BIENVENUE SUR ESTACWEB.FR
Pour vous enregistrer, c'est simple et gratuit.
JE M'INSCRIS
Votre inscription sera confirmée sous 24h maximum.
Pour vous connecter, rendez-vous de ce côté.
JE ME CONNECTE
Pour vous enregistrer, c'est simple et gratuit.
JE M'INSCRIS
Votre inscription sera confirmée sous 24h maximum.
Pour vous connecter, rendez-vous de ce côté.
JE ME CONNECTE
[Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
- palexandre
- Star mondiale
- Messages : 20378
- Enregistré le : 12 août 2010, 00:54
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
En tous cas pas vus hier à l'entraînement...ou ils étaient bien cachés.
- aub'boys
- Contributeur
- Messages : 2858
- Enregistré le : 16 avr. 2005, 06:40
- Localisation : troyes
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
Tu étais présent ?palexandre a écrit : ↑16 mars 2023, 15:41 En tous cas pas vus hier à l'entraînement...ou ils étaient bien cachés.
- palexandre
- Star mondiale
- Messages : 20378
- Enregistré le : 12 août 2010, 00:54
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
Oui une petite demie heure. D'où ma petite récap sur la séance.
- aub'boys
- Contributeur
- Messages : 2858
- Enregistré le : 16 avr. 2005, 06:40
- Localisation : troyes
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
Désolé je ne vois pas ta recap !palexandre a écrit : ↑16 mars 2023, 17:53 Oui une petite demie heure. D'où ma petite récap sur la séance.
- palexandre
- Star mondiale
- Messages : 20378
- Enregistré le : 12 août 2010, 00:54
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
...page 4 du sujet Troyes-Brest.
- aub'boys
- Contributeur
- Messages : 2858
- Enregistré le : 16 avr. 2005, 06:40
- Localisation : troyes
- nikosss51
- Pro
- Messages : 2994
- Enregistré le : 17 juil. 2005, 20:51
- Localisation : Bretagne
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
Si quelqu'un a l'interview de Édouard Cissé dans l'est éclair je suis preneur, merci d'avance
- Nitarm
- Pro
- Messages : 2802
- Enregistré le : 01 août 2021, 15:00
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
Edouard Cissé, à Troyes pour un documentaire : « Mourez, mais avec panache ! »
L’ancien pro, aujourd’hui consultant pertinent sur Prime Vidéo, réalise un documentaire (« Sur la Brèche ») mettant en scène les clubs menacés de relégation. Son regard extérieur sur l’Estac vaut le détour.
Edouard Cissé était venu à la rencontre des joueurs troyens, mais aussi du staff et avait pris le pouls en ville lors du match Estac-Monaco
Image auteur par défaut
Par Christophe Mallet
Publié: 16 mars 2023 à 19h15
Temps de lecture: 9 min
Édouard Cissé, qu’est-ce qui vous a intéressé dans l’idée de réaliser ce reportage auprès des clubs de Ligue 1 en lutte pour le maintien ?
Prime est venu me proposer cette idée de documentaire, et moi, je suis curieux de nature. Mais, pour être tout à fait transparent, je me suis demandé s’ils n’ étaient pas tombés sur la tête en me proposant cela, parce que je ne suis pas un expert du maintien. Et, en réfléchissant, je me dis, j’ai joué le maintien, je suis descendu avec Auxerre. C’était comme un mini-traumatisme que j’avais zappé de ma mémoire. Alors, je me suis dit, « bingo », on peut le faire. Je peux être utile et vous sortir de belles choses.
Avez-vous déjà rendu visite à tous les clubs actuellement en lutte pour le maintien ?
Oui. Et on va y retourner. Il y en a six sept…
Est-ce que, dans la genèse du projet, vous aviez programmé de vous rendre à Troyes ?
Oui, dès le premier épisode, et il n’y a rien de personnel là-dedans, Troyes était dans la short-list. Peut-être pas dans les premières séquences, mais Troyes n’était pas très loin. Il n’y avait pas d’a priori, et on sentait que Troyes serait dans les prochains épisodes parce que l’équipe était sur une pente descendante.
« J’ai senti des dirigeants qui étaient dans une temporalité différente
de celle des supporters
et des médias. »
Qui avez-vous rencontré lors de votre passage au Stade de l’Aube lors du match Estac-Monaco ?
