Re: Bruno Irles [Entraîneur] (janvier - novembre 2022)
Posté : 08 nov. 2022, 21:12
Irles démis de ses fonctions
L’entraîneur de l’Estac n’aura pas passé l’automne. Ce mardi, Bruno Irles a été mis à pied. L’intérim sera assuré par Claude Robin. Un successeur serait déjà dans les papiers des dirigeants de CFG, qui en sont à deux licenciements en moins de douze mois.
Bruno Irles n’aura pas résisté à la pression populaire, à la pression des joueurs... et des agents. Son aventure à Troyes est terminée.
La mise à pied de Bruno Irles ne surprend pas grand monde ; son timing un peu plus. À quelques jours d’un déplacement à Brest, qui sonnera la fin de la première partie de saison et marquera le début de la trêve internationale, le club a tranché. Agacé par le manque de progrès d’un effectif qu’il estime de qualité, City Group a donc mis fin prématurément à la mission de son entraîneur, sous contrat dans l’Aube jusqu’au mois de juin
Cette décision a étonné sur la scène nationale. Elle était attendue dans l’Aube, espérée par de nombreuses personnes, au sein du club ou en dehors. Le public n’a jamais adopté un homme qui n’a lui même fait aucun effort pour se faire apprécier
Choix d’Erick Mombaerts
L’aventure, entre l’Estac et Irles, n’aura donc pas duré plus de dix mois. L’ancien joueur de Monaco, éducateur sur le Rocher, a débarqué sur les bords de Seine en janvier, là aussi à la surprise générale, pour remplacer Laurent Batlles. Batlles, aujourd’hui en difficulté dans le Forez, avait gagné le respect des supporters ; par son attitude, le jeu déployé, qui tranchait avec celui de ses prédécesseurs (Garcia et Almeida). Irles, choix d’Erick Mombaerts, avec qui il a passé le diplôme de Formateur, a été débauché de Quevilly-Rouen (ce qui a sans doute nourri son ego) pour assurer le maintien du club troyen.
Contre vents et marées, avec un vestiaire qu’il n’aura jamais eu avec lui, Irles a réussi sa mission. Si l’Estac est encore en Ligue 1 aujourd’hui, elle le doit en partie à son entraîneur.
Les cadres étaient déjà montés au créneau la saison dernière
Bruno Irles est venu dans l’Aube seul. Ses adjoints lui ont été imposés. Des hommes (Robin, Amzine, Liébus) dévoués, qui ne l’auront jamais torpillé. Mais qui auront également eu du mal à percer la carapace d’un entraîneur solitaire, qui surprenait son entourage par sa capacité à résister à la pression. « De ce côté-là, analyse un membre du club, il est impressionnant. Il gère ses émotions de façon incroyable. Même si les gars sont contre lui, il avance, droit dans ses bottes. »
Déjà la saison dernière, la tension entre l’effectif et Bruno Irles était palpable. Certains joueurs n’avaient pas apprécié ses remarques, ses choix également (notamment lors du ramadan) en plus de ses entraînements, bien moins plaisants que ceux concoctés par Laurent Batlles. Les cadres étaient montés au créneau. À plusieurs reprises. Au terme de réunions parfois endiablées, Irles avait un peu assoupli son fonctionnement. Et, dans un bel élan, l’équipe avait sauvé sa peau en Ligue 1.
Marwood était « très content » d’Irles en juillet
Repartir avec Bruno Irles, sous contrat encore pour une saison, n’était pas une nécessité. Mais City Group, au moins officiellement, n’imaginait pas d’autre option. En déplacement à Poissy, en juillet, pour assister au match de préparation contre Le Havre, Brian Marwood, big boss de City Group, avait soutenu publiquement son technicien. « Nous nous appuyons sur un jeune coach dont nous sommes très contents, que nous devons accompagner », avait-il lâché, avant d’évoquer plus en détail ses souhaits pour l’Estac : « Nous bâtissons un projet sur le long terme. Cela prend du temps de le mettre en place. Nous devons être patients. Il nous faut travailler à la constitution d’une équipe, d’un staff, d’une structure, sur et en dehors du terrain. Nous sommes ravis d’avoir pu accéder à la L1 et de nous y être maintenus. C’est une très bonne division, compliquée, d’autant plus difficile d’y rester qu’il y aura quatre descentes. Donc plus de pression. Mais la construction d’un club, ce n’est pas qu’un projet sportif à court terme ; il y a d’autres éléments à prendre en compte. »
Bruno Irles avait le soutien de Marwood et d’Erick Mombaerts. De François Vitali aussi. City Group a mis la main à la poche pour renforcer le groupe, sans non plus recruter de joueurs confirmés. Si on excepte Rony Lopes, l’Estac n’a déniché que des futurs talents, des diamants (Odobert, Thierno Baldé, Porozo) encore à polir.
