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D. MASONI : "SI J'AVAIS MANQUE D'AMBITION, J'AURAIS CONSERVE PATRICK REMY"
Le départ de Patrick Remy, l’arrivée de Jean-Marc Furlan, les modifications apportées au staff technique, mais aussi ses ambitions pour l’Estac : le président, Daniel Masoni, revient sur les différents éléments qui l’ont amenés à se séparer de Patrick Remy à moins d’une semaine de la reprise, aux prémices du retour de l’Estac en Ligue 2.
Président, quelles sont les raisons qui vous ont amené à vous séparer de Patrick Remy ?
Les raisons sont finalement assez simples : nous avons eu de nombreuses divergences de point de vue, notamment en ce qui concerne la préparation de la nouvelle saison.
Vous parlez de désaccords importants : sont-ils liés au recrutement pour la prochaine saison ?
En ce qui concerne les quatre dernières recrues de l’Estac, nous les avons validées ensemble. Mais c’est aussi à ce moment que nous nous sommes aperçus que malgré sa validation, Patrick Remy laissait transparaître un fort sentiment de détachement : il semblait ne pas être avec nous. Il a validé l’ensemble de nos souhaits mais tout ceci nous a laissé un sentiment étonnant, comme s’il se désengageait.
Un manque d’implication selon vous ?
Absolument. Un manque total d’implication. Nous avons entamé la préparation de la saison de Ligue 2 tout de suite après la rencontre à Louhans. Mais au fur et à mesure des discussions, je me suis aperçu qu’il était absent, pas du tout concerné par le projet. Etait-ce involontaire ? Volontaire ? Je ne saurais dire. Par moment, j’avais l’impression de parler à un mur, car il ne nous donnait aucune réponse.
A quel moment vous êtes vous aperçu de ces faits ?
Vous savez, lorsqu’on évoque certaines pistes pour le recrutement, on n’est pas toujours d’accord. Les discussions doivent rester constructives, en tenant compte des opinions de chacun. Mais avec Patrick, il arrivait toujours un moment où les débats n’étaient plus constructifs et où il préférait nous dire de nous débrouiller, de faire selon nos idées et qu’il ferait avec … De notre côté, nous lui proposions des solutions en fonction du système de jeu qu’il allait préconiser mais en retour, nous n’avons jamais eu de véritables réponses, ni de conviction sur un système de jeu précis. Nous voulions axer le recrutement selon le système de jeu qu’il allait mettre en place. Nous lui avons donc demandé s’il avait besoin d’un attaquant, de deux attaquants, voir même de trois, s’il lui fallait un milieu de terrain supplémentaire ou un de moins ... Nos questions sont, à chaque fois, restées sans réponses.
Vous êtes donc arrivés à un point de non retour…
Je ne remets pas en cause tout ce qui a été fait jusqu’à la fin de cette saison : nous l’avons embauché avec pour objectif de permettre à l’Estac de retrouver au plus vite la Ligue 2. Il a accompli sa mission. Je n’ai donc rien à lui reprocher à ce sujet. Il fallait à l’Estac un homme de caractère, un homme d’expérience et nous l’avons trouvé. Aujourd’hui, peut-être est-il usé par le métier. A priori, un peu. Le seul reproche que je peux lui faire, c’est sa manière de préparer la saison à venir.
En résumé, c’est un ensemble de petits éléments qui vous ont amenés à ce constat, avec de surcroit, l’intronisation de Momo Bradja, Sladjan Djukic et la prise de fonction réelle de Frédéric Adam …
Concernant l’encadrement, Patrick a refusé que le staff soit étoffé, d’avoir du monde à ses côtés pour l’aider. Nous lui avons parlé de l’intégration Sladjan Djukic, comme entraîneur spécifique des attaquants, car je pense que c’est une chance pour le club de posséder encore aujourd’hui quelqu’un comme lui qui était un buteur hors-pair. Nous avons également évoqué le rôle plus important de Momo qui, grâce à son expérience internationale, va pouvoir poursuivre sa mission d’adjoint. C’est tout à fait logique qu’ils soient aux côtés de l’entraîneur lors des séances quotidiennes. Nous souhaitions alléger la charge de travail de Patrick Remy afin qu’il puisse prendre plus de recul afin de mieux analyser les choses, tout en coordonnant le travail du staff. Mais, à priori, il souhaitait être le seul maître à bord. J’ai même pensé à un moment que moi aussi je risquais de le gêner.
Président, pouvez-vous rassurer les amoureux de l’Estac quant à l’ambition qui est la vôtre pour le club ?
Mon ambition n’a pas changé. Au contraire, si j’en avais manquée, j’aurais conservé Patrick.
Que pouvez-vous répondre à ceux qui pointent du doigt un manque de stabilité au club, notamment à cause des nombreux changements de coach ? Vous comptez, aujourd’hui, vous inscrire dans la durée avec Jean-Marc Furlan ?