On a été très très bien accueillis, on a rencontré des membres du staff, François Vitali, François Baroin, des joueurs, des commerçants, on est allé au restaurant « Le Tablier » pour prendre le pouls parce qu’une relégation, ça concerne un club, des salariés, mais pas que… C’est intéressant de mesurer l’impact que peut avoir une relégation sur tout un environnement.
Avez-vous senti un décalage entre le ressenti au sein du club, et la perception que peuvent avoir les Troyens quant à une possible relégation ?
Je n’ai pas envie de spoiler, mais j’ai senti des dirigeants qui étaient dans une temporalité différente de celles des supporters et même des médias. Une temporalité beaucoup plus longue, sur trois à cinq ans, du projet. Donc moi, je comprends le discours. Une descente doit être actée, on peut l’intégrer. Ils sont dans une phase de structuration, donc, c’est sur un temps long, sauf que les résultats font qu’on est aussi sur un temps court, et c’est tout le paradoxe. C’est aux dirigeants d’expliquer cela pour éviter que la ville ne tombe dans la sinistrose. Je n’ai pas trouvé des dirigeants apeurés, comme ça pourrait être le cas dans pareille situation. »
« Il y a un peu de fantasme parce que c’est City group, et on s’attend à ce qu’ils injectent énormément d’argent. »
C’est justement là qu’est le décalage : entre le projet à long terme du club et les exigences des résultats à très court terme qui sont celles des supporters…
Oui, mais c’est parce qu’il y a un peu de fantasme, et là, c’est le consultant extérieur qui parle, quand on sait que City group arrive et investit dans une équipe comme Troyes, on s’attend à ce qu’ils injectent énormément d’argent, et que Troyes devienne « the place to be » de la Ligue 1. Sauf que ce n’est pas possible. L’histoire de Troyes n’a rien à voir avec celle de Paris ou de Manchester City.
L’incompréhension est aussi liée au fait que City a investi comme jamais auparavant dans le club, et que les résultats ne suivent pas. Il y a comme un sentiment de gâchis…
Je ne me transforme pas en VRP de Troyes, mais City a investi dans Troyes pour structurer le club. Structurer le club, ce n’est pas seulement structurer l’effectif, c’est structurer par exemple le centre de formation, le personnel… Donc l’argent alloué pour ce « business unit » ne le sera pas pour des joueurs.
Est-ce que, selon vous, le problème est d’ordre tactique ?
Non. Tout simplement : à Lorient, qu’est-ce qui a été demandé aux joueurs ? Je pense que les joueurs ont envie de lâcher les chevaux, ils les ont lâchés à la 80e, ce n’est donc pas physique non plus. Et tout cela en restant en 5-3-2. Pour moi, c’est une question d’état d’esprit.
C’est le propre d’une équipe en lutte pour le maintien. Elle est en manque de confiance, n’ose pas et joue avec le frein à main… Avez-vous vu, parmi les relégables, des équipes avec un tout autre état d’esprit ?
On peut être moins bon, mais tenter des choses. Là, je n’ai pas vu qu’ils tentaient. Si vous êtes mauvais, tant pis, mais tentez ! Ne rien tenter, c’est la pire des choses. Ce sont tous de bons joueurs, mais ils ne tentent pas, c’est terrible ! Ça m’est arrivé de perdre, avec le projet de jeu de ne rien tenter, d’espérer un contre, et au final, tu perds le match. Il n’y a rien de plus frustrant. Ce que j’aimerais savoir, c’est quelle était la consigne du staff ?
Est-ce que, selon vous, le retour à une défense à quatre, ce qui permettrait de densifier le milieu de terrain, permettrait d’aider à sortir de l’impasse ?
Si on met cinq défenseurs, c’est pour protéger la défense. Alors, en passant à quatre, on rend encore plus perméable cette défense…
Mais elle l’est déjà tellement perméable cette défense…
Donc, allons-y… Arrêtons d’insuffler cette peur chronique. Au final, on a cinq défenseurs super bas, qui sont trop prudents. En gros, on leur dit, grosso modo, vous arrivez, vous allez prendre des buts. Mais jouez bon sang ! On a Kouamé et Chavalerin, on ne va pas me dire que ce ne sont pas de bons milieux. Eux veulent faire plus, mais il y a un schéma de jeu qui fait qu’il ne faut pas qu’ils fassent plus. Je ne suis pas dans les secrets, mais j’aurais voulu qu’on s’appuie plus sur eux, qu’il y ait plus de relais dans le milieu, qu’on soit dans un circuit de passes.
