Re: [20] Renaud Ripart >> juin 2025
Posté : 12 mars 2023, 08:58
Du coup le fait qu'il ait marqué 10 buts on s'en fout ??
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Et le petit encart :Joueur du mois de mars : Renaud Ripart, le résilient
Renaud Ripart est élu joueur du mois de mars, durant lequel il est redevenu important sur le terrain… et buteur. Cela récompense surtout un joueur qui ne lâche rien, malgré des performances décevantes depuis qu’il est à l’Estac.
Quand on pense à Renaud Ripart, on imagine davantage des tacles ravageurs que des dribbles chaloupés ; davantage des duels gagnés à la tête qu’à des frappes soyeuses dans le petit filet opposé. L’attaquant de l’Estac, largement élu joueur du mois de mars (avec 55 % des voix) a l’étiquette du joueur besogneux, dur au mal et généreux dans les efforts. Un peu réducteur ? « Ça ne me saoule pas, cela fait partie de moi, répond Ripart. Je ne peux pas renier ce que je suis. »
Car cette grinta, le Nîmois l’a en lui. « Petit, j’étais pénible, hyperactif, je cassais les pieds de mes parents. On est quatre enfants (Renaud est le deuxième de la fratrie) nés en six ans. La nounou disait toujours qu’heureusement, les quatre n’étaient pas comme moi. J’étais un mauvais perdant. » Cela n’a pas changé. « Oui, quand on joue aux cartes entre amis, je peux vraiment m’énerver. Avec l’adrénaline, je peux me prendre le bec avec mes coéquipiers. Je déteste perdre. »
D’où tient-il ce trait de caractère ? En tout cas pas d’un milieu social défavorisé, qui l’aurait contraint à se battre chaque jour pour s’en sortir. « J’ai un socle familial très solide. Mes parents sont toujours ensemble, ils sont médecins. Et avec mes frères et sœurs, ça se passe très bien. Aujourd’hui, je suis marié et j’ai deux enfants. »
En fait, pour Ripart, courir comme un mort de faim et se salir le short pour les copains, c’est avant tout du plaisir. « Souffrir pendant 90 minutes , c’est aussi un plaisir. À cinq ans, quand j’ai dit à mes parents que je voulais devenir footballeur professionnel, ils ne m’ont pas pris au sérieux. Ils m’ont toujours dit “joue, amuse-toi et on verra ; mais la priorité, c’est l’école.” Ils me rabâchaient qu’il y avait un enfant sur 10 000 qui devenait pro, que c’était impossible… Ils ne m’ont pas poussé; du coup, j’ai toujours gardé cette fraîcheur d’aller au foot pour me régaler. »
Une fraîcheur qui ne s’est pas tarie. « Il y a encore six ans, jamais je n’aurais pensé jouer en Ligue 1. Je vis un rêve chaque jour. Avant chaque match de Ligue 1, je suis émerveillé comme un gosse, avec l’envie de donner le meilleur moi-même. Dans les catégories jeunes, je n’étais pas le meilleur, pas le plus technique, pas celui sur qui on misait, mais j’avais le plus gros mental. »
Un tempérament qui lui a permis d’atteindre son rêve alors qu’en 2015, quand il revient au Nîmes olympique d’un prêt au CAR Bastia, la nouvelle direction du club gardois ne compte pas sur lui. « Je voulais rester à Nîmes alors je me suis accroché et j’ai cravaché deux ou trois mois avec la réserve. »
Avec la suite que l’on connaît, celle d’un joueur emblématique de Nîmes, adulé des supporters et de toute une ville. Car Ripart est un gamin du cru, d’où il tient aussi son caractère généreux. « Quand on arrive au centre de formation de Nîmes, on nous inculque ces valeurs d’engagement. J’ai été formaté comme ça, c’est ancré en moi. Ma devise, c’est “le travail paie toujours”. »
Même à 30 ans, même avec le statut de joueur de Ligue 1, même avec celui de cadre de l’équipe, Ripart garde ce côté besogneux. « Je fais toujours ce travail supplémentaire de musculation, de sophrologie… Quand j’ai commencé chez les pros, je ne savais pas combien de temps ça allait durer. Alors je me suis dit qu’il fallait que je mette toutes les chances de mon côté pour que ça se passe bien. Même plus jeune, quand j’étais à l’IUT, j’avais beaucoup de cours et donc je manquais quelques entraînements ; alors je partais seul avec mon sac et je faisais des séances de frappes. »
Mais si le footballeur Ripart est un gros bosseur, ce n’est pas le cas de l’écolier. « L’école, je n’appréciais pas trop, je m’ennuyais. Je marchais à la carotte : mes parents me disaient que si je ne travaillais pas à école, je ne pourrais aller au foot. ça marchait, mais je faisais le strict minimum pour réussir. J’ai quand même eu mon bac scientifique avec un an d’avance. » L’étudiant Ripart a prolongé à l’IUT, en Gestion des entreprises et des administrations. Au bout d’une année, il s’est consacré au football. « En plus, quand j’ai décroché mon contrat stagiaire à 17 ans, je me suis rendu compte que la marche n’était pas si haute pour aller chez les pros. Moi, je prends ce qu’on me donne, que ce soit peu ou non, et j’en tire le positif. »
Le numéro 20 de l’Estac sait s’adapter. « J’ai joué à beaucoup de postes différents. Mais comme je l’ai dit, je vis la Ligue 1 comme une récompense, alors je me voyais mal faire le difficile et je fais de mon mieux. Est-ce que si j’avais été plus talentueux, aurais-je été moins combatif ? Peut-être, je ne le saurai jamais. » Ce n’est pas plus mal car en ce moment, c’est de son tempérament dont l’Estac a le plus besoin.
On peut lui reprocher beaucoup de chose, mais son état d'esprit et sa combativité il les a pour lui.« Je comprends que les gens attendent plus de moi »
Tête de gondole du mercato troyen après la remontée en Ligue 1 en juillet 2021, Renaud Ripart laisse encore les supporters sur leur faim. « Je comprends que les gens attendent plus de moi car à Nîmes, je restais sur une grosse saison avec onze buts, lance l’attaquant aux quatre réalisations cette saison. Mais je n’avais qu’un seul objectif en arrivant ici : maintenir le club. Et c’est pareil cette année. » Et d’expliquer ses faveurs pour le collectif : « Je n’ai jamais fonctionné aux statistiques, même si c’est mieux d’en avoir quand on est un joueur offensif. Il y a plusieurs manières d’impacter l’équipe, en montrant du caractère, de l’envie… »
Ripart en déborde et c’est sans doute pour cela que malgré ses prestations globalement décevantes depuis son arrivée à l’Estac, il garde une belle cote de popularité chez les supporters. « On pardonne plus facilement une personne qui rate si elle se donne à fond. J’ai toujours eu du déchet dans mon jeu ; je suis généreux, je donne tellement que je perds parfois en lucidité. Le public sent quand les mecs donnent leur maximum. »
Auteur d’un but plein de rage contre Brest (2-2) avant la trêve, Ripart sera un maillon essentiel de l’Estac en cette fin de saison. « Si on me dit que je dois rester sur le banc trois mois et que le club se maintiendra, j’y vais le premier. Je suis titulaire depuis trois matches. Avant cela, j’ai été remplaçant pendant deux mois. Ce n’était pas facile, car je savais que je pouvais apporter à mes coéquipiers mais je me sentais impuissant. »