Re: [Président] Daniel Masoni
Posté : 30 janv. 2020, 14:03
C'est évident ! ...sauf pour lui.
En psychologie, ça s'appelle du déni.
En psychologie, ça s'appelle du déni.
Site et forum non-officiels de l'ESTAC Troyes, club de football de Ligue 1 Uber Eats (FC Troyes). Matches, rumeurs transferts, mercato, actualités sur l'Espérance Sportive Troyes Aube Champagne
https://www.estacweb.fr/
Comme toi avec Souaré quoipalexandre a écrit : ↑30 janv. 2020, 14:03 C'est évident ! ...sauf pour lui.
En psychologie, ça s'appelle du déni.
L’Est éclair et Libération Champagne ont organisé une table ronde autour du sujet épineux de la faible affluence et du manque d’ambiance dans l’enceinte du stade de l’Aube à Troyes. Les supporters ont débattu avec les dirigeants de l’Estac.
Le constat unanime
Déjà, tout le monde est-il d’accord sur le constat initial: l’ambiance au Stade de l’Aube est morose?
Guy Lepaih: Oui, je déplore ce manque d’ambiance mais je suis moins alarmé quand je vois le tour des stades sur BeIn Sports: les autres ne sont pas mieux lotis, hormis Lens et Lorient.
Florent Ondernard (Estac, directeur de la communication): Je dirais que la retransmission des matches est un facteur aggravant, pas l’élément déclencheur. À Troyes, on sent une moindre appétence pour les spectacles – on le voit ailleurs que dans le foot – que la diffusion des matches BeIn sports a accélérée.
Rémi Amblard: On ne ressent pas cette fibre du foot à Troyes. J’ai beaucoup suivi Auxerre, il y a moins de monde qu’avant dans le stade mais il y a toujours de l’ambiance, grâce au noyau dur du kop des supporters.
Zachary Boncorps: Mais à Auxerre, ils se rattachent à leur passé glorieux!
Guy Lepaih: On sent tout de même que la direction de l’Estac fait des efforts pour faire bouger les choses.
Rémi Amblard: Des efforts, oui mais la rupture, c’est la saison merdique en Ligue 1 (2015-2016, NDLR), tout le monde le dit! Au terme de cette année déplorable, j’ai vu des gens qui, pour la première fois de leur vie, n’ont pas renouvelé leur abonnement.
Les échanges ont eu lieu au club house de l’Estac, là où petits-déjeunent les joueurs avant l’entraînement et où se regroupent leurs familles les soirs de match.
L’image du foot
Finalement, est-ce un problème «troyo-troyen» ou est-ce plus global?
Aurélie Brastel : Je suis dans la commission Programme éducatif fédéral au District. On se rend compte que l’on perd beaucoup d’enfants dans le foot. On voit de moins en moins de parents au bord des terrains, en raison de l’agressivité et de l’image méprisable du foot actuellement. Et si un enfant ne joue pas au foot, je ne vois pas comment il va venir au stade…
Daniel Masoni (Estac, président): Oui, l’image du foot s’est dégradée. Ce n’est pas un problème propre à l’Estac. On constate une lassitude générale des supporters. Les causes? Le fait qu’il y a de plus en plus de matches à la télé et puis l’aspect financier. Quand on vient au stade en couple avec ses enfants, c’est un budget que tous les foyers ne peuvent pas répéter tous les quinze jours.
Les tarifs
Henri Neveu (Estac, responsable billetterie et relation avec les supporters) : Les tarifs n’ont jamais été aussi peu chers. C’est vrai qu’il n’y a pas la réduction de 5€ sur le tarif renouvellement mais avec le programme MyEstac, je pense que ces 5€ sont largement retrouvés avec les happy-hours, les cadeaux de fidélité…
Zachary Boncorps : Moi, je paye ma place de match 5€. C’est raisonnable, c’est même bradé. Je mange sur place. Mais il y a trois friteries, pas d’émulation. Personnellement, je viens pour regarder le match, pas pour l’ambiance générale. Mais j’ai du mal à attirer des copains qui ne sont pas fans de foot.