Troyes est l’avant-dernière défense de Ligue 1, ça veut tout de même dire qu’il y a des défaillances préjudiciables dans ce secteur de jeu ?
OK, Troyes a pris beaucoup de buts. Oui, il y a des problèmes, mais Troyes a bien vu que ce n’est pas en mettant cinq défenseurs que tu règles ce problème. On ne peut pas en mettre 6 ou 7 ! C’est juste éviter des buts évitables. Ils ont commis des erreurs individuelles, le doute s’est installé, il faut l’enlever ce doute ! Le niveau L1, les défenseurs troyens l’ont, mais quand tu doutes, tu es moins bon. On leur donne de la confiance, on dit, maintenant on joue à quatre défenseurs, on veut que vous relanciez court, mais sans prendre de risques. Point barre. C’est juste redonner de la confiance à des joueurs qui sont bons.
Est-ce que, pour y arriver, un changement d’entraîneur à onze journées de la fin du championnat, aurait du sens ?
Ça, je ne sais pas. Je suis factuel : avec Bruno Irles, ils étaient dans le ventre mou, il n’y avait pas de danger. Depuis qu’il y a eu un changement d’entraîneur, l’équipe joue moins bien, il y a un peu plus de doute dans le jeu, on ne sait même pas comment ils jouent, et il n’y a pas de résultats. Après, il faut des prises de risque, et je peux comprendre la décision des dirigeants qui ont voulu aller vite en allant chercher le maintien le plus tôt possible. Ça n’a pas été un pari gagnant. Est-ce qu’il faut changer d’entraîneur ? Ce sont eux qui doivent voir…
« Le changement d’entraîneur, c’est
le grain de sable
dans la machine. »
Avez-vous le sentiment que, pour ne rien arranger, le club a raté son mercato d’hiver ?
Ce n’est pas évident. Quand il y a cette instabilité, est-ce les joueurs ont envie de venir à Troyes ? Troyes doit aussi combattre un certain manque d’attractivité.
Quels sont les atouts dont Troyes dispose pour se sauver ?
ll y a quand même de bons joueurs confirmés de Ligue 1. Troyes peut s’en tirer.
Parmi les clubs que vous avez visités, où avez-vous ressenti de plus de vie et d’envie pour s’en sortir ?
Quand je suis allé à Montpellier, ils n’étaient pas au mieux au classement. Mais ils avaient changé d’entraîneur trois jours auparavant, et l’esprit Paillade était revenu. Les joueurs étaient les mêmes, mais ils n’étaient plus les mêmes ! Et derrière, ils performent. Pareil à Auxerre… Je vous dis, c’est juste une question d’état d’esprit. »
Le déclic, dont vous parlez, a eu lieu avec le changement d’entraîneur à Montpellier et à Auxerre. À Troyes, qu’est-ce qui peut désormais provoquer ce déclic ?
Un autre changement d’entraîneur, parce qu’on ne peut pas tout mettre sur le dos des joueurs.
Pensez-vous que City group a sous-estimé la Ligue 1 en envoyant au feu un entraîneur aussi peu familier de la Ligue 1 ?
(il soupire) ça, c’est autre chose… Il y aura des comptes à rendre. Le changement d’entraîneur, c’est le grain de sable dans la machine. Avant, il n’y en avait pas. Là, plus ça va, plus il y en a de grains de sable. C’est dommage, ils se sont mis le feu tout seuls. Ça ne marche pas, il faut réajuster pour créer un nouvel électrochoc.
Les supporters ont aussi un rôle à jouer pour aider l’équipe à reprendre confiance dans cette dernière ligne droite ?
Oui, quand il y a une communion, c’est plus sympa, c’est un élan. Parfois, la situation n’est pas top, elle fait ch… tout le monde, mais on a besoin de tout le monde jusqu’à la fin. Pendant le temps du match, il faut montrer du « love », ça peut aider à déplacer des montagnes. J’avais poussé un petit coup de gueule cet automne à Montpellier. Les supporters avaient montré leur désamour face des gamins de 22-23 ans qui ne comprenaient pas. Je ne comprenais pas qu’ils soient en cassure si tôt dans la saison. Ils n’allaient pas être champions ! J’ai trouvé que c’était trop excessif. Perdre des matches, ça fait partie du jeu. Quand tu joues à Troyes, tu ne vas pas être champion.