Les semaines ont passé. Après un début de saison hésitant, l’Estac a repris des couleurs, s’est sortie de la zone rouge, avant de replonger. Doucement. Le jeu, selon CFG, n’avançait pas. Bruno Irles, qui avait déjà été maladroit lors de son intronisation (« je suis la bonne personne » avait-il indiqué, avant de préciser : « J’arrive avec une grosse dose de confiance en moi. Le style Irles, vous allez le découvrir. Vous verrez rapidement des progrès dans les matches qui vont arriver »), a perdu des points dernièrement dans la gestion du cas Rami.
Les joueurs se sont encore plaint de sa méthode ; les agents commençaient à s’en mêler. Le jeu, lui, n’avançait guère. Avant le match contre le PSG, le sort d’Irles était déjà joué. Ne manquait qu’une nouvelle contre-performance pour valider son éviction. Si l’Estac a sorti un gros match au Parc, malgré la défaite, elle s’est pris les pieds dans le tapis, à domicile, contre Auxerre.
Bruno Irles a défendu son bilan devant ses joueurs ce mardi
C’était donc le moment pour les dirigeants d’actionner le siège éjectable. Bruno Irles a été reçu ce mardi matin par sa direction, qui lui a signifié sa mise à pied. Claude Robin a lui aussi été reçu. Pour lui demander d’assurer l’intérim. Selon nos informations, des contacts ont déjà été noués pour l’arrivée d’un nouvel entraîneur, qui ne sera donc pas Claude Robin.
Les joueurs ont appris la nouvelle « comme tout le monde », « sur les réseaux ». Ils ont pour la plupart d’entre eux été « surpris »… par le timing. Pas par l’éviction, que beaucoup espéraient. Bruno Irles a salué son groupe une dernière fois vers 15 h. Il a pris la parole, et pendant une petite dizaine de minutes, défendu son bilan. Il a rappelé que l’Estac était actuellement 13e de Ligue 1, 5e meilleure attaque. Digne, il n’a pas baissé les yeux. Avant de s’éclipser.
L’entraînement de ce mardi a été mené par Claude Robin, qui gérera l’équipe jusqu’à la trêve. Certains joueurs, qui seront libérés d’un poids, devront se livrer un peu plus sur le terrain. Pour prouver qu’ils n’étaient pas, finalement, la cause du problème...
L’entraîneur de l’Estac n’aura pas passé l’automne. Ce mardi, Bruno Irles a été mis à pied. L’intérim sera assuré par Claude Robin. Un successeur serait déjà dans les papiers des dirigeants de CFG, qui en sont à deux licenciements en moins de douze mois.
Bruno Irles n’aura pas résisté à la pression populaire, à la pression des joueurs... et des agents. Son aventure à Troyes est terminée.
La mise à pied de Bruno Irles ne surprend pas grand monde ; son timing un peu plus. À quelques jours d’un déplacement à Brest, qui sonnera la fin de la première partie de saison et marquera le début de la trêve internationale, le club a tranché. Agacé par le manque de progrès d’un effectif qu’il estime de qualité, City Group a donc mis fin prématurément à la mission de son entraîneur, sous contrat dans l’Aube jusqu’au mois de juin
Cette décision a étonné sur la scène nationale. Elle était attendue dans l’Aube, espérée par de nombreuses personnes, au sein du club ou en dehors. Le public n’a jamais adopté un homme qui n’a lui même fait aucun effort pour se faire apprécier
Choix d’Erick Mombaerts
L’aventure, entre l’Estac et Irles, n’aura donc pas duré plus de dix mois. L’ancien joueur de Monaco, éducateur sur le Rocher, a débarqué sur les bords de Seine en janvier, là aussi à la surprise générale, pour remplacer Laurent Batlles. Batlles, aujourd’hui en difficulté dans le Forez, avait gagné le respect des supporters ; par son attitude, le jeu déployé, qui tranchait avec celui de ses prédécesseurs (Garcia et Almeida). Irles, choix d’Erick Mombaerts, avec qui il a passé le diplôme de Formateur, a été débauché de Quevilly-Rouen (ce qui a sans doute nourri son ego) pour assurer le maintien du club troyen.
Contre vents et marées, avec un vestiaire qu’il n’aura jamais eu avec lui, Irles a réussi sa mission. Si l’Estac est encore en Ligue 1 aujourd’hui, elle le doit en partie à son entraîneur.
