Des étrangers visitent l’Estac, oui, mais Masoni n’est «pas vendeur»
Une délégation brésilienne, comme d’autres avant elle, a visité les installations troyennes le mois dernier. Mais Daniel Masoni répète ne pas vouloir céder le club, seulement trouver de nouveaux investisseurs.
Quand on évoque avec lui la revente du club, le président de l’Estac Daniel Masoni peut vite s’agacer : « C’est toujours pareil : à la même époque de l’année, il y a des articles à ce sujet. » Le dirigeant troyen fait référence à plusieurs articles publiés l’hiver dernier dans les colonnes du journal « L’Équipe », faisant état d’une « vente imminente » de l’Estac. Depuis, rien… Et il y a dix jours, nos confrères de RMC-BFM TV assuraient que le groupe brésilien Delta Energia était prêt « à faire parvenir une offre globale de sept millions d’euros » pour le rachat du club troyen.
Selon nos informations, quatre représentants d’un puissant groupe brésilien dans le domaine de l’énergie (sûrement Delta Énergia, mais la société étatique Petrobras chercherait aussi à investir dans le foot français…) sont bien venus visiter les installations de l’Estac. On est alors le mercredi 24 octobre dernier, au matin.
Pendant que l’entraînement des professionnels se déroule normalement, la délégation brésilienne fait le tour du stade, regarde attentivement les différents terrains annexes… À ce moment, aucun membre de l’Estac ne les accompagne. Un peu avant midi, ces hommes d’affaires repartent dans leur voiture de location.
Il faut dire qu’ils ont une semaine chargée : après avoir visité les installations de Valenciennes la veille, ils doivent encore se rendre dans d’autres clubs français de Ligue 2 (Clermont et Nancy) et d’Espagne. D’ailleurs, quelques jours plus tard, Margot
Dumont, journaliste à Bein Sport, déclare sur son compte Twitter qu’« un groupe d’investisseurs brésilien aurait fait une offre de 7 millions d’euros pour racheter le club (de Valenciennes) ». Comme par hasard, le même montant est évoqué par RMC-BFM TV au sujet de l’Estac mi-novembre.
Pourtant, depuis cette visite des Brésiliens à Troyes il y a un mois, rien n’a bougé. « Des visites, j’en ai déjà eu des dizaines !, clame Daniel Masoni. Mais ma position n’a pas changé : je ne suis pas vendeur. Si des personnes veulent investir dans le club, oui, mais pas pour le racheter. » En clair, le président troyen est ouvert aux discussions pour faire entrer de nouveaux actionnaires dans le capital, mais il souhaite en garder la majorité.
Alors, s’il n’est pas vendeur, pourquoi accueillir des investisseurs ne cachant pas leur envie d’acheter un club en France ? « Il arrive que des gens viennent sans nous prévenir, car c’est ouvert, répond Masoni. Et quand on est prévenu, on les accueille car on est fier de montrer nos installations. » Un peu, selon lui, comme lorsque des clubs étrangers viennent visiter le centre de formation de l’Estac pour s’imprégner de son mode de fonctionnement.
Ainsi, la délégation brésilienne n’est ni la première, ni la dernière, à visiter les installations de l’Estac mais le président troyen, échaudé par le rachat avorté du club par Gary Allen à l’été 2016, souhaite prendre son temps : faire entrer de nouveaux investisseurs minoritaires dans un premier temps avant, s’ils ont les reins solides, de leur laisser les commandes dans un second temps.
Pour l’instant, Daniel Masoni, qui fêtera ses dix ans de présidence en juin prochain, affirme ne pas avoir de touches concrètes de la part d’investisseurs français ou étrangers. Cela paraît presque normal dans la mesure où si une société investit dans un club de foot, c’est pour être chez elle et en faire ce qu’elle désire.
Tant pis, le président Masoni n’est plus pressé de revendre et reste en position de force puisque son club est en bonne santé financière (l’Estac ne repasse pas devant la DNCG, contrairement à d’autres de Ligue 2 comme Sochaux, Niort et… Valenciennes). Il s’est juste fixé, comme date butoir pour céder le club, la barre des 65 ans. Il en aura 62 en mars prochain…