Est-ce que vous pensez honnêtement que toutes les équipes que vous suivez ont des chances de se maintenir ?
Oui, surtout qu’il va y avoir des confrontations directes, ça va être encore plus palpitant. Mais il faut que ce soient les joueurs qui le pensent aussi !
Pour terminer, quel message voudriez-vous faire passer aux joueurs troyens ?
« Lâchez-vous ! »
Étonné du changement d’attitude entre Monaco et Lorient
Cissé, plutôt convaincu par le visage troyen contre Monaco, n’a pas compris l’attitude des joueurs à Lorient.
Édouard Cissé était aux commentaires lors du match Lorient-Estac dimanche dernier. Au micro, il a eu des mots forts, s’étonnant de la pauvreté du jeu proposé par les Troyens, comme s’ils jouaient ensemble « pour la première fois ». À froid, le consultant s’explique : « Oui, ça m’a un peu agacé parce que j’étais resté sur le match Estac-Monaco. J’avais vu de l’allant quand même, malgré les limites de l’effectif, la sinistrose et la peur qui peuvent accompagner les joueurs dans une telle situation. Ils étaient revenus au score, le but de Kouamé était beau, j’étais resté sur cette impression-là, et je voulais voir une équipe de Troyes, peu importe le résultat, dans ses intentions. Eh bien je n’ai rien vu, si ce n’est beaucoup de timidité, et c’est ce qui est triste. Quand on voit cet effectif de Troyes, on se dit pourquoi ils n’ont pas fait plus ? Parce qu’ils peuvent le faire, j’ai juste envie de comprendre ! Je ne vais surtout pas dire qu’ils ne mouillent pas le maillot, parce que ce sont des propos qui m’ont affecté quand j’étais joueur. Ils ont couru. » Certes, mais de manière désordonnée. Un avis partagé par Édouard Cissé : « Les Troyens étaient timorés. Pourtant, à chaque fois qu’ils essaient de se lâcher, ils sont dangereux. Moi, j’ai envie de leur dire : “Mourez, mais avec du panache au moins !” ».
Si l’ancien joueur du PSG et de Monaco a été étonné de l’apathie troyenne à Lorient, ceux qui ont vu tous les matches de l’Estac ces trois derniers mois l’étaient moins. La norme actuelle, c’est le visage de Lorient, pas celui de Monaco. « Oui, c’est ce qu’on m’a dit, affirme Cissé. Peut-être êtes-vous habitué à cette apathie, mais moi, j’ai été surpris. En face, c’était Monaco la semaine d’avant, faire match nul, ça aurait dû donner du feu, de l’ambition. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils gagnent 3-0, mais dans les intentions ! Si on est trop timorés, c’est difficile d’aller chercher quelque chose. »
C.M.
L’ancien pro, aujourd’hui consultant pertinent sur Prime Vidéo, réalise un documentaire (« Sur la Brèche ») mettant en scène les clubs menacés de relégation. Son regard extérieur sur l’Estac vaut le détour.
Edouard Cissé était venu à la rencontre des joueurs troyens, mais aussi du staff et avait pris le pouls en ville lors du match Estac-Monaco
Image auteur par défaut
Par Christophe Mallet
Publié: 16 mars 2023 à 19h15
Temps de lecture: 9 min
Édouard Cissé, qu’est-ce qui vous a intéressé dans l’idée de réaliser ce reportage auprès des clubs de Ligue 1 en lutte pour le maintien ?
Prime est venu me proposer cette idée de documentaire, et moi, je suis curieux de nature. Mais, pour être tout à fait transparent, je me suis demandé s’ils n’ étaient pas tombés sur la tête en me proposant cela, parce que je ne suis pas un expert du maintien. Et, en réfléchissant, je me dis, j’ai joué le maintien, je suis descendu avec Auxerre. C’était comme un mini-traumatisme que j’avais zappé de ma mémoire. Alors, je me suis dit, « bingo », on peut le faire. Je peux être utile et vous sortir de belles choses.
