au Havre en car.
Quatre heures maximum en car
« Quand on a la composition du championnat, on cible tous les déplacements qui se font en moins de quatre heures (en car) », confie Benjamin Collard, gérant des transports du même nom. Quand ça dépasse les quatre heures, on sait que l’Estac prend l’avion. On fait ensuite un devis et on pré-enregistre ces déplacements dans notre plan de transports. »
En fait, si la question ne se pose plus pour de longues distances (Montpellier, Lorient, Clermont ce dimanche…), le choix de prendre l’avion est débattu en interne pour des déplacements à « mi-distance ». Ainsi, la saison dernière, le déplacement à Lille s’est effectué en avion pour favoriser la récupération des joueurs, qui avaient joué contre Lorient trois jours avant. « Oui, dans ces cas-là, Momo (Mohamed Bradja, le team manager du club troyen) nous prévient, affirme Benjamin Collard. Lyon, c’est quatre heures de car tout pile, donc ça dépend de l’horaire du match, si c’est une semaine à trois matches… »
Le coût multiplié par dix en avion.
Car d’un point de vue financier, le « delta » entre le car et l’avion n’est pas négligeable. « C’est simple, en avion, vous pouvez rajouter un zéro ! », note le gérant des transports Collard. Cela dit, partir en avion permet souvent d’éviter la location d’un hôtel pour la nuit, même si les clubs réservent quand même des chambres d’hôtel pour la sieste. À l’Estac, on se souvient encore que Jean-Marc Furlan avait demandé, à l’époque de Thierry Gomez, à se rendre à Nancy en avion, ce que le président de l’époque avait refusé !
Ainsi, ce sont donc surtout les arguments géographiques (la distance) sportifs (optimiser la récupération, les enjeux du match) et financiers qui font trancher entre le car et l’avion. « On est sponsors et partenaires de l’Estac depuis longtemps donc on est contents que club soit en Ligue 1, observe Benjamin Collard. Mais on me dit souvent que la Ligue 2, ça serait mieux pour nous, car on y fait beaucoup plus de déplacements, pour des raisons de budget et parce qu’il y a plus d’adversaires dans l’Est de la France. »
La pratique des trajets « à vide »
Le facteur écologique n’entre pour le moment pas vraiment en ligne de compte, même si les récents débats peuvent inciter les clubs à revoir leur copie, comme l’a déjà évoqué Jean-Michel Aulaus, le président de l’Olympique lyonnais. Un comble puisque l’OL est l’un des premiers clubs à avoir fait venir son car à vide (en Coupe d’Europe y compris) uniquement pour faire le trajet hôtel-stade, puis stade-aéroport.
Une pratique révoltante mais encore monnaie-courante parmi les gros clubs de Ligue 1 (la raison est d’ordre commercial, pour montrer les sponsors à la télé, et d’image de marque, à travers le car siglé). Par exemple, le car du Stade Rennais est venu au Stade de l’Aube depuis la Bretagne à vide le 4 septembre dernier, juste pour vingt minutes à plein. « Chacun ses points de vue mais c’est sûr que pour nous, d’un point de vue économique, ce serait hyper intéressant car on ferait du kilomètre », admet Benjamin Collard.
À l’Estac, cette pratique du « car vide » n’existe pas, à quelques exceptions près. Ainsi, lors de la saison du titre en 2021, le car avait fait à vide le dernier déplacement au Havre, alors que Troyes était déjà titrée. Un cadeau de la société de transports, pour marquer le coup au terme de cette magnifique saison. Une pratique que ne souhaitent pas régulariser les dirigeants de l’Estac qui, pour un lointain déplacement, loue donc un car sur place pour faire la navette aéroport-stade.
« On peut les emmener à Marseille, Bordeaux... »
À l’avenir, afin de préserver la planète, pourrait-on imaginer l’Estac privilégier davantage le car, surtout si le sien dispose bientôt d’un moteur permettant de rouler à l’huile de colza (lire ci-contre) ? « On est à la disposition du club, rappelle Benjamin Collard. Par exemple, quand on a fait l’aller-retour à Paris dans la journée, on a mis à disposition un deuxième chauffeur. Donc on peut les emmener à Marseille, Bordeaux… » Du côté de l’Estac, par la voix de Sarah Palluel – directrice générale adjointe (lire son interview par ailleurs), on assure que « le car est bien évidemment le mode de transport privilégié : mais au-delà d’un certain nombre d’heures de transport, l’avion s’impose ».