Joueurs, entraîneurs et salariés de l’Estac n’hésitent plus à parler ouvertement de la saison prochaine en Ligue 2, même si la relégation n’est pas encore actée officiellement. L’effectif sera très largement revu et devra avant tout gagner en cohésion.
ALAN MANGIN
Gauthier Gallon a ouvert la voie. Dès vendredi, en conférence de presse, le gardien de l’Estac avait assuré que le maintien était « mission impossible » . Dimanche, pour la réception du PSG, le speaker troyen lui a emboîté le pas avant le coup d’envoi, en s’adressant ainsi au public troyen : « On dit au revoir à la Ligue 1 mais pas adieu. On va continuer à profiter de ces derniers matches et à être derrière notre équipe. »
Après son 18 e match sans victoire à la tête de l’Estac, Patrick Kisnorbo s’est également projeté sur la suite, à l’échelon inférieur. « Peut-être qu’il faut redescendre pour revenir plus forts, nous savons ce qu’il faut pour la Ligue 1, maintenant. Nous apprenons, nous essayons d’enseigner, mais cela demande beaucoup de travail. » Et l’entraîneur d’ajouter : « Pour l’instant nous devons nous concentrer sur le terrain, nous parlerons de la prochaine saison quand celle-ci sera finie pour savoir quoi mettre en place, j’ai déjà participé à une reconstruction, je sais que cela prend du temps. »
Un mot revient souvent en interne: « Reset »
Pendant ce temps, Gauthier Gallon a pris le micro dans les salons VIP afin de s’excuser auprès des partenaires et des personnes présentes pour la relégation qui se profile.
Celle-ci pourrait être officialisée dès dimanche, à Rennes. Mais elle est déjà dans toutes les têtes depuis quelques temps. « C’est une saison difficile sur tous les points, on ne mérite pas autre chose , souffle Xavier
Chavalerin, buteur dimanche. Il y a des saisons comme ça, il faut se préparer pour la suite. »
La suite, c’est donc la Ligue 2, avec Patrick Kisnorbo toujours sur le banc, si l’on en croit les propos du principal intéressé et ceux du président Aymeric Magne le mois dernier dans nos colonnes. Si Kisnorbo reste, Érick Mombaerts devrait rester aussi, malgré la vindicte qu’il endosse désormais, notamment de la part des ultras qui l’ont de nouveau ciblé dimanche soir.
La cassure est nette, et le principal chantier de l’Estac sera d’envoyer des signaux donnant envie aux gens de s’intéresser à elle à nouveau, avant même de l’encourager. Cela passera déjà par la constitution d’un effectif qui tient la route, avec des joueurs identifiés par les Troyens : des jeunes du centre de formation (en premier lieu Zoukrou) et des joueurs qui connaissent bien le championnat, aussi bien des recrues que des joueurs déjà dans l’équipe (
Chavalerin ?
Ripart ? Salmier ?).
S’il est encore un poil tôt pour dresser un état des lieux précis du « qui part, qui reste ? », il est clair que l’effectif de l’Estac sera très largement remodelé cet été. Le mot souvent employé au club à ce sujet est « reset » (en français, réinitialiser).
Mais qui aura véritablement la main sur le fil rouge du recrutement ? Une question que le City group devra éclaircir, voire trancher, pour ne pas revivre une lutte d’influences entre François Vitali et Érick Mombaerts. Quelle sera la part des « emerging talents » dans le futur effectif ? Certainement une partie non négligeable, mais encore faut-il que ces talents aient le niveau pour la Ligue 2 et l’état d’esprit pour l’Estac. Car cette saison, si l’équipe avait plutôt fière allure sur le papier, elle a clairement manqué de cohésion, de moelle et d’expérience L1 pour surmonter les obstacles des derniers mois.
Donner envie au public de s’intéresser à l’Estac, avant même
de l’encourager.
Dernière question, sans doute la plus importante : quel sera le projet du club en Ligue 2 ? CFG a rappelé aux salariés de l’Estac que l’objectif, à terme, était de s’installer dans l’élite (lire par ailleurs). « On sait que ce n’est pas facile de remonter » , dit Xavier
Chavalerin. Surtout dans un championnat dans lequel seront engagés des clubs solides (Saint-Étienne, Sochaux, Paris FC, Amiens, Caen, Grenoble, et peut-être aussi Metz et Nantes).
L’Estac, par sa structure administrative inchangée entre la L1 et la L2 et l’assise financière de son actionnaire, fera partie des candidats à la montée. Mais il faudra le prouver sur le terrain, avec un projet de jeu que Patrick Kisnorbo, qui aura cette fois à sa disposition des joueurs dont il a envie, devra faire comprendre, aussi bien en interne qu’en externe.
Pour cela, le temps sera compté puisqu’avec une fin de championnat le 3 juin et une reprise de la L2 le 5 août, la préparation sera ramassée, puisque les joueurs devraient bénéficier de quatre semaines de vacances. Le temps presse déjà.
Et voilà Snoopy l’article de L’Est-Eclair