Avez-vous déjà rendu visite à tous les clubs actuellement en lutte pour le maintien ?
Oui. Et on va y retourner. Il y en a six sept…
Est-ce que, dans la genèse du projet, vous aviez programmé de vous rendre à Troyes ?
Oui, dès le premier épisode, et il n’y a rien de personnel là-dedans, Troyes était dans la short-list. Peut-être pas dans les premières séquences, mais Troyes n’était pas très loin. Il n’y avait pas d’a priori, et on sentait que Troyes serait dans les prochains épisodes parce que l’équipe était sur une pente descendante.
« J’ai senti des dirigeants qui étaient dans une temporalité différente
de celle des supporters
et des médias. »
Qui avez-vous rencontré lors de votre passage au Stade de l’Aube lors du match Estac-Monaco ?
On a été très très bien accueillis, on a rencontré des membres du staff, François Vitali, François Baroin, des joueurs, des commerçants, on est allé au restaurant « Le Tablier » pour prendre le pouls parce qu’une relégation, ça concerne un club, des salariés, mais pas que… C’est intéressant de mesurer l’impact que peut avoir une relégation sur tout un environnement.
Avez-vous senti un décalage entre le ressenti au sein du club, et la perception que peuvent avoir les Troyens quant à une possible relégation ?
Je n’ai pas envie de spoiler, mais j’ai senti des dirigeants qui étaient dans une temporalité différente de celles des supporters et même des médias. Une temporalité beaucoup plus longue, sur trois à cinq ans, du projet. Donc moi, je comprends le discours. Une descente doit être actée, on peut l’intégrer. Ils sont dans une phase de structuration, donc, c’est sur un temps long, sauf que les résultats font qu’on est aussi sur un temps court, et c’est tout le paradoxe. C’est aux dirigeants d’expliquer cela pour éviter que la ville ne tombe dans la sinistrose. Je n’ai pas trouvé des dirigeants apeurés, comme ça pourrait être le cas dans pareille situation. »
« Il y a un peu de fantasme parce que c’est City group, et on s’attend à ce qu’ils injectent énormément d’argent. »
C’est justement là qu’est le décalage : entre le projet à long terme du club et les exigences des résultats à très court terme qui sont celles des supporters…
Oui, mais c’est parce qu’il y a un peu de fantasme, et là, c’est le consultant extérieur qui parle, quand on sait que City group arrive et investit dans une équipe comme Troyes, on s’attend à ce qu’ils injectent énormément d’argent, et que Troyes devienne « the place to be » de la Ligue 1. Sauf que ce n’est pas possible. L’histoire de Troyes n’a rien à voir avec celle de Paris ou de Manchester City.
L’incompréhension est aussi liée au fait que City a investi comme jamais auparavant dans le club, et que les résultats ne suivent pas. Il y a comme un sentiment de gâchis…
Je ne me transforme pas en VRP de Troyes, mais City a investi dans Troyes pour structurer le club. Structurer le club, ce n’est pas seulement structurer l’effectif, c’est structurer par exemple le centre de formation, le personnel… Donc l’argent alloué pour ce « business unit » ne le sera pas pour des joueurs.
Est-ce que, selon vous, le problème est d’ordre tactique ?
Non. Tout simplement : à Lorient, qu’est-ce qui a été demandé aux joueurs ? Je pense que les joueurs ont envie de lâcher les chevaux, ils les ont lâchés à la 80e, ce n’est donc pas physique non plus. Et tout cela en restant en 5-3-2. Pour moi, c’est une question d’état d’esprit.
C’est le propre d’une équipe en lutte pour le maintien. Elle est en manque de confiance, n’ose pas et joue avec le frein à main… Avez-vous vu, parmi les relégables, des équipes avec un tout autre état d’esprit ?
On peut être moins bon, mais tenter des choses. Là, je n’ai pas vu qu’ils tentaient. Si vous êtes mauvais, tant pis, mais tentez ! Ne rien tenter, c’est la pire des choses. Ce sont tous de bons joueurs, mais ils ne tentent pas, c’est terrible ! Ça m’est arrivé de perdre, avec le projet de jeu de ne rien tenter, d’espérer un contre, et au final, tu perds le match. Il n’y a rien de plus frustrant. Ce que j’aimerais savoir, c’est quelle était la consigne du staff ?
