Petit point mercato après le match de Clermont :
(Info est eclair)
Des occasions mais une efficacité en berne
Le score nul et vierge à Clermont (0-0) a remis une pièce dans la machine : l’Estac n’a pas réussi, depuis l’ouverture du mercato le 16 juin, à reconstituer une ligne offensive de niveau Ligue 2 pour remplacer Saïd, Irié, De Préville, Ba et
Ripart. L’équipe troyenne, et c’est un bon indicateur, se procure beaucoup d’occasions (32 tirs cumulés contre Grenoble et Clermont), mais elle perd ses moyens dans la finition. Pas assez de « relâchement », une « grosse débauche d’énergie », un manque de « lucidité »… Comme tous les observateurs, l’entraîneur Stéphane
Dumont ne découvre pas les « axes de progression » de sa formation. Ils avaient déjà été pointés durant la préparation. Et découlent d’un mercato minimaliste de l’Estac.
À 18 ans,
Detourbet découvre la Ligue 2, il a besoin de prendre la mesure du changement de niveau, ce qui explique certains de ses mauvais choix qui génèrent, chez ce fort tempérament, une frustration qu’il doit apprendre à canaliser. Techniquement,
El Idrissy n’est pas au niveau au poste d’avant-centre. On n’en rajoutera pas… Heureusement qu’
Assoumou se révèle dans le couloir droit. Il est l’arbre qui cache la forêt. Reste à savoir s’il maintiendra ce niveau de performance.
Antoine Sibierski, le directeur sportif, doit finaliser les dossiers sur le feu dans ces quinze derniers jours de mercato, pour donner à cette attaque « le poids » qu’il convient. Vendredi, «Foot Mercato» a révélé que le directeur sportif du club de D2 suisse Lausanne-Ouchy, bloquait le départ de Warren Caddy vers Troyes. Un intérêt pour l’ancien attaquant du Paris FC, capable d’évoluer ailier droit ou avant centre, qui est bien réel. Caddy, 28 ans, a inscrit 18 buts en 29 matchs, il connaît la Ligue 2. Le profil est pertinent, mais il ne suffira pas. Plus le temps passe, plus la thèse d’une nouvelle signature de Renaud
Ripart avec l’Estac est envisageable. Pour cela, les deux parties devront s’accorder sur un salaire cohérent dans un contexte général de réduction de la masse salariale.
Un entraîneur sans marge de manœuvre
Le déficit n’est pas qu’offensif. En ce premier mois de compétition, Stéphane
Dumont doit composer avec un effectif restreint dans les autres lignes. Ce qui explique une rotation limitée contre Grenoble et Clermont. Le technicien troyen a « tiré sur la corde » avec Phliponeau, et celle-ci a cédé en début de deuxième mi-temps.
Diop a pris le relais dans un milieu de terrain recomposé qui a fait du bon travail, mais depuis le départ de Kanté, le coach joue sans filet au poste de sentinelle, suspendu aux adducteurs de Phliponeau. « Il souffre, on essaie de le ménager, mais en ce moment, c’est un peu dur… »
C’est le premier dommage collatéral d’un effectif aussi resserré, complété par des jeunes qui ne peuvent pas être intégrés en même temps. En défense, il n’y a pas encore de casse, le problème n’est pas visible, mais il est bien latent. La charnière centrale doit être complétée.
Les dix minutes prometteuses d’Ifanoui
Absent depuis la reprise à cause d’une douleur localisée entre le mollet et le tendon, Marwan Ifanoui est apparu dix minutes en fin de match en remplacement de Mathys
Detourbet, placé dans le couloir droit à ce moment-là du match. Un retour à la compétition accéléré, presque précipité par ce contexte de pénurie de solutions offensives. « Je ne suis pas à mon top », a réagi le joueur. « Je ne pouvais pas lui donner beaucoup de temps de jeu, mais on a décelé sur le peu de séances tout son potentiel », explique Stéphane
Dumont.
Impressions confirmées sur cette entrée en jeu. Il a touché assez peu de ballons, mais tous ont été négociés intelligemment. Il a bonifié le jeu dans le petit périmètre, a envoyé un centre du gauche rentrant. « J’espère que le coach va m’utiliser pour être utile techniquement, pour garder le ballon, c’est ma qualité première », a confié le joueur heureux de pouvoir enfin d’exprimer sous ses nouvelles couleurs.
« Il est capable de jouer derrière l’attaque, disait le coach avant ce déplacement, en relayeur, excentré droit pour rentrer sur son pied gauche. J’ai toujours eu la volonté d’avoir des faux pieds dans les couloirs. À terme, il pourra s’installer là ; en tout cas dans la partie droite du terrain, pour aussi utiliser la verticalité de Lucas (
Maronnier) et de Momo (
Diop) dans ce secteur. C’est un joueur atypique et aujourd’hui, on a besoin de lui. »
Le baptême du feu de Nadé
C’est anecdotique sur ce match, mais important pour lui : le jeune attaquant de 18 ans Arthylio Nadé, a signé ses premières minutes en Ligue 2 en remplacement de Mounaïm
El Idrissy dans le temps additionnel. Comme Roman
Murcy avant lui la semaine dernière. Avant centre des U19, Nadé a l’occasion de se montrer. C’est aussi une option pour Stéphane
Dumont en fin de match, surtout s’il faut passer à deux attaquants. Avec sa grande taille, il peut être utile dans un rôle de pivot.
Une défense qui doit trouver le juste équilibre
C’est le ciment de l’équipe troyenne. La défense a confirmé sa fiabilité, aidée par un bloc-équipe compact et solidaire. Lemaître et ses hommes ont signé le premier clean-sheet de la saison, mais Hunou a touché deux fois les montants en deux minutes en première mi-temps. En forçant le verrou dans l’axe. La semaine dernière, le centreur et le buteur grenoblois ont bénéficié d’un marquage trop large pour égaliser. Autour d’un
Monfray toujours très costaud,
Gozzi doit faire oublier
Diaz, et ce n’est pas une mince affaire. Surtout que l’équipe joue un peu plus haut pour presser l’adversaire, que les latéraux se projettent davantage. Un nouvel équilibre à trouver pour ne pas laisser trop d’espaces à l’adversaire.