La qualité de jeu
La qualité de jeu vous motive-t-elle davantage à aller au stade?
Guy Lepaih: Moi, je viens voir l’Estac gagner ! Et si on est 500 ou 1000 à pousser, c’est motivant pour les joueurs!
Rémi Amblard: Le classement, on s’en fout ! Mais combien de fois j’ai entendu autour de moi «on s’est emmerdé tout le match!» ou «on s’est fait chier à se cailler». Tout ça, on l’entend de plus en plus.
Daniel Masoni: La façon de jouer a changé un peu partout. Aujourd’hui, beaucoup d’équipes défendent et attendent le contre. Avec la volonté première de ne pas prendre de but.
Luis De Sousa (Estac, directeur sportif): On ne peut pas dire aux joueurs «Allez régaler le public» . Il faut trouver un juste équilibre entre le spectacle et l’efficacité.
La vie autour du stade
L’«expérience stade» est-elle à la hauteur de vos attentes?
Guy Lepaih: ça se discute. Moi, je n’aime pas le rugby par exemple. Eh bien si on me proposait d’aller au Stade de France pour voir un match, je n’irais pas!
Daniel Masoni: On travaille pour que le match de foot soit un plus, la cerise sur le gâteau. Que venir au Stade de l’Aube soit un plaisir, que l’Estac gagne ou perde.
Et que le public y mange bien?
Henri Neveu: On a trois food trucks, avec des produits qui plaisent bien. On ne peut pas en mettre davantage car ces trois-là ne gagneraient pas assez.
Maxime Vadrot: Lors de la soirée avec les étudiants, on avait un food truck derrière la tribune Seine. J’ai mangé des ailes de poulet pour 5€, j’avais le ventre bien rempli!
Florent Ondernard: Souvenez-vous qu’en Ligue 1, on avait une fan zone avec une buvette. Le bilan avait été mitigé. Et dans le contexte du match, on ne peut faire grand-chose pour animer. On a des contraintes liées au délégué du match ou à la commission compétition de la Ligue. On voulait passer des jingles comme en NFL. Mais si elle estime que cela perturbe le jeu, on n’a pas le droit. Pareil pour envoyer des ballons en tribunes à la mi-temps. Si le délégué pense que c’est dangereux, on n’a pas le droit. En revanche, on diffuse des spots sur les écrans géants lors de moments «chauds» du match, comme «Tapez dans les mains». C’est bête mais ça marche.
Aurélie Brastel: Par contre, j’ai une question: la sono va-t-elle changer. Car en Vitoux, on n’entend pas les annonces de Grégory (Régnier, le speaker). Les échanges avec le public, ça commence par ça!
Daniel Masoni: Le stade appartient à la collectivité (Troyes Champagne métropole), le remplacement des enceintes est passé au budget. La sono sera changée avant la fin de saison.
L’identification aux joueurs
Y a-t-il un problème d’identification des supporters à leur équipe? Car finalement, les joueurs ne restent plus longtemps…
Guy Lepaih: Non, car ils ont une bonne mentalité. Si on va les voir, ils parlent avec nous.
Aurélie Brastel: La Journée des abonnés permet de créer un lien de proximité avec les joueurs. Mes enfants ont vu leur chouchou, c’était super. Ils demandent toujours quand a lieu le prochain match. Quand les joueurs arrivent à l’échauffement, ils se postent toujours au même endroit pour faire le coucou systématique. Stéphane Darbion envoie toujours un bisou à ma fille. Par contre, mon fils me demande pourquoi les joueurs vont saluer le kop et pas nous à la fin des matches ?
Rémi Amblard: ça fait deux saisons qu’ils n’ont pas fait un tour de stade! Ils pourraient se mettre dans le rond central et saluer tout le monde. On serait content et cela pourrait apaiser certaines choses.