Est-ce que, selon vous, le retour à une défense à quatre, ce qui permettrait de densifier le milieu de terrain, permettrait d’aider à sortir de l’impasse ?
Si on met cinq défenseurs, c’est pour protéger la défense. Alors, en passant à quatre, on rend encore plus perméable cette défense…
Mais elle l’est déjà tellement perméable cette défense…
Donc, allons-y… Arrêtons d’insuffler cette peur chronique. Au final, on a cinq défenseurs super bas, qui sont trop prudents. En gros, on leur dit, grosso modo, vous arrivez, vous allez prendre des buts. Mais jouez bon sang ! On a Kouamé et Chavalerin, on ne va pas me dire que ce ne sont pas de bons milieux. Eux veulent faire plus, mais il y a un schéma de jeu qui fait qu’il ne faut pas qu’ils fassent plus. Je ne suis pas dans les secrets, mais j’aurais voulu qu’on s’appuie plus sur eux, qu’il y ait plus de relais dans le milieu, qu’on soit dans un circuit de passes.
Troyes est l’avant-dernière défense de Ligue 1, ça veut tout de même dire qu’il y a des défaillances préjudiciables dans ce secteur de jeu ?
OK, Troyes a pris beaucoup de buts. Oui, il y a des problèmes, mais Troyes a bien vu que ce n’est pas en mettant cinq défenseurs que tu règles ce problème. On ne peut pas en mettre 6 ou 7 ! C’est juste éviter des buts évitables. Ils ont commis des erreurs individuelles, le doute s’est installé, il faut l’enlever ce doute ! Le niveau L1, les défenseurs troyens l’ont, mais quand tu doutes, tu es moins bon. On leur donne de la confiance, on dit, maintenant on joue à quatre défenseurs, on veut que vous relanciez court, mais sans prendre de risques. Point barre. C’est juste redonner de la confiance à des joueurs qui sont bons.
Est-ce que, pour y arriver, un changement d’entraîneur à onze journées de la fin du championnat, aurait du sens ?
Ça, je ne sais pas. Je suis factuel : avec Bruno Irles, ils étaient dans le ventre mou, il n’y avait pas de danger. Depuis qu’il y a eu un changement d’entraîneur, l’équipe joue moins bien, il y a un peu plus de doute dans le jeu, on ne sait même pas comment ils jouent, et il n’y a pas de résultats. Après, il faut des prises de risque, et je peux comprendre la décision des dirigeants qui ont voulu aller vite en allant chercher le maintien le plus tôt possible. Ça n’a pas été un pari gagnant. Est-ce qu’il faut changer d’entraîneur ? Ce sont eux qui doivent voir…
« Le changement d’entraîneur, c’est
le grain de sable
dans la machine. »
Avez-vous le sentiment que, pour ne rien arranger, le club a raté son mercato d’hiver ?
Ce n’est pas évident. Quand il y a cette instabilité, est-ce les joueurs ont envie de venir à Troyes ? Troyes doit aussi combattre un certain manque d’attractivité.
Quels sont les atouts dont Troyes dispose pour se sauver ?
ll y a quand même de bons joueurs confirmés de Ligue 1. Troyes peut s’en tirer.
Parmi les clubs que vous avez visités, où avez-vous ressenti de plus de vie et d’envie pour s’en sortir ?
Quand je suis allé à Montpellier, ils n’étaient pas au mieux au classement. Mais ils avaient changé d’entraîneur trois jours auparavant, et l’esprit Paillade était revenu. Les joueurs étaient les mêmes, mais ils n’étaient plus les mêmes ! Et derrière, ils performent. Pareil à Auxerre… Je vous dis, c’est juste une question d’état d’esprit. »
Le déclic, dont vous parlez, a eu lieu avec le changement d’entraîneur à Montpellier et à Auxerre. À Troyes, qu’est-ce qui peut désormais provoquer ce déclic ?
Un autre changement d’entraîneur, parce qu’on ne peut pas tout mettre sur le dos des joueurs.
Pensez-vous que City group a sous-estimé la Ligue 1 en envoyant au feu un entraîneur aussi peu familier de la Ligue 1 ?