La Reconquête est un grand mot, mais dans les faits, ça n’est pas si simple. Pour moi, Patrick Remy est un bon entraîneur, mais qui a aussi une face cachée que j’ai découverte il y a peu. Je reste persuadé que nous serions partis au clash avant Noël et je n’avais pas le droit de prendre un tel risque. J’en assume l’entière responsabilité.
Le choix de recruter Jean-Marc Furlan n’est pas du tout un choix par défaut. On a réfléchi à différentes possibilités, comme faire venir un entraîneur qui a du métier ou faire confiance à un jeune. Dans l’idée d’aller loin, on peut le faire avec un jeune mais cela comporte un risque. Ce risque avait été pris à l’époque avec Alain Perrin, puis avec Jean-Marc Furlan, alors que le club se trouvait dans une situation encore plus délicate. Aujourd’hui, Jean-Marc arrive de nouveau dans une situation de reconstruction, bien que le club soit mieux assis financièrement, mieux structuré. Malgré tout, il reste beaucoup de travail au niveau sportif.
Sur quel discours vous êtes vous rejoints avec Jean-Marc Furlan ?
Il est certain que nous avions besoin de quelqu’un de confiance. Lorsqu’on est échaudé une fois, on fait en sorte de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Lui sait, aussi, qu’il pourra être en confiance, notamment avec Richard et Fred. Ça n’est pas un homme de conflit mais il sait dire les choses lorsqu’il estime qu’elles ne vont pas. Je pense qu’il s’agit d’un homme compétent et d’un très bon entraîneur. Sa priorité résidait dans un projet sportif de qualité. Si ça n’avait pas été le cas, il serait parti à l’étranger où son salaire aurait été bien supérieur. Simplement en lui parlant du projet et la vision d’avenir que j’avais pour le club, il m’a donné son accord.
Le coach est-il en phase avec vous à propos du recrutement ?
Lorsque je l’ai rencontré, il connaissait mieux l’effectif que moi. Il a toujours suivi le club depuis son départ. A tout point de vue, nous sommes en phase tous les deux.
Quels seront les objectifs pour la saison à venir ?
Le premier objectif sera d’assurer le maintien rapidement, tout en essayant de ne pas se faire peur et d’attendre la dernière journée pour obtenir le maintien. Mais pour lui, l’objectif à plus long terme est clair : retrouver la Ligue 1.
Quelles seront les changements apportés au staff technique ?
Rien ne change réellement si ce n’est un homme : l’entraîneur. Jean-Marc Philippon conserve son poste, Olivier Tingry sera toujours en place, tout comme les kinés, les docteurs, les intendants, … La seule modification de fond est l’incorporation de Momo Bradja et de Sladjan Djukic sur le terrain et l’arrivée officielle au club de Fred Adam en tant que conseiller du président en charge du sportif, lui qui était stagiaire jusqu’alors. Il sera là également pour épauler Jean-Marc.
Outre leur nouveau rôle, Momo et Sladjan vont-ils poursuivre leur mission de superviseurs ?
Momo est nommé deuxième adjoint. En plus du rôle qu’il aura auprès des blessés, il sera sur les terrains d’entraînements aux côtés de Jean-Marc Furlan, Jean-Marc Philippon et Olivier Tingry.
Quant à Sladjan, il poursuivra sa mission de superviseur. Il aura également pour mission d’épauler les attaquants du club à l’occasion de séances spécifiques.
Finalement, Emmanuel Pascal, statisticien attitré de Jean-Marc Furlan fera son arrivée au club. Sa polyvalence est particulièrement appréciable. C’est plus un administratif qu’un membre à part entière du staff technique.
On sait tous qu’une saison est longue et compliquée. Un entraîneur ne peut pas tout faire. C’est aussi pour cela que le staff sera étoffé. Jean-Marc pourra ainsi dispatcher son travail, prendre du recul, superviser…
Président, sur combien d’années porte la durée du contrat de Jean-Marc Furlan ?
Tout n’est pas encore ficelé mais il est clair que nous partons sur un minimum de deux ans. Nous apporterons un complément d’informations dès lundi, lors d’un point presse à l’issu du premier entraînement.
Président, que pouvez-vous dire à vos abonnés, futurs abonnés ou simples amoureux de football et de l’Estac ? Comment doivent-ils appréhender ce changement ?
Ce changement ne doit en aucun cas les perturber. Tous les fidèles du club, et je sais qu’il y en a énormément, ont déjà connu Jean-Marc. Ils connaissent l’homme, son passé, ce qu’il a fait au club. Ils connaissent la gentillesse et le professionnalisme de cet entraîneur. Donc, pour moi, pour nous et pour les supporters, c’est une bonne chose.
Vivement lundi alors…
Vivement lundi !
que tu avais promis si cela venait à arriver 