Luis De Sousa: L’Estac est un club familial, ce ne sont pas que des paroles. Quand un nouveau arrive, il faut aller vers lui, pour qu’il se sente chez lui et qu’il soit donc plus performant sur le terrain. Concernant le salut des joueurs, il y a le côté émotionnel. Parfois, après une défaite, un joueur est hors de lui et ne veut qu’une chose: rentrer aux vestiaires. Et puis s’il n’entend pas d’encouragements depuis la tribune Vitoux, aura-t-il le réflexe d’aller y saluer le public. Dynamiser la tribune Vitoux, voilà un axe de progression.
Muscler le kop
On a vu que les 500 étudiants présents lors du match contre Rodez avaient redynamisé l’ambiance: est-ce une piste à suivre?
Henri Neveu: On a été victime de notre succès. Cela a été une bonne surprise, avec quelques plaintes (le kop n’a pas apprécié que les joueurs viennent saluer les étudiants en premier après la rencontre). On a reçu les supporters pour trouver une issue positive. La semaine dernière, on a regroupé les responsables des écoles troyennes et des groupes de supporters. L’objectif est de les rassembler en tribune Champagne. On sait bien que les étudiants ne seront pas 400 à chaque match mais s’ils sont 20 ou 30, cela peut créer un effet boule de neige.
Les horaires de match
La saison prochaine, le multiplex Ligue 2 aura lieu le samedi à 19h. Les étudiants ne pourront pas venir…
Maxime Vadrot: Il est clair qu’en week-end, on ne pourra pas reproduire ce que l’on a fait, car les étudiants rentrent chez eux.
Zachary Boncorps: Il y a des efforts à faire du côté de la fac, où 90% des élèves sont Troyens, ce qui n’est pas le cas à la YSchools par exemple.
Florent Ondernard: Le samedi à 19h, on ciblera un public plus familial, qui habite dans un rayon plus large. Car on sait que pour venir le vendredi à 20 h, ce n’est pas toujours facile.
Aurélie Brastel: Ah oui, c’est la course!
Rémi Amblard: En plus, 19 h c’est bien, ça ne coupe pas la journée.
Florent Ondernard: Oui, cela permet de manger au stade, puis de pouvoir faire une activité après le match.
Zachary Boncorps: Mais il n’y a pas de transport pour revenir en ville après les matches…
Henri Neveu: Oui, on y travaille, on va expérimenter des choses avec la TCAT.
Florent Ondernard: On réfléchit à des circuits de ramassage, à des navettes entre le stade et des zones de stationnement, comme le parking du Cube par exemple.
Remonter en Ligue 1
Au final, le principal problème n’est-il pas que les Troyens sont blasés après avoir connu la Ligue 1 plusieurs années?
Daniel Masoni: Je ne pense pas que les gens soient blasés. En Ligue 1, avec une partie du public qui vient pour l’équipe adverse, on sait que l’on aura un minimum d’affluence assuré. Mais la première année, il y aurait du monde. Et puis au bout de trois saisons en L1, ça baisserait car de la lassitude se ferait ressentir. Regardez à Reims: le stade se vide au fil des saisons, ils ont une moyenne à 8000 ou 9000.
Maxime Vadrot: Moi, c’est vrai que j’irai au stade plus souvent si l’Estac remonte en Ligue 1
Zachary Boncorps: Ce n’est pas du «supporteurisme» !
Rémi Amblard: Non, la Ligue 1 ferait revenir les supporters opportunistes.
Aurélie Brastel: Je préfère l’Estac en Ligue 2 car ce n’est pas le même public. Le stade est plus rempli en L1 mais c’est pour l’équipe adverse. J’ai même vu des Troyens insulter nos propres joueurs! C’est inadmissible
Voilà pourquoi il ne fait pas d'effort pour se maintenirDaniel Masoni: Je ne pense pas que les gens soient blasés. En Ligue 1, avec une partie du public qui vient pour l’équipe adverse, on sait que l’on aura un minimum d’affluence assuré. Mais la première année, il y aurait du monde. Et puis au bout de trois saisons en L1, ça baisserait car de la lassitude se ferait ressentir. Regardez à Reims: le stade se vide au fil des saisons, ils ont une moyenne à 8000 ou 9000.