(il soupire) ça, c’est autre chose… Il y aura des comptes à rendre. Le changement d’entraîneur, c’est le grain de sable dans la machine. Avant, il n’y en avait pas. Là, plus ça va, plus il y en a de grains de sable. C’est dommage, ils se sont mis le feu tout seuls. Ça ne marche pas, il faut réajuster pour créer un nouvel électrochoc.
Les supporters ont aussi un rôle à jouer pour aider l’équipe à reprendre confiance dans cette dernière ligne droite ?
Oui, quand il y a une communion, c’est plus sympa, c’est un élan. Parfois, la situation n’est pas top, elle fait ch… tout le monde, mais on a besoin de tout le monde jusqu’à la fin. Pendant le temps du match, il faut montrer du « love », ça peut aider à déplacer des montagnes. J’avais poussé un petit coup de gueule cet automne à Montpellier. Les supporters avaient montré leur désamour face des gamins de 22-23 ans qui ne comprenaient pas. Je ne comprenais pas qu’ils soient en cassure si tôt dans la saison. Ils n’allaient pas être champions ! J’ai trouvé que c’était trop excessif. Perdre des matches, ça fait partie du jeu. Quand tu joues à Troyes, tu ne vas pas être champion.
Est-ce que vous pensez honnêtement que toutes les équipes que vous suivez ont des chances de se maintenir ?
Oui, surtout qu’il va y avoir des confrontations directes, ça va être encore plus palpitant. Mais il faut que ce soient les joueurs qui le pensent aussi !
Pour terminer, quel message voudriez-vous faire passer aux joueurs troyens ?
« Lâchez-vous ! »
Étonné du changement d’attitude entre Monaco et Lorient
Cissé, plutôt convaincu par le visage troyen contre Monaco, n’a pas compris l’attitude des joueurs à Lorient.
Édouard Cissé était aux commentaires lors du match Lorient-Estac dimanche dernier. Au micro, il a eu des mots forts, s’étonnant de la pauvreté du jeu proposé par les Troyens, comme s’ils jouaient ensemble « pour la première fois ». À froid, le consultant s’explique : « Oui, ça m’a un peu agacé parce que j’étais resté sur le match Estac-Monaco. J’avais vu de l’allant quand même, malgré les limites de l’effectif, la sinistrose et la peur qui peuvent accompagner les joueurs dans une telle situation. Ils étaient revenus au score, le but de Kouamé était beau, j’étais resté sur cette impression-là, et je voulais voir une équipe de Troyes, peu importe le résultat, dans ses intentions. Eh bien je n’ai rien vu, si ce n’est beaucoup de timidité, et c’est ce qui est triste. Quand on voit cet effectif de Troyes, on se dit pourquoi ils n’ont pas fait plus ? Parce qu’ils peuvent le faire, j’ai juste envie de comprendre ! Je ne vais surtout pas dire qu’ils ne mouillent pas le maillot, parce que ce sont des propos qui m’ont affecté quand j’étais joueur. Ils ont couru. » Certes, mais de manière désordonnée. Un avis partagé par Édouard Cissé : « Les Troyens étaient timorés. Pourtant, à chaque fois qu’ils essaient de se lâcher, ils sont dangereux. Moi, j’ai envie de leur dire : “Mourez, mais avec du panache au moins !” ».
Si l’ancien joueur du PSG et de Monaco a été étonné de l’apathie troyenne à Lorient, ceux qui ont vu tous les matches de l’Estac ces trois derniers mois l’étaient moins. La norme actuelle, c’est le visage de Lorient, pas celui de Monaco. « Oui, c’est ce qu’on m’a dit, affirme Cissé. Peut-être êtes-vous habitué à cette apathie, mais moi, j’ai été surpris. En face, c’était Monaco la semaine d’avant, faire match nul, ça aurait dû donner du feu, de l’ambition. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils gagnent 3-0, mais dans les intentions ! Si on est trop timorés, c’est difficile d’aller chercher quelque chose. »
C.M.
- seboun
- International
- Messages : 7715
- Enregistré le : 01 oct. 2002, 08:36
- Localisation : No Files
Re: [Fil rouge] L'ESTAC et le City Football Group
Merci Nitarm pour l’article.
Ça fait du bien un regard extérieur et neutre… qui au final confirme tout ce qui s’écrit ici
Ça fait du bien un regard extérieur et neutre… qui au final confirme tout ce qui s’écrit ici