Jermstroyes10 a écrit : ↑03 déc. 2023, 21:32
Allez, je remets une pièce dans le juke-box! Quelqu’un aurai l’article de l’EE de ce jour? Sans PK ça va mieux.
Et voici :
Avec une victoire contre Bordeaux, Alou Diarra égale Patrick Kisnorbo (Laval) et John Maisano (Caen) cette saison. La comparaison – un brin moqueuse – avec l’ancien staff de l’Estac s’arrête là. Déjà, les Troyens ont gagné, et ça fait quand même une sacrée différence. Et puis dans l’état d’esprit, l’abnégation et les intentions de jeu, on a vu du mieux. Du beaucoup mieux. Comme si le simple fait de débarquer Kisnorbo et son staff avait immédiatement donné un coup de boost aux joueurs. Un peu comme quand vous tombez sur un mini-turbo dans « Mario kart ».
Il ne faut pas fanfaronner trop vite, car l’Estac a affronté une équipe bordelaise en difficulté (même si elle restait sur trois victoires de suite) et parce que pendant les vingt premières minutes, on a vraiment eu peur pour les Troyens, très fébriles défensivement.
Un but « lefebvresque »
Bordeaux aurait pu ouvrir le score à plusieurs reprises, et peut-être que le moral de l’Estac, déjà proche de zéro, aurait alors lâché. Mais Alemdar a fait les arrêts et puis, sur une attaque rapide (on en réclamait davantage car cela correspond au profil des attaquants troyens), Lefebvre est venu marquer un but « lefebvresque » : un sprint dans la profondeur et une frappe puissante sans se poser de question (35e, 0-1).
Le but qui change tout. D’un coup, l’Estac dégageait beaucoup plus de sérénité avec le ballon. Et puis, en défendant comme des « chiens » en fin de match, les Troyens conservaient ce succès qui redonne espoir à tout un club, à toute une ville.
On ne va présager de rien car la route est longue mais cet espoir, déjà, on le prend volontiers. Car depuis un an, l’Estac n’a pas vraiment eu l’occasion d’espérer des jours meilleurs.
Ce souffle nouveau, il sera incarné dans quelques jours par un nouvel entraîneur, probablement David Guion. Samesi, il l’était par Alou Diarra, qui a donc réussi sa première sur un banc chez les professionnels. De quoi lui donner envie de faire un peu de rab. Au moins jusqu’à la réception d’Amiens mardi ? « Ce n’est pas ça l’objectif, le plus important, répond-il. Les gens qui me connaissent savent que je suis un coach en développement, qui veut évoluer. »
Au Matmut Atlantique, Diarra est apparu calme, posé. Au-delà de l’attitude et du discours, qui ont rassuré les joueurs « dans une situation pas simple, avec une crise de confiance », ce sont les choix de Diarra qui ont été gagnants. Et notamment le repositionnement de Saïd en attaquant de pointe, ce qui a décalé le buteur Lefebvre sur l’aile. Boura a joué latéral droit, ce qui aurait pu virer au fiasco (lire en page suivante). Mais il faut croire qu’hier, la bonne étoile était du côté troyen (Bordeaux a touché deux fois les poteaux…).
Mais la victoire ne tient pas qu’au karma. Le plan de jeu de Diarra, aussi, a été victorieux. À la possession lente et stérile de Kisnorbo, Diarra a préféré la verticalité. « On voulait attirer Bordeaux pour créer des espaces dans son dos. À chaque fois qu’on a pu le faire, on a été dangereux. » L’Estac a même eu d’énormes occasions pour « tuer » le match en seconde période, mais ses attaquants (Saïd, Dong et les rentrants Olaitan et Cervantes) ont mangé la feuille.
Preuve que cette équipe, ne l’oublions pas toujours relégable, est encore fragile et loin d’être sortie d’affaire. Mais, jusqu’à mardi au moins, profitons de ce vent doux et frais qui souffle sur l’Estac. Ça fait du bien.