Re: [10] Benjamin Nivet >> juin 2015
Posté : 20 juin 2013, 17:34
Un bel article sur Nivet : http://endeuxtouchesdeballe.blogs.franc ... -ballon-2/
Alors comme ça Benjamin Nivet a rempilé à Troyes ? C’est sûr ça ? Naaaan ? Si ? Ah, c’est dommage. Enfin, tant mieux pour l’Estac et la L2, hein, mais quand même… On me balance la remarque qui tue : «tu sais, il a 36 balais !» Et alors ?!? Je l’aime bien Benjamin et je souhaitais le voir continuer en Ligue 1. En cas de maintien, il devait automatiquement prolonger d’une année dans l’Aube. Alors je m’étais dit : il arrive en fin de contrat, son club descend, et avec la saison qu’il a réalisée (10 buts en Championnat), c’est bon, c’est sûr qu’il régalera encore dans l’élite à la reprise. Obligé. Les Lorient, Sochaux, Valenciennes, Reims, Nantes vont sauter sur l’occasion et ne pas laisser l’oiseau (rare) se volatiliser à l’étage inférieur. Je me suis planté, et en beauté. À mon grand regret ? Non, quand même pas. Tant qu’il n’a pas raccroché…
Parce que bon, déjà, un mec qui déclare : « Je suis un passionné, le football n’est pas un métier pour moi, c’est ma vie* », on ne le regarde plus jamais de la même façon. Ensuite, sur le terrain, ce n’est peut-être pas tape-à-l’œil mais dans le registre du joueur classe et efficace, il en met plein la vue. Contrôles, passes, croisées, redoublées, dans les pieds, en profondeur, jeu court, jeu long, art du contre-pied, feintes, crochets, dribbles, il possède toute la panoplie du meneur de jeu. Dites son nom à ceux qui ont eu ou ont le privilège (le mot n’est pas trop fort, non, non) de jouer à ses côtés et ils vous diront que le mec respire l’intelligence. Disons plutôt qu’il pue le foot. Et une telle odeur, si forte, ça se sent immédiatement. Elle imprègne le spectateur, elle imprègne l’observateur.
Benjamin Nivet, c’est une certaine idée, une certaine vision du football, à mi-chemin entre romantisme et idéalisme. C’est le numéro 10, le maître à jouer, le leader technique qui fait briller les gars de son équipe. C’est le metteur en scène, le compositeur, le chorégraphe. Il sent, lit, voit le jeu, avant les autres. Il dirige, oriente, conduit, dicte le jeu, comme personne d’autre. On me coupe : «attends, attends, Auxerre, Châteauroux, Troyes, Caen, v’la les équipes où il est passé, arrête de t’enflammer ! ». Je répète pour ceux qui n’auraient pas entendu la première fois : et alors ?!? Benjamin Nivet, c’est le genre de joueur qui m’a fait aimer le football, le genre de joueur qui me fait aimer, encore et encore, le football, le genre de joueur qui me rappelle pourquoi j’aime tant le football. Professionnel et amateur, d’en haut et d’en bas comme ils disent, sur du béton et du gazon, des quartiers populaires et de la campagne, d’à côté et d’ailleurs.