Les cadres étaient déjà montés au créneau la saison dernière
Bruno Irles est venu dans l’Aube seul. Ses adjoints lui ont été imposés. Des hommes (Robin, Amzine, Liébus) dévoués, qui ne l’auront jamais torpillé. Mais qui auront également eu du mal à percer la carapace d’un entraîneur solitaire, qui surprenait son entourage par sa capacité à résister à la pression. « De ce côté-là, analyse un membre du club, il est impressionnant. Il gère ses émotions de façon incroyable. Même si les gars sont contre lui, il avance, droit dans ses bottes. »
Déjà la saison dernière, la tension entre l’effectif et Bruno Irles était palpable. Certains joueurs n’avaient pas apprécié ses remarques, ses choix également (notamment lors du ramadan) en plus de ses entraînements, bien moins plaisants que ceux concoctés par Laurent Batlles. Les cadres étaient montés au créneau. À plusieurs reprises. Au terme de réunions parfois endiablées, Irles avait un peu assoupli son fonctionnement. Et, dans un bel élan, l’équipe avait sauvé sa peau en Ligue 1.
Marwood était « très content » d’Irles en juillet
Repartir avec Bruno Irles, sous contrat encore pour une saison, n’était pas une nécessité. Mais City Group, au moins officiellement, n’imaginait pas d’autre option. En déplacement à Poissy, en juillet, pour assister au match de préparation contre Le Havre, Brian Marwood, big boss de City Group, avait soutenu publiquement son technicien. « Nous nous appuyons sur un jeune coach dont nous sommes très contents, que nous devons accompagner », avait-il lâché, avant d’évoquer plus en détail ses souhaits pour l’Estac : « Nous bâtissons un projet sur le long terme. Cela prend du temps de le mettre en place. Nous devons être patients. Il nous faut travailler à la constitution d’une équipe, d’un staff, d’une structure, sur et en dehors du terrain. Nous sommes ravis d’avoir pu accéder à la L1 et de nous y être maintenus. C’est une très bonne division, compliquée, d’autant plus difficile d’y rester qu’il y aura quatre descentes. Donc plus de pression. Mais la construction d’un club, ce n’est pas qu’un projet sportif à court terme ; il y a d’autres éléments à prendre en compte. »
Bruno Irles avait le soutien de Marwood et d’Erick Mombaerts. De François Vitali aussi. City Group a mis la main à la poche pour renforcer le groupe, sans non plus recruter de joueurs confirmés. Si on excepte Rony Lopes, l’Estac n’a déniché que des futurs talents, des diamants (Odobert, Thierno Baldé, Porozo) encore à polir.
Les semaines ont passé. Après un début de saison hésitant, l’Estac a repris des couleurs, s’est sortie de la zone rouge, avant de replonger. Doucement. Le jeu, selon CFG, n’avançait pas. Bruno Irles, qui avait déjà été maladroit lors de son intronisation (« je suis la bonne personne » avait-il indiqué, avant de préciser : « J’arrive avec une grosse dose de confiance en moi. Le style Irles, vous allez le découvrir. Vous verrez rapidement des progrès dans les matches qui vont arriver »), a perdu des points dernièrement dans la gestion du cas Rami.
Les joueurs se sont encore plaint de sa méthode ; les agents commençaient à s’en mêler. Le jeu, lui, n’avançait guère. Avant le match contre le PSG, le sort d’Irles était déjà joué. Ne manquait qu’une nouvelle contre-performance pour valider son éviction. Si l’Estac a sorti un gros match au Parc, malgré la défaite, elle s’est pris les pieds dans le tapis, à domicile, contre Auxerre.
Bruno Irles a défendu son bilan devant ses joueurs ce mardi
C’était donc le moment pour les dirigeants d’actionner le siège éjectable. Bruno Irles a été reçu ce mardi matin par sa direction, qui lui a signifié sa mise à pied. Claude Robin a lui aussi été reçu. Pour lui demander d’assurer l’intérim. Selon nos informations, des contacts ont déjà été noués pour l’arrivée d’un nouvel entraîneur, qui ne sera donc pas Claude Robin.
Les joueurs ont appris la nouvelle « comme tout le monde », « sur les réseaux ». Ils ont pour la plupart d’entre eux été « surpris »… par le timing. Pas par l’éviction, que beaucoup espéraient. Bruno Irles a salué son groupe une dernière fois vers 15 h. Il a pris la parole, et pendant une petite dizaine de minutes, défendu son bilan. Il a rappelé que l’Estac était actuellement 13e de Ligue 1, 5e meilleure attaque. Digne, il n’a pas baissé les yeux. Avant de s’éclipser.
L’entraînement de ce mardi a été mené par Claude Robin, qui gérera l’équipe jusqu’à la trêve. Certains joueurs, qui seront libérés d’un poids, devront se livrer un peu plus sur le terrain. Pour prouver qu’ils n’étaient pas, finalement, la cause du problème...